L'Impasse 4K : de l’art du film noir chez Brian de Palma (en UHD et Blu-ray)

Note artistique : (4/5)

Synopsis

À New York, en 1975, libéré après 5 années de prison grâce à son avocat véreux, Carlito Brigante, ancienne figure du milieu, rentre chez lui dans le quartier espagnol de Harlem. Il souhaite se réinsérer dans la vie et monter aux Bahamas une affaire honnête avec la femme de sa vie. Mais son passé le rattrape, et ce qui a fait de lui un caïd autrefois risque bien de lui coûter la vie aujourd'hui…

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• Titre original : Carlito's Way
• Support testé : UHD
• Genre : policier
• Année : 1993
• Réalisation : Brian De Palma
• Casting : Al Pacino, Sean Penn, Penelope Ann Miller, John Leguizamo, Luis Guzmán, Viggo Mortensen, Ingrid Rogers, James Rebhorn, Joseph Siravo, Adrian Pasdar
• Durée : 2 h 24 mn 03
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,39/1 Noir et Blanc et Couleur (HR 10)
• Sous-titrage sur l’UHD : français, anglais, japonais, espagnol, danois, finnois, norvégien, suédois, thaï, chinois, coréen
• Pistes sonores sur l’UHD : DTS-X (DTS-HD MA 7.1) anglais - DTS 5.1 français, japonais, castillan, hindi - Dolby Digital 5.1 thaï
• Bonus : boîtier SteelBook limité avec l’UHD et le Blu-ray du film
• Bonus sur l’UHD : scènes coupées (8 mn 15) - le Making of de L’Impasse (34 mn 36) - Brian de Palma parle de L’Impasse (2005, 5 mn 26) - documentaire promotionnel original (5 mn 13) - film annonce (2 mn 40)
• Éditeur : Universal Pictures France

Commentaire artistique

Ponctuée de scènes de haute voltige bénéficiant d'une perfection technique impressionnante (poursuite dans le métro, scène de l’hôpital, confrontation à la gare de Grand Central : un morceau de bravoure), Brian de Palma a relevé brillamment le challenge de tourner, avec Al Pacino jouant un truand, un nouveau film noir dans la lignée de son renommé Scarface (1983). C’est donc dix ans plus tard qu’il entreprend de diriger L’Impasse à la demande d’Al Pacino et du producteur Martin Bregman. Le scénario de David Keopp, écrit depuis plusieurs années, adapté d’une œuvre d’Edwin Torres « After Hours » (1979), est audacieux puisqu’il raconte comment le personnage principal Carlito, surnom de Charlie Brigante, mort dès la première bobine, tente de trouver des explications à sa fin tragique ! Brian de Palma a accepté estimant l’intrigue plus résignée que celle de Scarface et en résonnance avec sa propre vie personnelle d’alors. Adepte de la méthode, Al Pacino s’était préparé méthodiquement en côtoyant les truands de Harlem et en conformant son look (barbe et manteau sombre) à leurs usages. Le casting se devait de dénicher des interprètes de la trempe de la star mais, si Sean Penn est absolument fascinant en avocat cynique et calculateur, Penelope Ann Miller, alors méconnue, aura bien du mal à assumer le côté glamour de la romance malgré sa séduction naturelle et son talent pour la danse. L’Impasse intervient dans la carrière du cinéaste au moment où, considéré comme un maitre du thriller, il a enchaîné diverses œuvres moins convaincantes (Outrages, 1989, Le Bûcher des vanités, 1990). Si L’Impasse est mal perçu à sa sortie, jugé trop sombre et pas dans assez l’esprit de Scarface, la maestria formelle de son auteur est hors de doute, d’autant que dans ce film elle se fait plus apaisée. As du cadrage en scope et de la fluidité à la steadicam, adepte du plan séquence et du montage éblouissant (jouant sur la temporalité), le cinéaste se permet de nous sidérer à nouveau avec la scène finale (près de 20 minutes) tourné dans la gare de New York ! Extrêmement bien filmé et narré avec habileté, L’Impasse ne tranche d’ailleurs pas avec les thèmes qu’il avait abordé auparavant : la figure du héros tragique, les turpitudes de l’humanité et le pessimisme ambiant. L’Impasse est surtout à savourer pour la quintessence de l’art de jouer selon Al Pacino qui maîtrise à la perfection son personnage et qui domine magistralement le film : rien que pour sa prestation L’Impasse doit être vu ! Un grand acteur et un réalisateur hors pair : l’excellence, qui avait fait la renommée de Scarface, est au rendez-vous et se révèle encore plus fascinante dans ce film noir aux allures de tragédie antique en proie à la fatalité…

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Commentaire technique

Image : copie UHD, bonne définition, piqué sur les gros plans, grain argentique homogène (tournage en 35mm avec caméra Panaflex Gold II, Master Format 4K), gestion des lumières naturalistes et nuancée en HDR10, étalonnage et colorimétrie naturalistes, noirs profonds, image nettoyée de tout défaut

Son : mixage anglais DTS-X, dialogues centrés très clairs, bonne dynamique sur les scènes d’action et les ambiances ainsi que sur la musique, spatialisation ouverte mais assez frontale et usant modérément des canaux de hauteur (quelques réverbérations et sons ambiants), LFE ponctuels ; VF 5.1 non « lossless », claire, dynamique mais trop artificielle avec des voix de doublage peu crédibles et détachées des ambiances