Super Express 109 (The Bullet Train) : la version intégrale d’un film catastrophe exemplaire (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
1500 passagers viennent d'embarquer à bord du train à grande vitesse "Shinkansen" reliant Tokyo à Hakata, dans l'ouest du Japon. Peu après son départ, le directeur de la sécurité ferroviaire reçoit l'appel d'un homme déclarant avoir placé une bombe à son bord. Celle-ci explosera si la vitesse du train descend en dessous de 80 km/h. Le compte à rebours est lancé : toutes les forces du pays se mobilisent pour rechercher le groupe de terroristes et payer la rançon exigée de 5 millions de dollars…
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• Titre original : Shinkansen daibakuha
• Support testé : Blu-ray
• Genre : catastrophe
• Année : 1975
• Réalisation : Jun'ya Satō
• Casting : Ken Takakura, Sonny Chiba, Kei Yamamoto, Eiji Gō, Ken Utsui, Tetsurō Tanba, Takashi Shimura, Fumio Watanabe, Akira Oda, Raita Ryu, Masayo Utsunomiya, Yumiko Fujita, Miyako Tasaka
• Durée : 2 h 32 mn 09
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,35/1 (ToeiScope)
• Sous-titrage : français
• Piste sonore : DTS-HD MA 1.0 monophonique japonais
• Bonus : édition prestige limitée avec le Blu-ray et le DVD du film - fac-similé du eiga chirashi du film (programme de cinéma japonais) - jeu de 9 photos d'exploitation (Lobby Cards) - affiche du film (40 x 60 cm)
• Bonus sur le Blu-ray : Un express poupée russe, entretien avec Fabien Mauro, essayiste et auteur de « Kaiju, envahisseurs & apocalypse » (HD, 2022, 20 mn 27) - Gros film, grosse panique, Jun'ya Satō parle de la genèse de Super Express 109 (HD, 2016, 24 mn 41) - Super Express 109, version française : montage de 1976 pour les cinémas français (exclusivité Blu-ray, 1 h 39 mn 49, 2,35/1, DTS-HD MA 1.0 monophonique français) - 3 bandes annonces dont bande-annonce française en (exclusivité Blu-ray, 7 mn 10)
• Éditeur : Carlotta Films
Commentaire artistique
Le long métrage Super Express 109 constitue le n° 19 de la collection édition prestige limitée à 2000 exemplaires assorti de memorabilia. Il est présenté dans sa version intégrale de 152 minutes contre les 100 minutes de la VF projetée en 1976 (cf. en bonus exclusif sur le blu-ray). Il a été réalisé par Jun'ya Satō (cf. bonus), cinéaste de la Toei réputé pour ses films de yakuzas avant de devenir le spécialiste des superproductions maison. Super Express 109 a été mis en chantier pour concurrencer les joyaux américains du genre dans les années 70 comme Airport (1970), Tremblement de terre et La Tour infernale (1974), même si le cinéma japonais avait déjà connu une tentative spectaculaire avec La Submersion du Japon (1973). Conformément aux codes du genre, le film dispose d’un casting de stars (cf. bonus) réunissant notamment Ken Takakura, acteur reconnu dans de très nombreux films de yakuzas (y compris dans le Yakuza de Sydney Pollack en 1974), qui joue le personnage complexe de Tetsuo Okita, le cerveau de l’attentat, et Sonny Chiba, spécialiste en arts martiaux, qui incarne le rôle délicat mais statique d’Aoki, le chef et conducteur du train Hikari 109. C’est à Ken Utsui qu’est confiée l’interprétation de Kuramochi, directeur des Shinkansen, un protagoniste-clé et mémorable de l’intrigue. À leurs côtés, quelques acteurs prestigieux incarnent des petits rôles comme Fumio Watanabe (dont c’est le dernier film), acteur familier de Nagisa Ōshima, et Takashi Shimura, le comédien fameux d’Akira Kurosawa et l’inoubliable interprète de Vivre, 1952. Pour accentuer le caractère d’authenticité, Super Express 109 sera tourné sur la vraie ligne Shinkansen reliant Tokyo à Hiroshima. Le scénario habile ne se contente pas d’adapter les codes hollywoodiens du film catastrophe mais s’octroie le luxe de donner à ses personnages une épaisseur psychologique nettement plus étoffée. Néanmoins, la mise en scène va délibérément sacrifier la plupart des protagonistes secondaires, c'est-à-dire les 1500 passagers, excepté la femme enceinte jouée par Miyako Tasaka ou un homme d’affaire énervé, pour mieux se concentrer sur la personnalité complexe des quelques rôles majeurs. Le film s’attache à exposer la notion de responsabilité qui anime les responsables du trafic ferroviaire et la traque policière des terroristes, dont on perçoit les difficultés existentielles qui sont les causes premières de l’attentat, comme dans un bon polar. Outre ces conflits psychologiques, fort bien étudiés, Jun'ya Satō manie avec adresse les séquences à suspense (explosion du train de marchandise, croisement périlleux de deux Shinkansen, passage problématique d’un chalumeau entre deux trains roulant en parallèle). Toutes ces scènes, finalement assez techniques, sont extrêmement bien documentées (cadrans, dialogues, schémas) pour que le spectateur basique puisse comprendre sans peine le sens des diverses actions. Mais, au-delà d’une description efficace et spectaculaire de la menace de terrible catastrophe qui pèse sur le train (qui inspirera plusieurs films : Runaway Train, 1985 ou Speed, 1994), Super Express 109 possède une dimension politico-sociale surprenante, rarement exploitée dans le genre. Le film ne cache pas ses racines locales en dépeignant la situation économique d’alors : Tetsuo Okita ne devient dangereux que parce qu’il est désespéré à la suite de la faillite de son entreprise et de son divorce et ses complices ne sont pas non plus de réels malfrats (l’un vend son sang pour subsister, l’autre est étudiant révolutionnaire au chômage) : tous trois sont bien des déshérités sociaux ! Bref un film catastrophe qui a su dépasser le manichéisme habituel du simple film à suspense. À voir.
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Commentaire technique
Image : copie HD, définition correcte variable, parfois excellente, parfois manquant de précision suivant les séquences (effets spéciaux, passages du train), piqué pas toujours très accusé mais honorable sur les gros plans, texture argentique appuyée (tournage en 35 mm ToeiScope, Master Format 2016 2K), image nettoyée, voire un peu lissée, affectée de petits défauts et d’une légère instabilité, bonne gestion du contraste notamment dans les scènes en basse lumière, noirs denses, étalonnage naturaliste chaud, colorimétrie manquant de vivacité, teintes réalistes avec quelques dominantes, tons saturés, compression sans faille
Son : mixage japonais 1.0 monophonique (à noter que le blu-ray américain de 2016 est en stéréo), dialogues clairs sans distorsion, dynamique correcte sans excès sur les ambiances (trains, explosions, poursuite automobile, etc.) et sur la musique d’Hachiro Aoyama, pas de souffle ; VF 1.0 monophonique (version disponible uniquement sur le blu-ray), bonne dynamique, doublage soigné sous la direction de Roger Rudel (avec Marcel Bozuffi, Jacques Thébault, François Leccia, Roland Menard, Marc Jolivet, etc.) mais voix très artificielles décollées des ambiances
Notre avis
Image : (3,5/5)
Mixage sonore : 
(3,5/5)
Bonus : (4/5)
Packaging : (3,5/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0080479/
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