Le Dernier duel 4K : une ordalie historique contée par Ridley Scott (en UHD, Blu-ray, DVD et VOD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
En 1386 le dernier duel judiciaire connu en France oppose Jean de Carrouges et Jacques Le Gris, deux amis devenus des rivaux. Carrouges est un chevalier respecté, connu pour sa bravoure et son habileté sur le champ de bataille. Le Gris est un écuyer normand dont l'intelligence et l'éloquence font de lui l'un des nobles les plus admirés de la cour. Lorsque Marguerite, la femme de Carrouges, est violemment agressée par Le Gris, elle refuse de garder le silence, n'hésitant pas à dénoncer son agresseur…
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• Titre original : The Last Duel
• Support testé : UHD
• Genre : drame, biopic
• Année : 2021
• Réalisation : Ridley Scott
• Casting : Matt Damon, Adam Driver, Jodie Comer, Harriet Walter, Ben Affleck, Alex Lawther, Marton Csokas, William Houston
• Durée : 2 h 32 mn 43
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,39/1 (HDR 10)
• Sous-titrage : français, allemand néerlandais, danois, finlandais norvégien suédois
• Pistes sonores UHD : Dolby Atmos anglais - Dolby Digital Plus 7.1, français, allemand, italien
• Pistes sonores Blu-ray : Dolby Atmos anglais - Dolby Digital Plus 7.1, français, allemand
• Bonus : combo avec l’UHD et le Blu-ray du film
• Bonus en VOST sur le Blu-ray : Making of (33 mn 48, réalisé par Cuba Tornado Scott) - bande annonce cinéma (2 mn 29)
• Éditeur : 20th Century Studios
Commentaire artistique
Basé sur le livre « The Last Duel » publié par Eric Jager en 2004 et scénarisé par Nicole Holofcener, Ben Affleck et Matt Damon, Le Dernier duel a été réalisé par Ridley Scott. L’histoire s’inspire d’un fait historique : un « duel judiciaire », une forme d’ordalie, qui opposa Jean IV de Carrouges (Matt Damon), vassal du comte Pierre d’Alençon (Ben Affleck), et Jacques le Gris (Adam Driver), l’écuyer du comte, accusé d’avoir violé Marguerite de Thibouville (Jodie Comer), seconde épouse de Jean. Les deux hommes se connaissaient et avaient été amis, mais tandis que Jean était un noble moralement rigoureux et fauché, Jacques menait une vie dissolue et aisée. Pour régler cette affaire d’honneur, le Parlement de Paris, au nom de Charles VI (Alex Lawther), ordonna qu’un duel exceptionnel - le dernier autorisé par un roi de France sur le sol français - soit donc tenu le 29 décembre 1386 en présence du souverain. Cette affaire, qui a suscité une abondante recherche historique, oppose les détracteurs et les tenants de la réalité du viol (thèse du film) qui se serait soldé par la naissance d’un bâtard de Jacques Le Gris. Les faits sont connus par des sources écrites, en particulier un texte officiel publié dans le «Registre du Parlement» qui sera repris par le chroniqueur Jean Froissart dans son troisième «Livre des Chronique» daté de 1390/1391. Comme il a été remarqué avec justesse, au-delà de la virilité et de la misogynie à l’œuvre au XIVème siècle, la personnalité la plus attachante de l’affaire est, de notre point de vue actuel, celle de Marguerite. Cette femme «moderne» a su braver tous les interdits d’une société et d’une justice machiste pour demander réparation bien que le jugement de Dieu n’était pas destiné à la soutenir moralement mais à garantir la réputation de son époux, sans compter la double peine d’avoir subi un viol, puis d’être menacée d’être brûlée vive en cas de d’échec de Jean au duel ! Le Dernier Duel reprend l’essentiel des faits historiques dans une présentation cinématographique qui propose la comparaison des versions des trois témoins - deux masculins, un féminin - selon une structure contradictoire, dite «effet Rashōmon», inventée par Akira Kurosawa dans son film de 1950. Bien que l’action réelle se situe en Basse Normandie, Ridley Scott, se souvenant de son expérience pour Duellistes (1977), a privilégié une partie de son tournage de 2020 dans divers sites de Dordogne : village de Monpazier (où il avait tourné son film de 1977), château de Beynac et surtout château de Fénelon pour lequel une équipe de 400 personnes s’est activée à maquiller la forteresse pour lui redonner une allure «authentique». Le reste des prises de vue, avec interruption due à la pandémie, s’est achevé en Irlande. Comme toujours dans ce genre de film historique, une assez grande liberté est prise avec la réalité archéologique (échafaudages de Notre Dame de Paris alors qu’elle était pratiquement achevée vers 1345, casque chevalier ouvert et non pas intégral, etc.) et les mentalités de l’époque (émancipation féminine anachronique, dialogues et attitudes modernes, etc.), la liste pourrait être longue. Mais même si Ridley Scott cherche à nous dépeindre un moyen-âge plus vrai que nature en forçant exagérément le trait naturaliste (la CGI de Paris n’est ni spécialement réussie, ni exacte) et s’affranchit de la part de documentation nécessaire (la foule au duel devait être obligatoirement silencieuse, Marguerite n’était pas dans l’arène ni sur un bûcher mais dans une charrette sous des voiles noirs…), son sens du spectacle et son talent à raconter les histoires font merveille. On peut discuter sur l’opportunité de tripler la narration avec des redites assurées, mais la subtilité des variations des témoignages est intéressante. Le sens épique est au rendez-vous avec des batailles immersives et un duel spectaculaire, la photographie aux teintes froides est fascinante et les acteurs forment un trio d’exception très crédible. Ce n’est certes pas un de ces grands films auxquels nous a habitué Ridley Scott mais l’intrigue solide, qui tente de moderniser le Moyen-âge, et la maestria de la mise en scène assurent le haut niveau de ce divertissement. On se demande pourquoi le film a été boudé (un vrai échec commercial)…
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Commentaire technique
Image : copie UHD, excellente définition, superbe piqué sur les gros plans et les textures (armures, costumes, architectures), image sans granulation (tournage numérique avec caméras Arri Alexa LF et mini LF, Master Format 4K), contraste naturaliste à tendance éclairage minimaliste, bien nuancé en HDR pour les nombreuses scènes en basse lumière, noirs soutenus, étalonnage très froid, colorimétrie manquant de vivacité, teintes ternes dans les gris, magenta, bleu, tons saturés, compression irréprochable
Son : mixage anglais Dolby Atmos, dialogues très clairs au centre, superbe dynamique sur les ambiances (armes, cavalcades, batailles, foule) et sur la musique épique d’Harry Gregson-Williams, spatialisation ample qui se déploie essentiellement dans les scènes de bataille et le duel avec une immersion amplifiée par les canaux de hauteur et les très efficaces LFE (bataille, duel, cavalcade) ; VF 7.1, claire et dynamique, doublage soigné, un peu moins d’ouverture mais une spatialisation qui reste néanmoins très efficace
Notre avis
Image : (4,5/5)
Mixages sonores : 
(4,5/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt4244994/
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