Flag Day : de la complexité des relations filiales (en Blu-ray, DVD et VOD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
John Vogel était un personnage hors norme. Enfant, sa fille Jennifer s'émerveillait de son magnétisme et de sa capacité à faire de la vie une grande aventure. Il lui a beaucoup appris sur l'amour et la joie, mais elle va découvrir sa vie secrète de braqueur de banques et faussaire. Tiré d'une histoire vraie, Flag Day est le portrait d'une jeune femme luttant pour guérir des blessures de son passé, tout en reconstruisant sa relation père-fille.
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• Titre original : Flag Day
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame, biopic
• Année : 2021
• Réalisation : Sean Penn
• Casting : Dylan Penn, Sean Penn, Hopper Jack Penn, Josh Brolin, Norbert Leo Butz, Dale Dickey, Eddie Marsan, Bailey Noble
• Durée : 1 h 48 mn 57
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 anglais, français
• Bonus : entretien avec Sean Penn (VOST, 9 mn 09) - bande annonce (1 mn 51)
• Éditeur : Le Pacte
Commentaire artistique
Film tourné en argentique et accompagné par une bande originale remarquable intégrant des morceaux composés par Eddie Vedder, Kristján Kristjánsson. Chan Marshall, Glen Hansard et R.E.M, Flag Day a été réalisé et interprété par Sean Penn. Ce drame familial est inspiré de l’autobiographie de Jennifer Vogel que William Horberg souhaitait produire depuis longtemps et qui sera scénarisé par Jez Butterworth dans les années 2000. La romancière y relatait la vie compliquée de son père John Vogel, escroc et faux-monnayeur, qui s’est suicidé en juillet 1995 alors qu’il était pourchassé par la police. Mais comme l’indique Sean Penn (cf. bonus), le film ne prétend pas reconstituer fidèlement les faits et retient ce qui faisait l’intérêt du livre : les mémoires d’une fille désireuse de cerner la réelle psychologie intime d’un père qui visiblement la fascinait (elle sera un ado délinquante) et qui était capable d’empathie en doux rêveur pensant à ses enfants tout en étant miné par son existence de criminel. C’est évidemment ces liens père-fille qui sont au cœur de Flag Day, film sur la famille d’autant plus troublant que Sean Penn, qui y incarne John Vogel (encouragé par Matt Damon qu’il souhaitait engager), dirige ses enfants. Sa fille Dylan, après avoir refusé antérieurement le rôle, joue Jennifer Vogel et son fils Hopper interprète le frère Nick Vogel. Katherine Winnick (Patty Vogel), Bailey Noble (Bettie), Josh Brolin (oncle Beck) et Eddie Marsan (M. Emmanuel), etc. complètent ce casting familial. C’est le premier long-métrage réalisé par Sean Penn dans lequel il se dirige lui-même. Produit en indépendant, Flag Day prouve que la famille Penn a la fibre comédienne dans le sang : si Sean n’a plus rien à prouver et démontre, une fois de plus, son immense talent d’acteur, sa fille, surtout et son fils, dans une moindre mesure, impressionnent par leur intensité à s’emparer de leurs personnages, une aisance sans doute facilitée par leur complicité naturelle. Dylan Penn excelle à exprimer l’agitation à fleur de peau qui anime Jennifer et le film n’est pas avare en scènes émotionnellement fortes ou touchantes. Nul mieux que Sean et Dylan pouvaient transmettre à l’écran la complexité des rapports entre un père et une fille avec tout ce que cette filiation suppose d’apprentissage. Le cinéaste/acteur a souhaité tourner son film sur de la vraie pellicule 16 mm afin de retrouver, esthétiquement, la texture inimitable des films des années 70, aidé par l’expertise de son directeur photo Danny Moder qui s’est accommodé d’un tournage de huit mois échelonné sur les quatre saisons. Filmé au Manitoba évoquant mieux le Minnesota des années 70/90, Flag Day a bénéficié d’un tournage en décors réels qui accroit la véracité de la reconstitution. Construit sur divers flash-back, l’intrigue cerne bien les difficultés des rapports familiaux et la vie éparpillée subie par la famille Vogel : bien que cet aspect brouillon ait pu agacer certains, et malgré le désintérêt de Cannes pour ce pseudo biopic, cette plongée nostalgique dans l’envers du rêve américain exprime avec vigueur des thèmes chers au cinéaste : l’attention portée aux ambigüités de la nature humaine et la critique lucide de la politique sociale. Intéressant.
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Commentaire technique
Image : copie HD, bonne définition et piqué sur les gros plans, texture argentique cinéma manifeste car filmé en 16 mm (tournage en Super 16 mm avec caméras Arriflex 416, master Format 4K), contrastes naturaliste pour une image lumineuse sans excès, noirs solides, étalonnage et colorimétrie réalistes, teintes chaudes, tons nuancés
Son : mixage anglais 5.1, dialogues clairs et équilibrés, très bonne dynamique sur les ambiances (véhicules, sons urbains) et sur la musique de Joseph Vitarelli, Eddie Vedder, Kristján Kristjánsson. Chan Marshall, Glen Hansard, R.E.M, spatialisation naturaliste immersive avec quelques séquences plus spectaculaires (ouverture et clôture du film), LFE ponctuel mais efficace : VF 5.1, dynamique, claire, bien spatialisée, doublage soigné mais qui ne peut rendre l’équivalent du timbre de voix de Sean Penn, voix moins intégrées aux ambiances
Notre avis
Image : 4/5)
Mixages sonores : 
(4/5)
Bonus : (1,5/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt2304637/
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