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Journal d'une femme de chambre : la version américaine de Jean Renoir (en Blu-ray et DVD)

Blu ray Le Journal d une femme de chambre 00

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)

Synopsis

Célestine, une femme de chambre, est engagée dans le château des Lanlaire, en Normandie. Elle va découvrir une maison et une famille pleines de secrets et de zones d'ombre. Les Lanlaire ne vivent que pour leur fils Georges, gravement malade. Georges s'éprend de Célestine, mais Joseph, le valet de chambre, également amoureux de la jeune femme, essaie de contrecarrer ses plans.

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• Titre original : The Diary of a Chambermaid
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame
• Année : 1946
• Réalisation : Jean Renoir
• Casting : Paulette Goddard, Burgess Meredith, Hurd Hatfield, Francis Lederer, Judith Anderson, Florence Bates, Irene Ryan, Reginald Owen
• Durée : 1 h 27 mn 06
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,37/1 Noir et Blanc
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique 2.0 anglais, français
• Bonus : présentation du film par Bertrand Tavernier (2021, 40 mn 14) et par Jean-François Rauger (2021, 37 mn 22) - Jean Renoir en Amérique, documentaire de la BBC (VOST, 1993, 56 mn 45, Jean Renoir : Part Two - Hollywood and Beyond, réalisation David Thompson) - DVD du film - livre « Jean Renoir en Amérique » (80 pages) par Pascal Merigeau et Charlotte Garson
• Éditeur : Sidonis Calysta

Commentaire artistique

En 1900, le fameux roman d’Octave Mirbeau « Le journal d’une femme de chambre » sort en librairie : c’est une version remaniée de l’histoire qui a d’abord été publiée en feuilleton dans L’Écho de Paris en 1891/1892. Terriblement pessimiste, ce « journal », qui rompt avec le récit linéaire, dévoile l’enfer social vécu par la bonne Célestine lorsqu’elle découvre les turpitudes de ses patrons bourgeois, les Lanlaire. Ce roman cru et sordide, qui sert d’exutoire littéraire à la crise existentielle éprouvée par son auteur, va séduire le théâtre comme le cinéma. La version la plus célèbre est, sans conteste, celle que Luis Buñuel réalisera en 1964 sur un scénario de Jean-Claude Carrière avec Jeanne Moreau. Mais auparavant une première version muette (47 minutes) a été dirigée en 1916 avec Elena Smirnova par Mikhail Martov en Russie où Octave Mirbeau était apprécié. Plus récemment, Benoit Jacquot confia le rôle de Célestine à Léa Seydoux dans une version assez fidèle tournée en 2015. En 1946, Jean Renoir, alors exilé aux USA depuis 1940 (cf. bonus) et où il finira sa vie, choisit pour son quatrième film en anglais de réaliser sa version The Diary of a Chambermaid, qu’il avait en projet depuis 1934. Le désintérêt des studios pour cette adaptation va contraindre sa future actrice, la star Paulette Goddard, et son époux Burgess Meredith, qui signe le scénario (en réalité écrit par Jean Renoir) et jouera le capitaine Mauger, de produire le film en indépendant en créant une société de production avec l’aide du richissime Benedict Bogeaus. Le scénario n’est pas une scrupuleuse adaptation du roman, en particulier dans la scène finale avec foule et happy end, et évite l’aspect scabreux et masochiste du roman pour esquiver la censure. Jean Renoir, pourtant très à gauche politiquement, devra minimiser le ton mordant de l’observation et l’aspect social de la lutte des classes. Fervent partisan d’un tournage en studio, Jean Renoir confie à son fidèle chef décorateur Eugène Lourié le soin de construire les décors de son film, y compris pour les extérieurs, en Californie : ce choix délibéré permettra tous les mouvements sophistiqués de caméra (cf. scène du 14 juillet) et servira son intention de diriger un film composé de courtes scènes (sketches) et de personnages caricaturaux. Le casting autour de Paulette Goddard est éblouissant : Judith Anderson sera la sévère patronne de Célestine et Francis Lederer incarnera le sinistre valet Joseph. Paulette Goddard, toujours aussi gracieuse que chez Charles Chaplin, peinera à faire oublier son charisme, trop bien mis en valeur par Hollywood (éclairage, coiffure, costumes) qui n’est défintivement pas dans l’esprit du roman d’Octave Mirbeau. La noirceur du film Le Journal d'une femme de chambre ne convaincra pas le public américain à sa sortie mais, avec le recul, sa vision confirme la maitrise innée et absolue que le cinéaste avait sur son œuvre. L’artificialité constante de la réalisation, dont la théâtralité surprendra plus d’un critique, traduit magistralement les antagonismes du roman oscillant entre la farce et la tragédie, entre le sexe et la mort. Une adaptation « américaine » à redécouvrir.

 

Blu ray Le Journal d une femme de chambre

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Commentaire technique

Image : copie HD, bien que restaurée l’image manque souvent de définition, piqué absent de certains plans très doux, précision variable car d’autres plans sont très nets, grain argentique homogène et discret (tournage en 35 mm), gestion variable du contraste avec des plans trop clairs sans profondeur et d’autres aux noirs francs, image propre et stable, gamme des gris variable selon les plans

Son : mixage anglais 2.0 monophonique, restauré, dialogues clairs mais souffle important, assez bonne dynamique sur les ambiances et la musique de Michel Michelet, aigus limités ; VF 2.0 monophonique ancienne, voix caverneuses et plaquées, pas de profondeur sur les ambiances

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5)

IMDb
Le Journal d’une femme de chambre : https://www.imdb.com/title/tt0038477/
Jean Renoir en Amérique : https://www.imdb.com/title/tt0107258/

 

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