Alice's Restaurant : la fin de l’ère hippie (en Blu-ray, DVD et CD)
Note artistique : 
(4/5)
Synopsis
Arlo, 22 ans, tente de trouver sa place dans l'existence grâce à la musique. Sa vie, il la partage entre les visites à l'hôpital où son père est mourant, les concerts et ses amis Alice et Ray qui viennent d'ouvrir un restaurant en ville. Mais un incident dans ce restaurant obligera Arlo à faire des choix qui mettront à l'épreuve sa liberté et ses convictions… pour toujours.
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• Titre original : Alice's Restaurant
• Support testé : Blu-ray
• Genre : comédie dramatique
• Année : 1969
• Réalisation : Arthur Penn
• Casting : Arlo Guthrie, Pat Quinn, James Broderick, Pete Seeger, Lee Hays, Michael McClanathan, Geoff Outlaw, Joni Mitchell
• Durée : 1 h 50 mn 43
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1
• Sous-titrage : français
• Piste sonore : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais
• Bonus : boîtier Digipack 3 volets avec le Blu-ray et le DVD du film - le CD-audio « Alice's Restaurant Massacree » qui a inspiré le film (Arlo Guthrie, 1967)
• Bonus sur le Blu-ray : Le Temps est passé, par Jean-Baptiste Thoret, réalisateur et historien du cinéma (mai 2021, 29 mn 52) - La Queue de comète du Summer of Love 67 par Jean-Baptiste Thoret (mai 2021, 28 mn 45) - bande annonce du film (3 mn 47)
• Éditeur : Rimini Éditions
Commentaire artistique
En 1967, Arlo Guthrie, inspiré par une anecdote autobiographique qu’il enjolive, compose une longue chanson satirique « Alice’s Restaurant Massacree » (cf. CD bonus) dans laquelle il raconte comment il a été condamné pour dépôt illégal d’ordures : il faut comprendre que cet acte l’a écarté du service militaire, autrement dit qu’en réalité il s’agit d’une contestation de la guerre du Vietnam ! La même année Arthur Penn réalise son célèbre film culte oscarisé Bonnie and Clyde : le succès phénoménal de ce biopic donne au réalisateur une totale carte blanche pour diriger librement son prochain film. C’est en entendant la chanson qu’il a l’idée du scénario, coécrit avec Venable Herndon, de son futur Alice’s Restaurant dans lequel il reprend l’épisode des ordures et sa conséquence négative durant le conseil d’aptitude militaire, narré par les lyrics, mais en leur adjoignant une grande part de fiction avec l’invention de personnages de cinéma (Roger Crowther) et de sous-intrigues (Shelly, course de motos, mariage hippie). Les libertés prises avec la réalité ont d’ailleurs mécontentés certains protagonistes ayant existé comme Alice Brock (jouée par Pat Quinn) qui dénoncera l’image qu’on donne d’elle dans le film dans lequel elle apparaît en caméo ! Il est vrai que le casting sème le trouble en intégrant de vrais personnages jouant leur propre rôle comme les musiciens Pete Segger, Lee Hays, le juge James Hannon, le policier William Obanhein (qui joue l’officier Obie), la chanteuse Joni Mitchell et, bien entendu Arlo Guthrie, soi-même. À noter que son père, le célèbre musicien Woody Guthrie, mort fin 1967, est interprété dans le film par Joseph Boley (en 1976, il le sera par David Carradine dans l’excellent film oscarisé En Route pour la gloire). Comme nous l’explique avec verve Jean-Baptiste Thoret (cf. boni), Alice’s Restaurant s’inscrit dans une période historique bien particulière, celle des années 1967-1969, entre le Summer of Love et Woodstock, marquées par l’explosion de la contre-culture et la fin de l’utopie hippie en l’espace de quelques mois. Plutôt que diriger un film polémique et politique sur ce changement brutal, Arthur Penn préfère l’évoquer par le biais de cette comédie irrévérencieuse dans laquelle on constatera que l’insouciant Arlo du début du film va devenir un personnage plus responsable en fin de métrage avec la mort de Shelly et de son père. L’église désacralisée ayant abrité la « famille » bohème materné par Alice et James Brock (joué par James Broderick) et le restaurant d’Alice semble s’éloigner irrémédiablement (célèbre plan final qui veut exprimer la pause du temps) après leur mariage hippie, une fête qui symbolise un retour à un pseudo ordre social tandis que chaque participant semble fuir les lieux. Pour le réalisateur, les personnages incarnaient la classe moyenne qui, sans réel souci du lendemain et loin de l’état des hobos, est gagnée par l’inquiétude lorsqu’elle est confrontée à une phase décisive de transition menaçant ses acquis. Avec sa musique, son ton enjoué et ses interprètes pittoresques, Alice’s Restaurant est une comédie savoureuse, témoin d’une période décisive de la culture américaine.
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Commentaire technique
Image : copie HD, Master HD, très belle définition, piqué excellent sur les gros plans malgré une remonté du grain argentique respecté (tournage en 35 mm), image globalement bien nettoyée, gestion homogène des contrastes, image lumineuse, noirs denses, étalonnage naturaliste, colorimétrie réaliste sans dominante aux teintes chaudes et ton saturés
Son : mixage anglais 2.0 monophonique, voix off et dialogues clairs, équilibrés et sans distorsion, pas de souffle notable, excellente dynamique qui met en valeur la musique d’Arlo Guthrie
Notre avis
Image : (4/5)
Mixage sonore : 
(4/5)
Bonus : (4/5)
Packaging : 
(3,5/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0064002/
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