Flics en jeans - Les Contrebandiers de Santa Lucia : deux «poliziottesco» efficaces des années 70 (en Blu-ray et DVD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

Flics en jeans : mal rasé et mal fringué, l'inspecteur Nico Giraldi, à la tête de son équipe de motards, fait la chasse aux truands de la ville en employant des méthodes peu orthodoxes. Alors qu'il est sur le point d'arrêter un voyou, celui-ci dérobe une mallette pleine d'argent à un gangster américain. Les voyous se font alors éliminer l'un après l'autre, ce qui va mener Giraldi à s'occuper de l'affaire.

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Les Contrebandiers de Santa Lucia : le capitaine Ivano Radevic enquête sur un trafic international d'héroïne. Pour cela, il n'hésite pas à infiltrer le milieu des contrebandiers napolitains, et se lie avec Don Autiero, un trafiquant de cigarettes. Celui-ci le mènera à Don Vizzini, un parrain de la mafia.

• Titre original : Squadra antiscippo - I contrabbandieri di Santa Lucia
• Support testé : Blu-ray
• Genre : policier
• Année : 1976, 1979
• Réalisation : Bruno Corbucci, Alfonso Brescia
• Casting : (1) Tomas Milian, Jack Palance, Maria Rosaria Omaggio, Guido Mannari, Jack La Cayenne, Raf Luca, Benito Stefanelli, Toni Ucci (2) Mario Merola, Antonio Sabàto, Gianni Garko, Jeff Blynn, Edmund Purdom, Sabrina Siani, Lorraine De Selle, Marco Girondino
• Durée : 1 h 32 mn 33 - 1 h 33 mn 36
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1 - 2,35/1 (Techniscope)
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : LPCM 2.0 monophonique italien, français
• Bonus sur le Blu-ray Flics en jeans : boîtier Digipack avec le Blu-ray du film et le DVD du film (1 h 28 mn 51) - bandes annonces Artus Films - diaporama (1 mn 12) - bande annonce originale (VO, 3 mn 27) - Une taille sur mesure, présentation du film par Curd Ridel (2021, 33 mn 28)
• Bonus sur le Blu-ray Les Contrebandiers de Santa Lucia : boîtier Digipack avec le Blu-ray du film et le DVD du film (1 h 29 mn 51) - bandes annonces : Big racket (3 mn 45), Opération K (3 mn 18) , Société anonyme anti crime (3 mn 42), Flics en jeans (3 mn 27) - diaporama (0 mn 30) - Monnaie de sang, présentation du film par Curd Ridel (2021, 30 mn 30)
• Éditeur : Artus Films

Commentaire artistique

Flics en jeans et Les Contrebandiers de Santa Lucia sont deux exemples du « poliziottesco », un des genres qui caractérise le cinéma italien de série B et qui fleurissait essentiellement dans les cinémas de quartier. Ce genre coïncide avec une période politique difficile vécue par la société italienne, entre 1960 et 1980, les « années de plomb » durant lesquelles la politique bascule dans l’extrême violence et dans le terrorisme avec rapts et exécutions. Cette tension va s’exprimer au cinéma par une série grandissante de films policiers qui privilégient l’action, le sexe et la brutalité. Tous ces films ont en commun de se dérouler majoritairement en contexte urbain apte à favoriser le crime organisé. Ainsi Flics en jeans, polar au ton débonnaire, narre les exploits à Rome d’un flic peu ordinaire, tandis que Les Contrebandiers de Santa Lucia aborde, comme son titre le souligne, la contrebande dans le quartier Santa Lucia de Naples.
Flics en jeans a été réalisé par Bruno Corbucci (le frère de Sergio) qui va lancer avec ce film la saga des enquêtes agitées d’un flic pittoresque, Nico Giraldi, incarné par Tomás Milián. Le personnage, qui connaîtra un grand succès populaire dans onze longs métrages, est le fruit de l’imagination de Ferrucio Amendola qui conçoit un ancien voleur devenu inspecteur au look hasardeux. Mal rasé, bonnet bariolé vissé sur la tête, il ne cesse de balancer des insanités dans un dialecte romain particulièrement fleuri (les dialogues seraient de l’acteur lui-même) ! Ce flic décalé est directement inspiré de Frank Serpico qui avait été incarné par Al Pacino dans Serpico (1973) : c’est d’ailleurs le nom de la souris blanche de compagnie de l’inspecteur romain. Dans ce premier film, il tombe amoureux de la belle mademoiselle Cattani (Maria Rosaria Omaggio)… qu’il n’épousera pas et doit affronter l’implacable Norman Shelly (Jack Palance) et le retors Baronetti (Guido Mannani). Le film est traité comme une comédie, genre dans lequel Bruno Corbucci se révèle très à l’aise, ce qui ne l’empêche pas de lancer quelques vérités sur la misère sociale et les failles du système. Grand succès à sa sortie, Flics en jeans est devenu un film culte dont les fans aiment à lancer certaines répliques bien senties. Évidemment, pour bien apprécier tout le sel de ces dialogues, il faudra absolument regarder le film en version intégrale italienne.
Les Contrebandiers de Santa Lucia ne possède jamais la désinvolture et l’anticonformisme qui caractérisent Flics en jeans. En débutant par des vues d’archives sur la chute du Shah d’Iran, ce « poliziottesco », réalisé par le prolifique Alfonso Brescia, annonce sa couleur dramatique et nous invite à plonger dans les bas-fonds de la cité napolitaine. Ancrée dans le terroir avec des acteurs majoritairement du cru, dont la chanteur Mario Merola (Don Franceso Autiero) et Antonio Sabàto (Don Michele Vizzini), l’intrigue élargit son casting avec un italien natif de Yougoslavie, Gianni Garko (Ivanao Radevic), et un britannique, Edmond Purdom (le directeur), ex-acteur hollywoodien venu s’installer en Italie dans les années 50. Le charme n’est pas absent grâce aux silhouettes sexy de Lorraine de Selle (Lorraine) et de Sabrina Siani (Lucy). Étalage de violences diverses, scènes spectaculaires à souhaits, rien ne manque à cette réalisation qui ne se prive pas de piquer des idées de mise en scène déjà exploitées ailleurs et de nous servir son catalogue de stéréotypes - voiture qui explose et trafic d’héroïne - certes réjouissant mais bien peu surprenant. Seule l’idée d’infiltrer le milieu en passant un accord avec l’un de ses membres le moins vindicatif peut à la rigueur aiguiser la curiosité. Comme toujours dans ces polars urbains, c’est le tableau de la misère sociale et des expédients utilisés par les laissé pour compte qui méritent l’intérêt. Un « poliziottesco » particulièrement distrayant aux scènes d’action bien ficelées, voire mémorables.

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Commentaire technique

Image : copie HD, copies restaurées, bonne définition excepté quelques plans (par exemple : ouverture de Flics en jeans), piqué sur les détails, grain argentique prononcé mais homogène (tournage en 35 mm, Master Format 2K), gestion naturaliste des contrastes, étalonnages chauds et chatoyants, colorimétrie réaliste aux teintes vives et tons saturés, images propres

Son : mixages italiens 2.0 monophonique, dialogues clairs, postsynchronisation correcte mais pas toujours très naturelle, excellente dynamique sur les effets sonores souvent appuyés et sur les partitions enjouées de Guido et Mauirizio De Angelis et d’Eduardo Alfieri, pas de distorsion ; VF 2.0 monophoniques, doublages anciens, voix peu naturelles omniprésentes, ambiances souvent en retrait