Le Dernier métro : un drame de guerre multi récompensé (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(4/5)
Synopsis
Sous l'Occupation de Paris, Marion Steiner reprend la direction du Théâtre Montmartre que son mari juif allemand Lucas a abandonné. Leur ami Jean-Loup Cottins doit assurer la mise en scène de la nouvelle pièce et le comédien Bernard Granger, amoureux de Marion, en tient le premier rôle. Caché dans la cave, Lucas surveille la mise en scène…
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• Titre original : Le Dernier métro
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame
• Année : 1980
• Réalisation : François Truffaut
• Casting : Catherine Deneuve, Gérard Depardieu, Jean Poiret, Heinz Bennent, Andréa Ferréol, Paulette Dubost, Jean-Louis Richard, Sabine Haudepin, Maurice Risch
• Durée : 2 h 12 mn 05
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,66/1
• Sous-titrage : aucun
• Pistes sonores : DTS-HD MA monophonique 1.0 français - Dolby Digital 2.0 pour le commentaire audio
• Bonus : coffret Ultra Collector n° 19 avec le Blu-ray et le DVD du film - livre inédit « Dans les coulisses du Dernier métro » dirigé par Jérôme Wybon avec des textes inédits et des archives exclusives (200 pages)
• Bonus sur le Blu-ray : commentaire audio de Jean-Pierre Azéma avec Serge Toubiana et Gérard Depardieu - présentation du film par Serge Toubiana (2000, 4 mn 23) - émission télévisée Les Nouveaux Rendez-vous avec François Truffaut, Gérard Depardieu et Catherine Deneuve, TF1 le 14 septembre 1980 (INA, 11 mn 13) - émission télévisée Ciné-regards : le film de la semaine avec Néstor Almendros, directeur de la photographie, FR3 le 20 septembre 1980 (INA, 2 mn 27) - émission télévisée Le Cinéma des cinéastes : François Truffaut parle du Dernier Métro, Truffaut au micro de Claude-Jean Philippe, Franc Culture le 28 septembre 1980 (INA, HD, 45 mn 45) - émission télévisée L'Invité du jeudi : François Truffaut d'Anne Sinclair avec François Truffaut, Henri Amouroux et Jean-Pierre Faye, Antenne 2 le 18 décembre 1980 (56 mn 04) - Le Partage du plaisir : souvenirs personnels du Dernier métro, documentaire de Robert Fischer, avec Paulette Dubost, Andréa Ferréol, Sabine Haudepin, Alain Tasma, Florent Bazin et Tessa Racine (HD, 2021, 67 mn 12) - court métrage (exclusivité Blu-ray) La Petite Graine de Tessa Racine (1998, 18 mn 53) - scène coupée (5 mn 00) - bande annonce originale (2 mn 45)
• Éditeur : Carlotta Films
Commentaire artistique
Coffret n° 19 de la collection Coffrets Ultra Collector, Le Dernier métro a fait l’objet d’une édition limitée et numérotée à 3000 exemplaires avec un visuel exclusif créé par Jonathan Burton avec pléthore de suppléments dont un copieux ouvrage de 200 pages sur les coulisses du film dirigé par Jérôme Wybon. Dans la filmographie de François Truffaut, Le Dernier métro est son antépénultième long-métrage et résulte, comme il le résume dans l’un des bonus (L'Invité du jeudi de 1980), d’un assemblage d’œuvres antérieures : La Nuit américaine (1973) pour la fiction se déroulant dans un contexte particulier, ici le théâtre, et Jules et Jim (1962) pour le triangle amoureux. Le scénario qu’il coécrit avec Suzanne Schiffman, avec des adjonctions de Jean-Claude Grumberg, n’est pas exempt de préoccupations personnelles, étant très jeune adolescent sous l’occupation et ayant découvert tardivement (1968) ses origines juives. Une des intentions du cinéaste était de ponctuer son film de chansons à la mode dans les années 30/40 et dès le générique il donne à écouter « Mon amant de Saint-Jean » (1942) interprétée par sa créatrice Lucienne Delyle. Pour François Truffaut, Le Dernier métro n’est pas un film sur l’Occupation, les nazis sont à peine montrés, mais sur les conditions difficiles d’existence pendant cette période sombre qu’il documente avec soin : rigueur climatique dans une France sans chauffage, coupure d’électricité, marché noir, censure et menaces diverses, antisémitisme, etc. Tous ces traits caractéristiques sont concentrés et illustrés dans un lieu quasi unique, le théâtre de Montmartre (filmé au théâtre Saint-Georges) dans lequel évoluent une dizaine de personnages. Catherine Deneuve incarne la directrice Marion Steiner qui, en l’absence de son mari Lucas (Heinz Bennent) accueille Bernard Granger, un nouvel acteur porté sur les femmes et joué par Gérard Depardieu. Elle est assistée par Jean-Loup Cottins (Jean Poiret) pour la mise en scène et par la décoratrice Arlette Guillaume (André Ferréol) mais doit affronter la censure allemande du critique Daxiat (Jean-Louis Richard). Pour se documenter sur la période, François Truffaut s’est appuyé sur un ouvrage savant d’Hervé Le Boterf tout en reprenant la trame fictionnelle d’une pièce de Jean Renoir, « Carola » qui correspondait à son souhait de ne s’intéresser qu’au comportement sans manichéisme des personnages. Les déconvenues de Sacha Guitry à la fin de la guerre et le coup poing en 1941 de Jean Marais au journaliste collabo de « Je suis partout », Alain Laubeaux (Daxiat dans le film), ont été intégrés à l’intrigue dans laquelle il glisse des dialogues tirés de son film La Sirène du Mississipi (1969) censés être ceux d'une pièce scandinave : « La Disparue ». En 1980, Le Dernier métro cumule un triomphe public, avec plus de trois millions de spectateurs, et un succès critique, puisqu’il récolte dix Césars, dont cinq majeurs, un palmarès jamais égalé. Une vraie satisfaction pour son auteur qui a cherché, et réussi, à faire une œuvre historique facilement accessible par le biais d’une fiction dramatique avec protagonistes issus du peuple, comme l’habilleuse Germaine (Paulette Dubost) et le régisseur Raymond (Maurice Risch), et d’une reconstitution minutieuse. Collaboration, compromissions de tous ordre, ambition, héroïsme discret : le tableau de cette humanité dans la tourmente se réfugiant au chaud dans les théâtres sur fond d’évènements précis (1er mars 1943 : fin de la ligne de démarcation) est d’une justesse remarquable. Sa noirceur est décuplée par le talent du réalisateur à traiter indirectement, outre l’antisémitisme, des graves conséquences psychiques et physiques de la guerre sans presque jamais dépasser les boiseries et les sous-sols du théâtre. Servi par une interprétation mesurée et une mise en scène intelligente, Le Dernier métro permettra de savourer, dans une copie joliment restaurée, ce film très personnel, qualifié par son réalisateur de « comédie dramatique », satisfait de pouvoir donner à Catherine Deneuve un « rôle de femme responsable » et de pouvoir disséminer des réminiscences autobiographiques dans cette chronique d’une période troublée.
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Commentaire technique
Le Dernier métro a été restauré en 2014 par MK2 et la Cinémathèque française avec le soutien du Fonds Culturel Franco-Américain : le négatif original a été numérisé en 4K et restauré image par image en 2K par Digimage. La restauration et l’étalonnage ont été supervisés par Guillaume Schiffman, directeur de la photographie, assisté d’Éric Vallée. Une version en 35 mm pérennisera cette restauration numérique.
Image : copie HD, Master restauré, excellente définition et piqué sans faille sur les gros plans, grain argentique fin (tournage en 35 mm sur pellicule Fuji, Master Format 2K), très bonne gestion du contraste car la plupart des scènes se déroulent en basse lumière, noirs francs mais éclairages nuancés, étalonnage naturaliste chaud, colorimétrie chaleureuse aux teintes soutenues et tons saturés, image stabilisée et nettoyée
Son : mixage français monophonique 1.0, dialogues très bien équilibrés et parfaitement distincts, pas de distorsion ou de souffle gênant, excellente dynamique sur les ambiances et la bande originale (musique de George Delerue et chansons des années 30/40)
Notre avis
Image : (4/5)
Mixage sonore : 
((4/5)
Bonus : (5/5)
Packaging : ((4/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0080610/
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