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La Muraille de feu - Geneviève de Brabant : épopées chevaleresques à l’italienne (en DVD)

DVD La Muraille de feu et Genevieve de Brabant 00

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile griseetoile grise(3/5)

Synopsis

La Muraille de feu : Lors de la première Croisade, Godefroy de Bouillon et son armée s’apprêtent à assiéger Jérusalem, afin de la délivrer des infidèles. Le Croisé Tancrède fait prisonnier deux femmes : Herminie, la fille du prince d’Antioche, et Clorinde. Cette dernière se laisse séduire par Tancrède. Jalouse, Herminie la dénonce comme alliée aux musulmans.

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Geneviève de Brabant : au XIIe siècle, dans le duché de Brabant, le comte palatin Siegfried de Trevire part pour les Croisades, laissant son épouse Geneviève et son fils aux soins de l’intendant Golo. Ce dernier se voit refuser ses avances et emprisonne la malheureuse. Geneviève parvient à s’enfuir et se réfugie dans la forêt, parmi les loups. Elle et son enfant vont y rester cachés, attendant le retour du comte.

• Titre original : La Gerusalemme liberata - Genoveffa di Brabante ou La lancia della vendetta
• Support testé : DVD
• Genre : aventure, chevalerie
• Année : 1957, 1964
• Réalisation : Carlo Ludovico Bragaglia, José Luis Monter et Ricardo Freda
• Casting : (1) Francisco Rabal, Sylva Koscina, Gianna Maria Canale, Rik Battaglia, Philippe Hersent, Andrea Aureli, Alba Arnova, Nando Tamberlani (2) María José Alfonso, Alberto Lupo, Stephen Forsyth, Beni Deus, Rosita Yarza, Andrea Bosic, Franco Balducci, Ángela Rhu
• Durée : 1 h 40 mn 13 - 1 h 26 mn 20
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,35/1 (Supercinescope) - 1,85/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : Dolby Digital 2.0 monophonique italien (1, 2), français (1)
• Bonus sur le DVD de La Muraille de feu : générique français (1 mn 36) - diaporama d’affiches et de photos (2 mn 54) - collection Chevalerie (1 mn 56) - livret « La Muraille de feu » (24 pages) écrit par François Amy de la Bretèque
• Bonus sur le DVD de Geneviève de Brabant : diaporama d’affiches et de photos (1 mn 24) - collection Chevalerie (1 mn 56) - livret « Geneviève de Brabant » (24 pages) écrit par François Amy de la Bretèque
• Éditeur : Artus Films

Commentaire artistique

La Muraille de feu et Geneviève de Brabant, films italiens de divertissement situés au Moyen-âge et inspirés par de grandes œuvres littéraires comme « La Gerusalemme liberata » et « La légende dorée », témoignent de la vitalité des séries B transalpines dans les années 60.

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La Muraille de feu a été réalisé par un cinéaste prolifique de cette époque, Carlo Ludovico Bragaglia, auteur de plusieurs films avec Totò et de maint pépla comme Sémiramis, esclave et reine (1954) et L’Épée et la croix (1958). C’est juste après ce dernier qu’il dirige La Muraille de feu dont le scénario s’inspire d’un poème exceptionnel que Le Tasse (Torquato Tasso) écrit en 1581 « La Jérusalem délivrée » (« La Gerusalemme liberata » qui donne son titre italien original au film) : il y est question des aventures des chevaliers chrétiens dirigés par Godefroy de Bouillon (Philippe Hersant) opposés aux Sarrasins de Saladin (Cesare Fantoni), nommé Aladin dans le film (!), pendant la première croisade prêchée par Pierre l’Ermite (Nando Tamberlani). Le poème relève autant du roman de chevalerie, en vogue à la Renaissance, que du poème épique italien contemporain (particulièrement l’« Orlando furioso » écrit vers 1516/1532) et antique (Homère, Virgile). Le scénario se concentre sur l’histoire du chevalier croisé Tancrède de Hauteville (Francisco Rabal) devenu amoureux fou de Clorinde (Sylva Koscina), une guerrière en armure qui se bat avec les Sarrasins, ce qui rend Herminie d’Antioche (Livia Contardi) jalouse tandis que la belle Armide de Damas (Gianna Maria Canale) s’introduit dans le camp des croisés et séduit Renaud d’Este (Rick Battglia). Avant le film en Scope et en couleurs de Carlo Ludovico Bragaglia, le poème de Le Tasse avait déjà suscité plusieurs versions muettes : une française de Camille de Morlhon Le Tyran de Jérusalem (1910) et deux italiennes d’Enrico Guazzoni La Gerusalemme liberata (1911, 1913) avec Amleto Novelli. Celle de Carlo Ludovico Bragaglia pâtit de l’invraisemblance de son casting, notamment de ses interprètes censés incarner des Sarrasins : Andrea Aureli (Argante), déjà vu dans le film précédent du cinéaste, Gianna Maria Canale, Sylva Koscina et Livia Contardi peinent à nous convaincre de leurs personnages. La Muraille de feu souffre d’un manque de moyens manifeste : le nombre de figurants dans les grandes scènes d’action est souvent dérisoire mais habilement masqué par un déploiement ingénieux dans la largeur de la photographie en Supercinescope de Rodolfo Lombardi (Théodora, impératrice de Byzance, 1954). Faute de budget à la hauteur, le film tourné entièrement en Italie (Monte Gelato, Lido d’Enée à Lavinio près d’Anzio, Manziana et studios De Paolis à Rome) utilise, dans plusieurs séquences, l’architecture fasciste du Museo della Civiltà Romana (Rome) à peine maquillée. À défaut d’authenticité, malgré sa belle esthétique et la somptuosité des costumes dessinés par Giancarlo Bartolini Salimbeni et en dépit d’une interprétation qui manque souvent d’intensité, La Muraille de feu demeure, grâce au talent de son réalisateur, une série B très distrayante. Le film connut un grand succès à sa sortie et amorçait un virage dans la vision occidentale partisane des croisades (cf. livret) même si les conversions en série des héroïnes sarrasines du film semblent un peu suspectes.

Autre épopée chevaleresque italienne des années 60, Geneviève de Brabant a été écrit par Ricardo Freda qui a aussi partiellement assuré la réalisation sans être crédité. L’héroïne, personnage légendaire qui apparaît au 13e siècle dans « La légende dorée » de Jacques de Voragine, a peut-être été inspirée de Marie de Brabant et a été le sujet en 1634 d’une fable en français du père jésuite et aumônier de Louis XIV, René de Cerisiers : « L’innocence reconnue ou la vie admirable de sainte Geneviève, princesse de Brabant ». Aux 18e et 19e siècles le « cantique en l’honneur de Genevieve de Brabant » devient une source iconographique majeure qui fait de l’épouse du comte palatin Siffrin ou Siffroy (Siegfrid de Trèves) une sainte dont la postérité est assurée dans l’imagerie populaire. Cette fable a ensuite largement inspiré la littérature, le théâtre, l’opéra, la bande dessinée et le cinéma ! Avant Geneviève de Brabant, coproduction hispano-italienne réalisée en 1964 par José Luis Monter, on compte cinq films qui s’échelonnent entre 1907 et 1953 dont une version indienne ! C’est en Espagne que l’équipe italienne de Monter/Freda tourne cette série B de divertissement au casting international réunissant une actrice espagnole María José Alfonso (Geneviève), un acteur italien Alberto Lupo (Siffrin) et un acteur canadien Stephen Forsyth (Golo). Si la photographie de Stelvio Massi et Julio Ortas ne manque de prestance, la mise en scène mollassonne accumule sans génie les poncifs du genre avec cavalcades, duels à l’épée, jeune femme en détresse et fourbe de service. Çà et là on peut reconnaître quelques emprunts au giallo (torture dans un cachot souterrain et assassin fourbissant une arme ensanglanté) qui rappelle que Ricardo Freda était aussi bien un excellent réalisateur de pépla que de films d’horreur. Geneviève de Brabant, qui ne brille pas son originalité, tire son charme d’une certaine nostalgie qui aura peu de chance de convaincre le jeune public mais comblera certainement les spectateurs des cinémas de quartier des années 70 ! Malgré la style factice de certaines scènes (Geneviève est toujours impeccablement maquillée alors qu’elle séjourne depuis 4 ans dans une grotte), l’interprétation est honorable et les fans de films médiévaux pourront toujours apprécier les beaux costumes de Carlo Leva et un tournage dans de vrais châteaux (Castello di Manzanares el Real en Espagne, Castello Piccolomini di Balsorano et Castel Sant’Angelo à Rome). Distrayant.

 

DVD La Muraille de feu et Genevieve de Brabant

Commentaire technique

La Muraille de feu

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Image : copie SD, définition variable au piqué moyen limité par le support DVD, image propre, grain argentique non négligeable (tournage en 35 mm), contraste correct avec quelques séquences manquant de saturation, étalonnage chatoyant, colorimétrie chaude pas toujours très naturaliste en raison du procédé soustractif Ferraniacolor, tons peu saturés, sautes d’images
Son : mixage monophonique 2.0 italien, dialogues clairs et sans saturation, bonne dynamique, pas de distorsion et léger souffle ; VF 2.0 monophonique claire mais assortie de craquements, doublage daté, artificiel aux voix dominantes

Geneviève de Brabant

Image : copie SD, définition et piqué limités, grain argentique appuyé et variable (tournage en 35 mm), quelques légers défauts (poils sur les bords du cadre, cadre resserré sur le générique, image instable), étalonnage chatoyant, colorimétrie aux teintes vives et ton saturés de l’Eastmancolor
Son : mixage monophonique 2.0 italien, dialogues clairs, léger souffle, pas de distorsion, bonne dynamique générale

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

IMDb
La Muraille de feu : https://www.imdb.com/title/tt0050429/
Geneviève de Brabant : https://www.imdb.com/title/tt0059220/

 

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