La Mort caresse à minuit : un giallo pas ordinaire (en Blu-ray et DVD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

Valentina, jeune et belle top model, essaye une nouvelle drogue expérimentale sous surveillance médicale, la HDS, drogue euphorisante et hallucinogène. Au cours de la nuit, elle assiste à un meurtre horrible, perpétré dans l'immeuble voisin par un tueur au gant d'acier pointé. Le lendemain, la jeune femme est persuadée que ce qu'elle a vu n'est pas le seul fruit de son délire. Elle va chercher ce qui s'est passé.

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• Titre original : La Morte accarezza a mezzanotte
• Support testé : Blu-ray
• Genre : thriller
• Année : 1972
• Réalisation : Luciano Ercoli
• Casting : Susan Scott (Nieves Navarro), Simón Andreu, Peter Martell, Carlo Gentili, Ivano Staccioli, Claudio Pellegrini, Fabrizio Moresco, Alessandro Perrella
• Durée : 1 h 41 mn 48
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,35/1 TechniScope
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : LPCM monophonique italien, français
• Bonus : boîtier Digipack avec le Blu-ray (1 h 41 mn 48) et le DVD du film (1 h 37 mn 36)
• Bonus sur le Blu-ray : Luciano Ercoli et La Mort caresse à minuit, présentation du film par Emmanuel Le Gagne (2021, 27 mn 06) - générique français (2 mn 10) - diaporama d’affiches et photos (2 mn 06) - bande annonce originale (VO, 0 mn 58) - bandes annonces de 4 films
• Éditeur : Artus Films

Commentaire artistique

Giallo des années 70, période cruciale pour le genre, La Mort caresse à minuit a été dirigé par Luciano Ercoli, un prolifique artiste italien de cinéma, tour à tour producteur, scénariste et réalisateur. Avec sa femme, l’actrice Nieves Navarro qu’il épouse en 1972, il va s’illustrer grâce à plusieurs thrillers importants dont La Mort caresse à minuit est un exemple significatif. Le scénario de cette coproduction italo-espagnole écrit par quatre auteurs, dont Sergio Corbucci et Ernesto Gastaldi, cultive l’originalité en substituant au traditionnel assassin masqué un protagoniste immédiatement dévoilé qui opère avec un gant métallique hérissé de dents aiguisées et meurtrières. Une fois passée la vision de Valentina (Nieves Navarro) sous emprise de la drogue, l’intrigue policière peut dérouler sa narration chargée de mystères jouant abondamment sur le principe des faux-semblants. La mise en scène soignée et l’interprétation inspirée peinent néanmoins à assurer un suspense homogène à ce giallo inégal dont la tension loin d’être constante n’en fait pas un thriller mémorable. Fort distrayant, ne serait-ce que par la personnalité grimaçante du tueur ou par le sort comique de l’infortuné Gio Baldi (Simón Andreu) sans cesse houspillé par Valentina, La Mort caresse à minuit, au titre évocateur anticonformiste, est plutôt attirant grâce à son approche assez distanciée qui contourne les clichés habituels du genre, la gravité et les délires sanglants. La complexité de l’intrigue, fondée sur la machination et l’ellipse, est cependant trop souvent nébuleuse et frustrante pour maintenir l’attention en dépit d’une ambiance psychédélique hallucinée (LSD oblige) qui témoigne de l’année de réalisation. On retiendra tout de même la séquence d’introduction avec cette curieuse arme de poing et le final fertile en action sur les toits d’un immeuble. Un giallo pas essentiel mais qui se regarde néanmoins avec un véritable intérêt, d'autant plus que la charmante Susan Scott/Nieves Navarro est dans presque toutes les scènes.

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Commentaire technique

Image : copie HD, Master HD restauré, bonne définition, variable selon les plans, piqué sur les gros plans, texture argentique discrète et homogène (tournage en 35 mm TechniScope, Master Format 2K), version intégrale, image stable et propre, bonne gestion du contraste, image lumineuse et noirs soutenus, étalonnage naturaliste, colorimétrie chaude aux teintes vives et tons saturés

Son : mixage italien monophonique 2.0, dialogues clairs assez équilibrés (la post synchro italienne systématique dans les années 70 n’est jamais parfaite), très bonne dynamique, pas de saturation ou de distorsion, VF 2.0 monophonique claire, dynamique moins forte qu’en VO, dialogue soigné mais voix détachées des ambiances