Le Jour et l'heure : un drame de guerre d’une fascinante complexité (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
En Mai 1944, Thérèse, bourgeoise parisienne, femme d'un prisonnier et mère de deux enfants, consent à héberger Allen Morley, un américain recherché par la Gestapo. Mais il doit rejoindre l'Espagne et ne parle pas Français. Thérèse décide alors de l'accompagner jusqu'à Toulouse.
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• Titre original : Le Jour et l'heure
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame, guerre
• Année : 1963
• Réalisation : René Clément
• Casting : Simone Signoret, Stuart Whitman, Geneviève Page, Michel Piccoli, Reggie Nalder, Billy Kearns, Marcel Bozzuffi, Henri Virlojeux, Pierre Dux, Maurice Garrel
• Durée : 1 h 53 mn 69
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,35/1 Noir et Blanc (Franscope)
• Sous-titrage : français, anglais
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique multilingue, français
• Bonus : La Dernière résistante, avec les interventions de Denitza Bantcheva, spécialiste de René Clément et Chantal Pelletier, auteure de « Simone Signoret ou la traversée des apparences » (2021, 40 mn 06) - Le Jour et l’heure restauré (2 mn 17) - bande annonce (4 mn 11)
• Éditeur : Gaumont
Commentaire artistique
Réalisé par René Clément, assisté de deux futurs excellents réalisateurs, Costa-Gavras (Constantin Gavras) et Claude Pinoteau, Le Jour et l’heure a été écrit par André Barret et dialogué par Roger Vailland. Filmé à Paris, à Toulouse et dans les Pyrénées en scope noir et blanc par Henri Decae, ce drame de guerre possède un casting éblouissant avec Simone Signoret dans le rôle principal de Thérèse et Suart Whitman dans celui d’Allen, entourés par une pléiade de seconds rôles prestigieux. Ce film marquait le retour de René Clément en France après plusieurs années de réalisation à l’étranger. Le cinéaste nous prévient : Le Jour et l’heure n’est pas un film de guerre sur l’Occupation et la Résistance bien que celle-ci, minutieusement reconstituée, constitue le cadre dramatique de l’intrigue. Il s’agit, bel et bien, de l’histoire d’une rencontre improbable entre une jeune femme, dont le mari est prisonnier de guerre, et un bel aviateur américain qui se cache. Leur amour va déclencher un processus irréversible conduisant Thérèse, qui subit la guerre au quotidien avec résignation, à son engagement dans la Résistance ! Avec tout le savoir-faire qu’on lui connaît (La Bataille du rail en 1946 et Paris brûle-t-il ? en 1966), René Clément nous livre un tableau remarquable de ces temps troublés : la reconstitution excellente possède une indéniable précision documentaire, même si certains ont trouvé à redire aux erreurs et invraisemblances quasi inévitables. Les scènes d’action sont particulièrement brillantes (scène du train, attentat à Toulouse) et le suspense bien entretenu dès les séquences d’exposition (scène du camion). René Clément réussit son pari d’évoquer l’atmosphère de la période qui se révèle essentielle pour ancrer solidement l’idylle romanesque durant l’Occupation : pas un détail ne manque sur les collabos, la milice, les cartes de rationnement, etc. Toute la première partie du film Le Jour et l’heure est consacrée à cette mise en place mais, pour intéressantes que soient ces scènes, elles ne sont pas toujours très pertinentes (rôle éphémère de Michel Piccoli, caractérisation imprécise d’Agathe jouée par Geneviève Page). C’est dans la seconde partie, la plus captivante, que tout se joue : de la ville à la montagne, de l’interrogatoire au maquis, Thérèse prend conscience de sa vraie personnalité. La talentueuse Simone Signoret, actrice engagée alors dans la quarantaine, supporte sur ses épaules tout le film grâce à son interprétation admirable, alors que celle de Stuart Whitman - coproduction oblige (visionner de préférence la version multilingue) - est nettement plus en retrait. Tous les seconds rôles sont parfaits bien que parfois réduits à des stéréotypes : Marcel Bozzufi en inspecteur, Maurice Garrel en milicien et Reggie Nlader en vilain nazi… Soutenu par la belle musique de Claude Bolling, Le Jour et l’heure manque parfois d’intensité, mais sa mise en scène efficace, bien servie par la restauration 4K, invite à profiter de ce divertissement à grand spectacle.
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Commentaire technique
Image : copie HD, restauré en 2020 par Eclair en 4K pour Gaumont, excellente définition et piqué sur les détails hormis quelques plans moins précis, grain argentique homogène (tournage en 35mm Franscope, Master Format 4K), image très bien nettoyée, gestion naturaliste des contrastes, noirs francs, gris bien étagés, blancs nuancés
Son : mixage son 2.0 monophonique multilingue, dialogues très clairs, très bonne dynamique sur les ambiances et la musique de Claude Bolling, pas de distorsion ni de souffle appuyé ; VF monophonique 2.0 claire, équilibrée et dynamique
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : 
(3,5/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0056126/
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