Tout s'est bien passé : un sujet grave délicatement interprété (en Blu-ray, DVD et VOD)
Note artistique : (4/5)
Synopsis
Emmanuèle, romancière épanouie dans sa vie privée et professionnelle, se précipite à l'hôpital, son père André vient de faire un AVC. Fantasque, aimant passionnément la vie mais diminué, il demande à sa fille de l'aider à en finir. Avec l'aide de sa sœur Pascale, elle va devoir choisir : accepter la volonté de son père ou le convaincre de changer d'avis.
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• Titre original : Tout s'est bien passé
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame
• Année : 2021
• Réalisation : François Ozon
• Casting : Sophie Marceau, André Dussollier, Géraldine Pailhas, Charlotte Rampling, Éric Caravaca, Hanna Schygulla, Grégory Gadebois, Judith Magre, Jacques Nolot, Daniel Mesguich, Nathalie Richard
• Durée : 1 h 52 mn 50
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 et 2.0 français
• Bonus : entretien avec François Ozon (4 mn 34) - entretiens avec les comédiens (10 mn 32) - scènes coupées (7 mn 02) - essais lumière et costumes des comédiens (4 mn 06) - projets alternatifs d'affiches (2 mn 30) - documentaire Claude De Soria, sculpteur de Michelle Porte (1994, 28 mn 40)
• Éditeur : Diaphana Video
Commentaire artistique
Pour son nouvel opus, François Ozon a choisi d’adapter le roman qu’avait publié Emmanuelle Bernheim en 2013 dans lequel elle racontait la décision de mourir formulée par son père André, diminué par un AVC. La romancière avait auparavant scénarisé quatre films de François Ozon, le dernier étant Ricky (2009). En 2019, Alain Cavalier réalise un docu-fiction Être vivant et le savoir dans lequel il relate comment, avec son amie romancière, il compte adapter son livre « Tout s’est bien passé », lui jouant le rôle du père et elle son propre rôle. Mais, hélas, Emmanuelle Bernheim, victime d’un cancer, décèdera durant ce film qui évoque ses derniers instants. C’est donc François Ozon qui s’est attelé à la tâche délicate de transposer le roman à l’écran : son film Tout s’est bien passé est sorti en 2021 au festival de Cannes sans récolter le moindre prix. Le sujet, particulièrement risqué, pouvait sombrer dans une évocation tire-larmes en contradiction avec la teneur du roman, mais le scénario écrit par François Ozon, en amplifiant les liens très forts qui unissent ce père capricieux et déterminé (André Dussollier) à sa fille romancière et obéissante (Sophie Marceau), a su éviter l’écueil du mélodrame. Sans jamais nous cacher les trivialités des contraintes hospitalières et de la vie ralentie dans un corps diminué - une performance d’acteur et une prouesse de maquillage - Tout s’est bien passé n’est pas le film déprimant sur la fin de vie et sur l’euthanasie (ou plutôt le suicide assisté légal en Suisse) qui aurait pu en découler. L’intrigue ne se présente pas comme un compte-rendu froidement clinique mais possède une dimension fictionnelle souhaitée qui ajoute une forme de suspense à l’histoire (André a la possibilité de changer d’avis jusqu’à la dernière minute) et ménage plusieurs scènes au ton humoristique rendant compte de la personnalité singulière du père, contradictoirement égoïste, autoritaire et attachant. La dose supplémentaire d’émotion est fournie par le personnage de Pascale, la sœur subtilement incarnée par Géraldine Pailhas qui aurait méritée plus d’attention. Le cinéaste soigne aussi ses seconds rôles : la femme sculpteur renfermée dans sa propre maladie (Charlotte Rampling), le mari d’Emmanuelle tout en bienveillance (Eric Caravaca) ou l’amant au désespoir (Gregory Gadebois). Plusieurs acteurs n’ont pas hésité à participer à ce drame poignant au prix d’apparitions pourtant limitées comme Nathalie Richard, la policière, Hanna Schygulla, la dame d’une association pour la fin de vie, Judith Magre, la cousine et Daniel Mesguich, l’avocat attentif. Tous ces comédiens d’une crédibilité remarquable concrétisent la forte dimension humaniste de l’évocation qui, même si elle correspond à un drame banal qu’on imagine moult fois vécu par d’autres familles, n’en demeure pas moins émouvante en dépit d’une certaine distanciation de la réalisation. Le thème délicat du suicide assisté est abordé avec une subtilité qui interdit la polémique tout en soulevant néanmoins la question de son illégalité hexagonale par le biais de cette relation fille-père que Sophie Marceau et André Dussollier expriment avec une rare intensité. Un drame touchant qui traite plus de l'amour que de la mort.
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Commentaire technique
Image : copie HD, excellente définition, très bon piqué sur des gros plans (tournage en numérique), gestion naturelle des contrastes, image lumineuse et noirs denses, étalonnage réaliste, colorimétrie sans dominante aux teintes naturalistes et tons nuancés
Son : mixage français 5.1, parfaite clarté des dialogues centrés, très bonne dynamique qui favorise, entre autre, les divers extraits de musique classique (Brahms, Beethoven, Schubert) et les ambiances (hôpital, trafic, récital), spatialisation naturaliste et immersive usant avec discrétion des surrounds, LFE ponctuel
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : (4/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : (2,5/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt12847812/
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