Candyman : une conception afro-américaine fascinante de la légende urbaine (en Blu-ray, DVD et VOD)

Note artistique : (3,5/5)

Synopsis

D'aussi loin qu'ils se souviennent, les habitants de la cité Cabrini-Green à Chicago ont toujours été frappés d'effroi à l'évocation d'une légende urbaine selon laquelle il suffirait de répéter 5 fois le nom d'un tueur démoniaque en se regardant dans un miroir, pour invoquer sa venue. Une décennie après la démolition des dernières tours de Cabrini-Green, l'artiste peintre Anthony McCoy et sa compagne emménagent dans un loft de l'ancien quartier reconverti et désormais réservé à de jeunes professionnels et artistes aisés.

• Titre original : Candyman
• Support testé : Blu-ray
• Genre : horreur
• Année : 2021
• Réalisation : Nia Da Costa
• Casting : Yahya Abdul-Mateen II, Teyonah Parris, Nathan Stewart-Jarrett, Colman Domingo, Kyle Kaminsky, Vanessa Williams, Brian King, Miriam Moss
• Durée : 1 h 31 mn 01
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,40/1
• Sous-titrage : français, anglais, castillan, néerlandais, tchèque, grec
• Pistes sonores : Dolby Atmos (TrueHD 7.1) anglais - Dolby Digital 5.1 français, castillan
• Bonus : fin alternative (2 mn 38) - scènes coupées et version longues : Qui construit les cités ? (2 mn 56), Tu veux me voir voler ? (1 mn 44), Déchirée (1 mn 09) - Dis mon nom (6 mn 45) - Le Body Horror (6 mn 22) - l'œil de la réalisatrice Nia DaCosta (4 mn 48) - Peindre le chaos (7 mn 17) - L'art de Robert Aiki Aubrey Lowe (4 mn 54) - La terreur dans l'ombre (4 mn 09) - Candyman : l'impact du Black Horror (20 mn 24)
• Éditeur : Universal Pictures Video France

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Commentaire artistique

Quatrième volet de la franchise initiée en 1992 par le film de Bernard Rose, Candyman, réalisé par Nia DaCosta, a été tourné à Chicago en 2019 mais sa sortie a été repoussée en 2021 à cause de la pandémie. Le premier film, qui adaptait la nouvelle « The Forbidden » (1971) de Clive Barker, situait son intrigue, décrivant les recherches d’une étudiante Helen Lyle (Virigina Madsen) sur une légende urbaine, dans un quartier populaire de Chicago Cabrini-Green, devenu un ghetto vétuste à la mauvaise réputation criminelle. C’est dans ce quartier rénové et devenu bobo (gentrification) que se déroule la version 2021 de Candyman, définie comme une suite «spirituelle». La réalisatrice et coscénariste (Nia Da Costa), le producteur et coscénariste (Jordan Peele) et le casting sont entièrement afro-américain contrairement aux autres films de la franchise. Deux acteurs du casting du premier opus sont de retour : Tony Todd (Daniel Robitaille/Candyman) et Vanessa A. Williams (Anne-Marie McCoy), quant à Virginia Madsen, elle est seulement présente par sa voix (enregistrements). Le tournage, qui a été effectué à Chicago, inclue les derniers vestiges de Cabrini-Green (rangées de maisons délabrées datées de 1942) mais toutes les séquences en flash-back ont été remplacées par des ombres chinoises qui accentuent les thèmes exploités dans le film comme le racisme et la violence. Candyman se veut une référence au film culte original qui avait permis à la communauté noir d’être enfin présente dans un film d’horreur, un genre jusque-là plutôt réservé aux acteurs blancs : on sait le talent que Jordan Peele a su déployer pour concocter des intrigues fondées sur la représentation noire (Us en 2017 et Get Out en 2019). Dans cette «suite/Remake» modernisée, on retrouve ses préoccupations sociales remises au goût du jour (violence policière, racisme, fossé entre les classes), tout en conservant les éléments qui avaient fait la réputation de son modèle : intrigue ténébreuse, mystère et omerta, meurtres excessivement brutaux, notion de ruche (abeilles, multi Candyman), force du reflet (miroirs) avec, bien évidemment, la fameuse invocation mortelle. La mise en scène sobre d’une grande efficacité, la musique suggestive très lancinante et les effets spéciaux impeccables sont autant d’atouts pour ce film dont l’angoisse diffuse obsédante est servie par un casting remarquable. Si l’intrigue peut parfois manquer de clarté, l’étude de caractère prend souvent le dessus sur les scènes gore sans cependant les écarter mais en les atténuant. En somme une version revisitée du mythe urbain gratifiée d’une belle dose de #BlackLivesMatter mais qui ne parvient cependant pas à éclipser le film culte original.

Commentaire technique

Image : copie HD, excellente définition et piqué sans faille sur les gros plans (tournage numérique avec caméras Arri Alexa LF et Mini, Master format 4K), très bonne gestion du contraste dans les nombreuses scènes filmées dans la semi-obscurité, noirs denses, étalonnage réaliste, colorimétrie chaude aux tons nuancés

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Son : mixage anglais Dolby Atmos, dialogues très clairs et centrés, superbe dynamique sur les ambiances impressionnantes et sur la musique énergique composée par Robert A. A. Lowe, spatialisation extrêmement immersive avec un usage ultra spectaculaire des surrounds et des canaux de hauteur, nombreuses séquences avec dispersion omnidirectionnelle des sons, LFE très efficaces ; VF 5.1 hélas non « lossless », voix claires, bonne dynamique, doublage soigné, spatialisation plus étriquée que celle de la VO