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Justine ou les infortunes de la vertu : le triomphe du vice selon Sade, revisité par Jess Franco (en Blu-ray et DVD)

Blu ray Justine ou les infotunes de la vertu 1968 00

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile griseetoile grise(3/5)

Synopsis

À la fin du XVIIIe siècle, dans sa cellule, le marquis de Sade rédige les aventures de Juliette et de Justine, deux sœurs inséparables qui, après la mort de leur mère et la ruine de leur père, ont grandi dans un couvent. Après l'avoir quitté, elles se rendent à Paris, se faisant engager dans un bordel. Tandis que Juliette s'y sent très à l'aise, Justine préfère fuir et suivre un chemin plus vertueux. Mais elle apprendra que la vertu ne lui sourit guère…

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• Titre original : Marquis de Sade : Justine
• Support testé : Blu-ray
• Genre : érotique, thriller
• Année : 1968
• Réalisation : Jess Franco
• Casting : Klaus Kinski, Romina Power, Maria Rohm, Rosemary Dexter, Carmen de Lirio, Akim Tamiroff, Gustavo Re, Mercedes McCambridge, Jack Palance
• Durée : 2 h 03 mn 34
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,66/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : LPCM 2.0 monophonique anglais, français
• Bonus : Digipack avec le Blu-ray (123 mn 34) et le DVD du film (118 mn 38)
• Bonus sur le Blu-ray : Les Infortunes de Franco, présentation par Stéphane du Mesnildot (2022, 23 mn 36) - diaporama d'affiches et photos (2 mn 00) - bande-annonce originale (3 mn 36) - bandes annonces de la collection Jess Franco
• Éditeur : Artus Films

Commentaire artistique

Justine ou les infortunes de la vertu, parfois distribué sous le titre Les Deux beautés, est une adaptation réduite et simplifiée de « Justine ou les Malheurs de la vertu » publié par le marquis de Sade en 1791 (en réalité, il existe trois versions : 1787, 1791, 1799). Écrite et produite par Harry Alan Towers, cette coproduction italo-germano-américaine confortable a été réalisée par Jess Franco avec pour vedettes, Romina Power (Justine), assez inégale mais idéale dans le rôle de l’ingénue, et Maria Rohn (Juliette), séduisante, mais sous-employée. Le casting éclectique compte aussi quelques acteurs renommés dont l’interprétation n’est pas toujours exemplaire : Klaus Kinski (Sade) et Jack Palance (Père Antonin) surjouent à qui mieux-mieux, Akim Tamiroff (Du Harpin) se fait plaisir en cabotinant, Sylva Koscina (marquise de Bressac) fascine surtout par sa beauté et Mercedes McCambridge (Madame Dubois) livre une solide prestation, en connivence avec le spectateur. Contrairement aux très nombreux films surfant sur l’aura sulfureuse du fameux Marquis, cette version se révèle relativement fidèle au contenu du roman (Vice triomphant et Vertu victime) et aux nombreuses péripéties qui ont jalonné l’existence de l’innocente Justine. Le seul ajout discutable de cette version a été de faire apparaître, dans sa cellule de la Bastille, le marquis écrivant les aventures de Justine et de sa sœur : autant de scènes inutiles, répétitives et agaçantes, exacerbées par un montage incohérent. Excepté ce bémol, Jess Franco, bien servi par un budget conséquent, dirige avec énergie et efficacité ce film d’aventures truculentes, haut en couleurs. Sublimé par la très belle musique de Bruno Nicolai, Justine ou les infortunes de la vertu bénéficie d’un tournage en décors naturels à Barcelone (notamment dans le parc de Montjuic et le parc Güell), d’un soin remarquable sur les parures, les costumes et les décors très bien saisis par la caméra de Manuel Merino. Quelques affèteries visuelles, comme les abus du zoom et les flous artistiques, trahissent les tics à la mode des années 70. L’aspect sulfureux du roman est relativement édulcoré et se réduit à quelques scènes érotiques dont le contenu est devenu aujourd’hui assez banal : cet aspect film d’exploitation liée au contenu des écrits du divin marquis reste tout à fait raisonnable et Jess Franco se contente de filmer sans aucune frénésie les plastiques impeccables de ses jolies actrices. Tout l’aspect anticlérical, politiquement incorrect et philosophique du roman est minimisé au profit d’une narration morcelée qui enchaine les différentes «infortunes» comme des sketches presqu’indépendants. Sans être un cru exceptionnel dans la longue filmographie de Jess Franco, Justine ou les infortunes de la vertu assure le divertissement, à défaut d’être un film de référence sur l’œuvre du divin marquis….

 

Blu ray Justine ou les infotunes de la vertu 1968

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Commentaire technique

Image : copie HD, Master HD, excellente définition et piqué sur les gros plans, texture argentique fine et régulière (tournage en 35 mm, restauration 4K à partir du négatif original, Master Format 2K), gestion remarquable des contrastes, image lumineuse aux noirs francs, étalonnage chatoyant, colorimétrie chaude aux teintes vives très nuancées, tons saturés, image stable et très bien nettoyée

Son : mixage anglais 2.0 monophonique, dialogues très clairs (avec de légers décalages ponctuels), très belle dynamique qui favorise la splendide musique de Bruno Nicolai, pas de distorsion ou de bruit de fond ; VF 2.0 monophonique, claire, bonne dynamique, doublage assez soigné mais voix mal intégrées aux ambiances

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile griseetoile griseetoile grise(2/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0062870/

 

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