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Temps sans pitié : un suspense rythmé par un héros défaillant (en Blu-ray, DVD, VOD)

Blu ray Temps sans pitie 00

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

Synopsis

À sa sortie de cure de désintoxication, David Graham apprend la condamnation à mort de son fils Alec pour le meurtre de sa petite amie. Il ne reste plus que vingt-quatre heures avant que la sentence soit appliquée. Persuadé de son innocence, David débarque à Londres pour mener l'enquête et découvrir l'identité du véritable assassin. Au cours de cette journée cauchemardesque, il va aussi devoir lutter contre ses propres démons.

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• Titre original : Time Without Pity
• Support testé : Blu-ray
• Genre : policier
• Année : 1957
• Réalisation : Joseph Losey
• Casting : Michael Redgrave, Ann Todd, Leo McKern, Paul Daneman, Peter Cushing, Alec McCowen, Renee Houston, Lois Maxwell
• Durée : 1 h 28 mn 19
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,37/1 Noir et blanc
• Sous-titrage : français
• Piste sonore : DTS-HD MA 1.0 monophonique anglais
• Bonus HD : Une époque sans pitié, entretien avec Michel Ciment, directeur de la publication de la revue Positif et auteur du « Livre de Losey » (2022, 21 mn 30) - bande annonce 2020 (VOST, 1 mn 16)
• Éditeur : Carlotta Films

Commentaire artistique

Lorsque Joseph Losey réalise Temps sans pitié, il sort d’une période difficile : son engagement marxiste dans les pièces de théâtre qu’il monte à New York lui a valu l’étiquette de «blacklisté». En 1952, pour échapper à la convocation de l’HUAC, il décide de s’expatrier à Londres où il rencontrera également des réticences. En 1957, Temps sans pitié, adapté très vaguement de la pièce policière « Someone Waiting » d’Emilyn Wiilams (1953), va lui permettre d’être reconnu en France comme un véritable auteur au point d’influencer, par exemple, un des films de Bertrand Tavernier (cf. bonus). Le double thème du film, la peine de mort et les liens filiaux, était particulièrement chers à Joseph Losey. Ce film constituera l’opportunité de défendre explicitement ses idées de gauche et marquera un jalon majeur de sa carrière de cinéaste. Alors que la pièce fonctionnait sur le principe du classique whodunit, le réalisateur et son scénariste Ben Barzman ont complètement transformé l’intrigue en divulguant au spectateur, dès le début, l’identité de l’assassin dans une magnifique séquence dynamique de style expressionniste : dès lors c’est tout le combat du père pour sauver son fils qui devient le principal enjeu dramatique du film. Car, bien évidemment, comme on connaît l’assassin, on s’identifie très vite à ce père alcoolique, qui n’a pas toujours été parfait, cherchant désespérément, jusqu’à l’impensable, la preuve de l’innocence de ce fils qui le rejette. Va-t-il ou non y parvenir ? Le résultat est presque secondaire au regard de l’exploration des rapports générationnels père-fils tout au long de ce drame situé dans le contexte du traumatisme social d’après-guerre et structuré sur l’inversion (importance des miroirs chers à Joseph Losey : cf. bonus) avec sa construction étonnante : tous les personnages nous trompent en première partie avant que de révéler leur vraie nature dans la seconde partie. Si l’on peut comprendre le film, éventuellement, comme un plaidoyer contre la peine capitale et l’incompétence de la justice, Temps sans pitié, ne recherche jamais le naturalisme et se permet de traiter son thème selon une distanciation toute brechtienne. Bien plus qu’un œuvre militante, Temps sans pitié est la preuve du formidable talent du cinéaste à jouer avec la dilatation temporelle et à peindre les psychologies défaitistes selon un style quasi baroque efficacement redoutable. Pour ce film Joseph Losey a pu compter sur la splendeur des gros plans saisis par Freddie Francis et sur la sophistication de la conception visuelle de Richard MacDonald, un futur collaborateur régulier du réalisateur. La tension permanente de Temps sans pitié doit beaucoup à son casting : outre Michael Redgrave, parfait en père tourmenté sur le fil du rasoir, Leo Mc Kern (Robert Stanford) et Ann Todd (Honor Standford) incarnent avec subtilité toute la complexité de leurs personnages. Le rôle secondaire de l’avocat est tenu par l’excellent acteur de télévision Peter Cushing qui, la même année, allait débuter sa prestigieuse carrière dans le film d’horreur à la Hammer Films Productions ! Entre la tension pragmatique d’une lutte contre le temps inexorable et celle toute psychologique d’une crise familiale exacerbée par l’alcoolisme mais promise à la rédemption, Temps sans pitié est film noir terriblement pessimiste mais vigoureusement rythmé qui allait permettre au cinéaste d’affirmer, enfin ouvertement, ses idées et son style très personnel. À voir sans hésitation.

 

Blu ray Temps sans pitie

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Commentaire technique

Image : copie HD, nouvelle restauration 2K, excellente définition, piqué chirurgical sur les gros plans, texture argentique fine et homogène (tournage en 35 mm, Master Format 2K 2019), image très propre malgré quelques très rares défauts imperceptibles, très bonne gestion naturaliste du contraste, image lumineuse, noirs soutenus, gris bien échelonnés

Son : mixage anglais 2.0 monophonique, dialogues très clairs et sans distorsion, excellente dynamique qui favorise les ambiances et la musique suggestive de Tristram Cary, pas de bruit de fond

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rouge(4,5/5)
Mixage sonore : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile griseetoile grise(3/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0049856/

 

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