Caprices : l’art du double-jeu (en Blu-ray)

Note artistique : (3,5/5)

Synopsis

Deux jeunes gens riches se jouent la comédie. Elle, actrice de renom, se fait passer pour une pauvre fleuriste ; lui, homme du monde distingué, se camoufle en faussaire, en escroc. Petit jeu qui les entraîne, ainsi que certains de leurs proches, dans une série d'aventures.

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• Titre original : Caprices
• Support testé : Blu-ray
• Genre : comédie romantique
• Année : 1942
• Réalisation : Léo Joannon
• Casting : Danielle Darrieux, Albert Préjean, Jean Parédès, Fred Pasquali, Germaine Reuver, Christiane Ribes, Jean Brochard, André Gabriello
• Durée : 1 h 22 mn 10
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,37/1 Noir et Blanc
• Sous-titrage : français
• Piste sonore : DTS-HD MA 2.0 monophonique français
• Bonus : Princesse de réveillon, présentation du film par Jean-Noël Grando, écrivain et historien du cinéma (19 mn 54) - Caprices restauré (3 mn 26)
• Éditeur : Gaumont

Commentaire artistique

Caprices a été réalisé durant l’Occupation par Léo Joannon pour le compte de la Continental, une société française à capitaux nazis dirigé par Alfred Greven (cf. bonus). Dans l’esprit des comédies américaines pétillantes (screw-ball comedies), alors interdites dans la France occupée, cette charmante romance est principalement interprétée par le couple Danielle Darrieux et Albert Préjean souvent réuni au cinéma à cette époque. Le choix de l’actrice n’est pas anodin : Caprices s’inscrit dans le prolongement de plusieurs grands succès de la star française comme Battement de cœur (1939) et surtout Premier rendez-vous (1941). Dans l’éclat de sa jeunesse et maitrisant à la perfection l’art de jouer, Danielle Darrieux est absolument irrésistible. À ses côté, Albert Préjean défend très bien son rôle de « magicien » séducteur et classieux tandis que Jean Parédès, qui joue son valet Constant, est impeccable dans une composition alliant humour et distinction. Signé Léo Joannon, Jacques Companeez et André Cayatte (dialogues), le scénario a été élaboré dans des conditions rocambolesques (cf. bonus). Rédigé en 1934 sous le titre « Princesse de réveillon », il devait être réalisé par Léo Joannon mais la guerre en décida autrement : le projet est confié au cinéaste Raymond Bernard qui à son tour est empêché par l’invasion nazie et c’est finalement Léo Joannon, pronazi et recruté par la Continental, qui récupère par chantage le scénario… Malgré cette entourloupe peu estimable, la réalisation de Caprices se révèle inspirée et connaîtra un grand succès populaire. Sur le thème constant du faux-semblant - personne n’est réellement ce qu’il paraît être (un thème plutôt sensible sous l’Occupation) - la comédie est particulièrement efficace et s’apparente à un conte merveilleusement rythmé par son ton enlevé et la pétulance de ses interprètes : par moment, le film fait même penser aux comédies d’Ernst Lubitsch sans jamais néanmoins égaler son génie. La structure de la narration est étonnante puisque le film change de tonalité en cours de route et que les personnalités réelles des protagonistes se révèleront moins naïves qu’attendu. En dépit de sa mise en scène classique et rarement novatrice, Caprices est une fable divertissante qui fonctionne grâce à la qualité de son casting. Bien évidemment, cette comédie de temps de guerre est à visionner pour Danielle Darrieux, séduisante et espiègle, splendidement photographiée par Jules Kruger.

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Commentaire technique

Image : copie HD, restauré pour Gaumont en 2019 par Éclair (image) et L.E. Diapason (son), définition variable selon les plans, certains très nets, d’autres très adoucis, grain argentique homogène (tournage en 35 mm, Master Format 2K), excellent contraste avec des noirs profonds, image propre et stable

Son : mixage français 2.0 monophonique, dialogues clairs, pas de distorsion ni de souffle marqué, excellente dynamique, haut du spectre limité