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The Nightingale : un portrait saisissant et très actuel de femme abusée (en Blu-ray, DVD et VOD)

Blu ray The Nightingale 00

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)

Synopsis

En 1825, dans l'Australie sous domination anglaise, après avoir purgé sa peine, Clare, une jeune bagnarde irlandaise, va bientôt pouvoir vivre librement auprès de son mari et de son bébé. Mais son officier de tutelle n'en a pas fini avec elle : violée et laissée pour morte, Clare assiste impuissante au massacre de sa famille par des soldats britanniques. À son réveil, au bord de la folie, elle se lance à leur poursuite au travers des terres vierges de Tasmanie avec pour guide Billy, un jeune aborigène....

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• Titre original : The Nightingale
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame, aventure
• Année : 2018
• Réalisation : Jennifer Kent
• Casting : Aisling Franciosi, Sam Claflin, Baykali Ganambarr, Damon Herriman, Harry Greenwood, Ewen Leslie, Charlie Shotwell, Michael Sheasby
• Durée : 2 h 16 mn 42
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,37/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 anglais & palawa kani, français - Dolby Digital 2.0 anglais & palawa kani, français
• Bonus : L'histoire et les personnages (27 mn 58) - Dans les coulisses du tournage (17 mn 41)
• Éditeur : Condor Entertainment

Commentaire artistique

Avec The Nightingale, qui lui a valu le Prix spécial du jury de Venise, Jennifer Kent, actrice et cinéaste australienne remarquée pour son film d’horreur Mister Babadook (2014), a souhaité mettre en lumière les turpitudes de la colonisation anglaise et de ses pénitenciers que certains australiens aimeraient passer sous silence et qui restent largement ignorées hors de son pays. Mais ce n’était pas sa seule intention puisque, à travers ce film, la cinéaste traite de la violence faite aux femmes et de la confiscation de la terre natale à ses habitants, deux thèmes à portée universelle. L’essentiel pour Jennifer Kent était de mettre en avant le point de vue humaniste, une position qui n’est pas facile à défendre dans l’actuel contexte mondial de violence et, plus spécifiquement, de châtiment pour son héroïne envahie par la rage de vengeance. Jennifer Kent a expliqué comment elle a conçue Clare, cette femme au caractère opiniâtre et bien trempé, qu’elle a imaginé à partir de ses recherches historiques. En effet, après le moindre délit envers leurs maîtres, les détenues étaient placées à l’isolement dans des conditions insupportables : pourtant elles préféraient souvent commette un autre forfait mineur pour pouvoir être remis en isolement afin d’éviter les sévices de leurs maîtres comme le viol et toutes sortes de violences physiques et psychologiques. Durant la période géorgienne, être pauvre en Angleterre, qui signifiait être atteint de faiblesse morale, ne suscitait aucune compassion et les femmes condamnées étaient abhorrées car elles étaient censées être symbole de pureté. Dans leurs colonies australiennes, les Anglais considéraient les Irlandais comme des rebuts de la société et les Aborigènes comme des animaux. En conséquence, l’héroïne se devait d’être irlandaise et c’est l’actrice irlandaise Aisling Franciosi qui va l’incarner en se préparant physiquement et psychiquement à ce rôle éprouvant puisqu’elle a rencontré des femmes abusées et constaté leur résilience. Bien que le film se situe au 19ème siècle, il traite d’un problème de société bien actuel. Désireuse de restituer aux Aborigènes leur vraie histoire, la réalisatrice a constamment recherché l’authenticité. The Nightingale a bénéficié des conseils du consultant autochtone Uncle Jim Everett, un homme de Plangermairreenner, qui a approuvé le scénario. Pour couper court à toute polémique, la reconstitution (cf. bonus) a été méthodiquement documentée et filmée dans les paysages sauvages de la Tasmanie. Les maisons en bois ont été construites selon les techniques d’époque, les costumes recréés (tissage des tissus, teintés et cousus à la main). La langue palawa kani parlée par les aborigènes de Tasmanie (consultante linguistique : Theresa Sainty) a été apprise par les acteurs dans ce premier film de fiction où elle est utilisée. Jennifer Kent a choisi de tourner au format académique 1,37/1 pour mieux se concentrer sur ses personnages et ne pas tomber dans le piège des films historiques épiques. Le tournage sur place était nécessaire pour rendre compte des brutalités au sein de la colonie anglaise qui sont montrées dans des scènes ultra réalistes quasi insoutenables mais, hélas, proches de la vérité et démontrant les troubles post-traumatiques provoqués par cette violence faite aux femmes. Servi par un casting investi, avec notamment l’acteur aborigène Baykali Ganambarr, le guide très empathique, et Sam Claflin, l’abject officier britannique, The Nightingale a su éviter l’écueil du film d’aventure attendu, genre « rape and vengeance ». Certes ce film parle de cruautés impardonnables faites aux humains et à la nature mais ménage une issue imprévisible tempérée de bienveillance. Le parti pris d’échapper à la tentation de l’évocation romantique et la sécheresse de la réalisation documentaire ont cependant leur limite : le film peine parfois à susciter l’émotion. Mais qu’importe, la force de ses intentions dépasse l’austérité de sa forme et mérite amplement d’être partagé. Un film qui ne laisse pas indifférent.

 

Blu ray The Nightingale

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Commentaire technique

Image : copie HD, excellente définition, piqué constant et restitution naturaliste des textures (tournage avec Arri Alexa Mini et XT, Master Format 2K), gestion très subtil du contraste restituant les nuances d’éclairement dans la forêt et le sous-bois, étalonnage réaliste, colorimétrie aux teintes naturelles nuancées

Son : mixage anglais 5.1, dialogues clairs au centre, très belle dynamique sur les effets sonores et la musique, spatialisation naturaliste sans excès mais très immersive (sons naturels) avec une excellente répartition sur les surrounds et un canal LFE très efficace ; VF 5.1 claire et dynamique, doublage soigné et très proche de l’original, niveau des voix plus élevé qu’en VO

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile griseetoile grise(2,5/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(3/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt4068576/

 

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