Eiffel 4K : un faux biopic pour une romance en mal de passion (en UHD, Blu-ray, DVD et VOD)
Note artistique : 
(3/5)
Synopsis
Venant tout juste de terminer sa collaboration sur la Statue de la Liberté, Gustave Eiffel est au sommet de sa carrière. Le gouvernement français veut qu'il crée quelque chose de spectaculaire pour l'Exposition Universelle de 1889 à Paris, mais Eiffel ne s'intéresse qu'au projet de métropolitain. Tout bascule lorsqu'il recroise son amour de jeunesse. Leur relation interdite l'inspire à changer l'horizon de Paris pour toujours
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• Titre original : Eiffel
• Support testé : UHD
• Genre : biopic, romance
• Année : 2021
• Réalisation : martin Bourboulon
• Casting : Romain Duris, Emma Mackey, Pierre Deladonchamps, Armande Boulanger, Bruno Raffaelli, Alexandre Steiger, Andranic Manet, Philippe Hérisson
• Durée : 1 h 47 mn 43
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,39/1 (SDR)
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : Dolby Atmos et DTS-HD MA 2.0 français
• Bonus : combo avec l’UHD et le Blu-ray du film
• Bonus sur le Blu-ray : Modules Making of : rencontre avec Emma Mackey (1 mn 35), avec Romain Duris (1 mn 28), Martin Bourboulon (1 mn 22), effets spéciaux (1 mn 14), l'ampleur des décors (1 mn 13) - entretien avec les acteurs (6 mn 25) - entretien avec le réalisateur (6 mn 29) - Archives sur la Tour Eiffel : Monsieur Eiffel et sa Tour, court métrage documentaire de Georges Franju (1965, 16mm, 6 mn 32), Eiffel précurseur, actualité Pathé (1 mn 30), Le Cinquantenaire de la Tour, actualité Pathé (2 mn 23)
• Éditeur : Pathé !
Commentaire artistique
Eiffel est un de ces projets de cinéma à la maturation interminable : il s’est écoulé 24 ans entre le moment où Caroline Bongrand lance l’argument principal de l’intrigue en 1997 et la sortie du film en 2021 ! Entre temps le scénario et les professionnels qui se sont intéressés à cette histoire n’ont pas cessé de fluctuer : une aventure humaine complexe (presqu’un sujet de film) racontée par la romancière dans « Eiffel et moi » paru en mai 2021. Cette interminable saga de production aurait due, pour le moins, aboutir à un scénario maitrisé… mais il n’en n’est rien. Eiffel, vendu comme une superproduction française, décevra les amateurs de biopic comme les spectateurs habitués aux histoires romantiques nourries de grands sentiments. Eiffel est manifestement un faux biopic qui ne prétend pas cerner la personnalité du vrai ingénieur de génie que fut Gustave Eiffel mais qui utilise la célébrité du personnage historique et la dimension grandiose de son projet de tour emblématique comme un cadre dramatique plus grand que nature. Malgré quelques belles scènes évoquant la construction de la tour avec des décors impressionnants et des effets spéciaux assez convaincants, Eiffel joue fortement sur l’ellipse temporelle en nous privant des étapes importantes de la construction : passé les péripéties du chantier du premier étage (caissons métallique étanches), le film se hâte de nous montrer la tour achevée. Quant à la dimension romanesque, elle est beaucoup trop omniprésente dans l’intrigue et, malgré toute l’énergie déployée par la charmante Emma MacKay (trop jeune pour le rôle et qui ne change pas physiquement au fil des années !) et le savoir-faire incontestable de Romain Duris, la passion de Gustave Eiffel pour Adrienne a bien du mal à nous convaincre de son intensité. Heureusement le film est partiellement sauvé par la qualité de la reconstitution qui projette le spectateur dans le Paris de l’Exposition Universelle de 1889 avec notamment la vision de l’ancien Palais du Trocadéro dans sa forme de 1878. Par leur degré de précision et la qualité de leur finition, les décors, les costumes et les accessoires, splendidement filmés par Mathias Boucard, donnent au film un look « fin de siècle » plaisant qui fera oublier la platitude de la mise en scène et le manque de souffle de sa romance stéréotypée. Les documentaires sur Gustave Eiffel étant nombreux, il manque toujours un film de fiction qui rendrait justice à l’ingénieur et son ouvrage. Et si l’idée du scénario original était plutôt alléchante (quoique la forme en A de la tour n’ait rien à voir avec une lettre), Eiffel, réécrit par pléthore d’auteurs, s’est fourvoyé dans la veine romanesque, en oubliant maladroitement la tour elle-même qui constituait, pourtant, l’atout majeur de l’histoire.
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Commentaire technique
Image : copie UHD, pas de 4K natif mais du 2K mis à l’échelle, excellente définition et très bon piqué sur les gros plans mais légère faiblesse sur les décors réalisés en CGI (tournage numérique avec Arri Alexa 65, LF, LF mini, Master Format 2K), gestion faillible du contraste dépourvu de HDR, image souvent terne, parfois même sombre, noirs denses, étalonnage chaud, colorimétrie naturaliste aux teintes parfois artificielles, tons nuancés
Son : mixage français en Dolby Atmos, dialogues très clairs au centre, excellente dynamique sur les ambiances (chantier) et sur la très belle musique symphonique d’Alexandre Desplat, spatialisation impressionnante et fortement immersive usant avec efficacité des canaux de hauteur (travaux de construction, engins motorisé, etc.), LFE ponctuels mais très spectaculaires
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : 
(5/5)
Bonus : 
(3,5/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt10366514/
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