Deux sous de violettes : Dany Robin chez Jean Anouilh (en Blu-ray)

Note artistique : (3,5/5)

Synopsis

Jean Anouilh, l'auteur dramatique le plus féroce de son temps met en scène la triste destinée d'une jolie fille de dix-sept ans, Thérèse, en proie aux regards et aux intentions malsaines des hommes. Un jour, croyant à l'amour, elle devient la maîtresse d'André qui lui parle de mariage…

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• Titre original : Deux sous de violettes
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame
• Année : 1951
• Réalisation : Jean Anouilh
• Casting : Dany Robin, Héléna Manson, Henri Crémieux, Yvette Étiévant, Michel Bouquet, Yves Robert, Jane Marken, Georges Chamarat, Yolande Laffon, Georges Baconnet, jacques Clancy, Madelein Barbulée, Jacques Dufilho, Jean-Pierre Mocky
• Durée : 1 h 38 mn 30
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,37/1 Noir et Blanc
• Sous-titrage : français
• Piste sonore : DTS-HD MA 2.0 monophonique français
• Bonus : Le Temps de l’innocence par Didier Griselain, spécialiste du cinéma français des années 50 (12 janvier 2021, 15 mn 27) - bande annonce (3 mn 33)
• Éditeur : Gaumont

Commentaire artistique

Introduit par la chanson titre composée par Jean Anouilh et Georges Van Parys, le mélodrame Deux sous de violettes est le seul scénario écrit par Monelle Valentin, femme de théâtre et épouse de Jean Anouilh. Pour le dramaturge, auteur de nombreuses pièces inspirées, entre autre, de tragédies antiques (« Antigone », 1944), c’est sa seconde et dernière réalisation d’un long métrage, après celle du film Le Voyageur sans bagage (1944) adapté de sa pièce de théâtre. Pour Deux sous de violettes, il conçoit le film comme une production presque familiale qu’il entreprend avec la collaboration de divers membres proches issus de sa famille et de son théâtre (cf. bonus). Deux sous de violettes est clairement un film féminin dans lequel seule l’héroïne dégage de l’empathie tant le tableau d’une grande noirceur ne fait pas l’éloge des autres protagonistes. Interprété avec fougue et émotion par Dany Robin, Thérèse est aux prises avec des hommes libidineux : monsieur Pignot le fleuriste (Georges Baconnet), monsieur Bousquet faux ami de son père (Henri Crémieux), Charlot le voyou (Yves Robert) et l’amant André charmeur plutôt lâche (Jacques Clancy). Le reste de son entourage ne vaut guère mieux : un frère profiteur (Michel Bouquet jeune et déjà excellent dans son rôle d’humain dépravé), une mère injuste (Helena Manson parfaite), une tante égoïste (Jane Marken telle qu’en elle-même), etc. La description de la société d’après-guerre se veut acerbe et sans pitié : hormis le jeune amoureux de Thérèse et un oncle aimable et bienveillant excellemment composé par Georges Chamarat, la jeune fleuriste ne peut que subir la méchanceté de tous ces humains, décrits comme peu recommandables et menés par leur seul égo. Pour corser le tableau Deux sous de violettes se déroule dans les intérieurs sordides du milieu déshérité dans lequel vit Thérèse et dans l’opulence petite-bourgeoise de province animée par le désir mesquin de paraître et de se faire jalouser, ce qui creuse un peu plus la vision pessimiste d’une société régie par ses pires instincts. Les décors suggestifs de Léon Barsacq et la photographie naturaliste de Maurice Barry ajoutent à la noirceur de la description. Mais, au-delà du mélodrame quelque peu chargé que propose Deux sous de violettes, c’est tout le talent d’écriture de Monelle Valentin et Jean Anouilh qui transparait dans ce cocktail de personnages savoureux allant du rose au noir selon les qualificatifs du dramaturge. À découvrir.

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Commentaire technique

Image : copie HD, restauré, bonne définition avec du piqué sur les détails, grain argentique homogène (tournage en 35 mm), bon contraste restituant les éclairages étudiés de Maurice Barry, image un peu dense parfois, noirs francs, gris étagés, image stable et sans défaut

Son : mixage français 2.0 monophonique, dialogues clairs, pas de distorsion, bonne dynamique, haut du spectre limité