Les 7 vies de Madeleine Riffaud : le destin exceptionnel d’une résistante opiniâtre (en DVD et VOD)

Note artistique : (4/5)

Synopsis

En 1944, Madeleine Riffaud jeune résistante exécute un Allemand. Emprisonnée, torturée par la Gestapo à 20 ans, elle échappe au peloton d'exécution ainsi qu'au train qui aurait dû l'emmener au camp d'extermination. Elle a pu ainsi participer activement à la libération de Paris. Cela la mène après 44, en tant que journaliste, à écrire sur les guerres d'Algérie et du Vietnam, côtoyant Hô Chi-Minh ainsi que d'autres personnalités du tiers-monde et à écrire des livres tirés à plusieurs milliers d'exemplaires.

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• Titre original : Les 7 vies de Madeleine Riffaud (1924-2020)
• Support testé : DVD
• Genre : documentaire
• Année : 2019
• Réalisation : Jorge Amat
• Casting : Madeleine Riffaud
• Durée : 1 h 31 mn 01
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,78/1 Noir et Blanc et Couleur
• Sous-titrage : aucun
• Piste sonore : Dolby Digital 2.0 français
• Bonus : Madeleine Riffaud 2004 train vers Villers sur mer, entretien avec Madeleine Riffaud par Jorge Amat (47 mn 21)
• Éditeur : Doriane Films

Commentaire artistique

Le destin de Madeleine Riffaud, qui se déclare antihéros et se considère comme une personne ordinaire, est plus mouvementé qu’un roman d’aventures. Le film que lui consacre Jorge Amat, Les 7 vies de Madeleine Riffaud, le confirme absolument. Pour qui ne connaitrait pas cette résistante de la première heure, amie de Paul Éluard et de Pablo Picasso, journaliste ayant vécue la guerre d’Algérie et celle du Vietnam, ce documentaire sera une découverte passionnante. Pour raconter les grands épisodes de cette vie tumultueuse, le film donne la parole à Madeleine Riffaud qui s’exprime dans divers entretiens menés par Jorge Amat : aucun commentaire ne viendra troubler sa voix ferme qui narre les diverses étapes de sa vie (enfance, résistance, journalisme) avec une simplicité déconcertante. Quelques photographies et films d’archive viendront, en contrepoint, illustrer ses propos ainsi que des dessins de Dominique Bertail, auteur avec le scénariste Jean-Louis Morvan des trois tomes de la bande dessinée « Madeleine, résistante - Cahiers ». Le documentaire a pour conseillère historique Christine Levisse Touzé et dispose d’une musique composée par Jean Louis Valero. Madeleine Riffaud est une héroïne discrète qui a vécu des moments historiques essentiels qu’elle raconte avec la franchise totale, parfois non dénuée d’humour, d’une femme « indignée » contre toutes les dérives sociales. Sa vie n’a pas été un long fleuve tranquille : née en 1924, violée dans sa jeunesse et souffrant de tuberculose, cette mineure de 18 ans s’engage dans la résistance en 1942 sous le nom de code de Rainer et abat un officier allemand, un acte qui lui vaudra torture et condamnation à mort. Ce n’est que le début d’une succession bien remplie de vies exceptionnelles : évadée, elle dirige le micro-commando qui capture la garnison de la gare de Ménilmontant : ces exploits ont été le sujet du documentaire télévisé réalisé en 2004 par Jorge Amat : 20 ans en août 1944. A la Libération, Madeleine Riffaud fréquente le couple Paul Éluard et Pablo Picasso, se lance dans la poésie et le journalisme. Ce qui lui permet de couvrir la guerre d’Indochine où elle se lie avec Hô Chi Minh et avec le poète Nguyen Dinh Thi, rencontré en 1951 puis devenu son grand amour. En reportage durant la guerre d’Algérie, elle subit un attentat, puis repart au Vietnam où, en 1963-1966, elle partage avec Wilfrid Burchett le quotidien risqué du maquis Viêt-Cong. Revenue en France, elle devient, incognito, aide-soignante dans un hôpital et en tire un best-seller sur les carences et le délabrement du système hospitalier. Racontée directement par l’intéressée, la vie de Madeleine Riffaud a tout du destin hors norme accompli avec la conviction, initiée dès sa jeunesse, que le combat contre l’injustice est le seul qui en vaille la peine. Les 7 vies de Madeleine Riffaud témoigne avec force de cet engagement fondateur, admirable et exemplaire. Essentiel.

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Commentaire technique

Image : copie SD, définition variable selon les sources, piqué très limité par le support DVD qui favorise l’imprécision de l’image, grain plus ou moins apparent selon les documents, bon contraste général, étalonnage homogène, noirs francs, gris étagés, colorimétrie naturaliste qui devient plus réaliste en lumière naturelle

Son : mixage 2.0 français, voix claires avec quelques perturbations (pépiements d’oiseau) sur une prise sonore en direct, bonne dynamique générale qui profite à la musique de Jean Louis Valero