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Le Sang du vampire : sinistres transfusions sanguines ! (en Blu-ray et DVD)

Blu ray Le Sang du vampire 00

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)

Synopsis

En Transylvanie, en 1874, des villageois exécutent sauvagement un homme accusé de vampirisme. Un scientifique parvient à le ressusciter grâce à une transplantation du cœur. Quelques années plus tard, on le retrouve à la tête d'un asile d'aliénés implanté dans une forteresse. Dénommé à présent Callistratus, il expérimente des transfusions sanguines sur ses patients.

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• Titre original : Blood of the Vampire
• Support testé : Blu-ray
• Genre : horreur gothique
• Année : 1958
• Réalisation : Henry Cass
• Casting : Donald Wolfit, Barbara Shelley, Vincent Ball, Victor Maddern, William Devlin, Andrew Faulds, John Le Mesurier, Bryan Coleman
• Durée : 1 h 27 mn 51
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,66/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : LPCM 2.0 monophonique anglais, français
• Bonus : boîtier Mediabook limité à 1000 exemplaires contenant le Blu-ray du film et le DVD du film (83mn 54, Dolby Digital 2.0 monophonique) - le livre « L'Âge d'or du British Gothic & Le Sang du vampire » rédigé par Alain Petit (80 pages) et supervisé par Jean Claude Michel
• Bonus sur le Blu-ray : film-annonce (VO, 2 mn 00) - générique français (2 mn 51) - diaporama d'affiches et photos (9 mn 06) - Le vampire Callistratus par Alain Petit (2013, 37 mn 19) - présentation et analyse du film Le Sang du vampire par Nicolas Stanzick (2020, 32 mn 55, réalisation Erwan Le Gac)
• Éditeur : Artus Films

Commentaire artistique

Présenté en version intégrale restaurée, avec sa colorimétrie chatoyante typique des films d’horreur britanniques des années 50, Le Sang du vampire fait tout pour paraître être une production Hammer Films qu’elle n’est pas ! Certes son titre, son affiche, son histoire imaginée par Jimmy Sangster et son actrice Barbara Shelley ne sont pas étrangers à cette confusion, mais ni son réalisateur, Henry Cass, ni ses producteurs Robert S. Baker et Monty Berman (l’année suivante leur société Tempean Productions livrera deux classiques : Jack l’éventreur et L’Impasse aux violences), pas plus que l’essentiel de son casting, ne sont spécialement représentatifs de l’horreur « gothique » dans le cinéma britannique. Comparé au célébrissime Le Cauchemar de Dracula, écrit par le même Jimmy Sangster et réalisé dans le même studio de Twickenham à un mois d’intervalle en novembre 1957, Le Sang du vampire est plus proche du film d’horreur américain de l’entre-deux guerres dont il fusionne certains thèmes (Dracula/Frankenstein) assaisonnés de sadisme que du renouvellement plus moderniste prôné par l’inégalable Terence Fisher. Néanmoins Le Sang du vampire est considéré par les amateurs comme un film culte réunissant les ingrédients familiers du genre : vampire, savant fou, assistant difforme, jolie jeune femme menacée et décors suggestifs. La particularité de l’intrigue, qui tranche avec le classique film de vampire, consiste en une absence de toute allusion directe - hormis le prologue - à la mythologie habituelle du vampire suceur de sang ! Bien que l’acteur shakespearien Donald Wolfit, qui joue le sinistre docteur Callistratus, cultive un faux air de Béla Lugosi, le récit s’écarte délibérément de la mythologie du vampire définie par Bram Stocker. Ici, pas de cercueil, de transformation en chauve-souris, de morsures ou de surnaturel : au contraire, on est dans une histoire terriblement pragmatique de transfusions sanguines avec savant fou proche du docteur Frankenstein. Son acolyte bossu, très hugolien, est incarné par l’excellent Victor Maddern qui doit exprimer par ses mimiques les émotions de ce grouillot muet. Si le héros John Pierre, joué par Vincent Ball, est assez terne, on lui pardonne volontiers car c’est sa détention qui va impliquer, pour notre grande satisfaction, l’intervention de la belle Madeleine, interprétée par la charmante Barbara Shelley (hélas décédée le 4 janvier 2021 de la Covid-19), sublime actrice de nombreux classiques de la Hammer (La Gorgone, 1964, Dracula, Prince des ténèbres, 1965 et le génial Les Monstres de l’espace, 1967). Le Sang du vampire possède l’identité visuelle et l’esthétique admirable des productions Hammer : splendide photographie en couleurs somptueuses et saturées, reconstitution minutieuse des architectures et des costumes d’époque, tournage en studio avec des éclairages tranchés envoûtants. Ne serait-ce que pour cet univers visuel singulier, Le Sang du vampire, bien rythmé par la musique typée de Stanley Black, mériterait la vision. Son réalisateur méconnu, Henry Cass, ne déploie jamais la virtuosité de Terence Fisher mais sa mise en scène, pour son unique film d’horreur, se révèle très efficace. Pour s’en rendre compte, il suffira de voir ou de revoir ce film réédité par Artus Films dans sa collection « British Horror », proposé sous deux couvertures différentes, une éditée à 200 exemplaires (chez l’éditeur) et l’autre à 1000 exemplaires. Le film est offert en version intégrale : un choix heureux et indispensable qui réintègre certains plans coupés par la censure permettant de mieux apprécier, en gardant à l’esprit le contexte corseté du cinéma des années 50, son intensité, plus sadique et plus violent, et son audace avec un petit parfum d’érotisme. Il est par ailleurs présenté au format respecté 1,66/1 (le film a souvent été exploité en version tronquée 1,33/1) dans une belle copie restaurée accompagnée, entre autre, de deux longs suppléments très instructifs. Dans son superbe Mediabook cartonné, le livre de 80 pages, très documenté et bien illustré, écrit par Alain Petit nous apprend comment le film d’Henry Cass sera porté aux nues par les amateurs du cinéma-bis en France et en Italie alors qu’il pâtira de la notoriété manifeste de la Hammer Films dans sa patrie. Il vrai que, si du point de vue strictement nostalgique, Le Sang du vampire exerce une véritable fascination et que sa place d’œuvre culte est indiscutable en raison de la tonalité sadique de certaines de ses séquences, le film souffre de la comparaison avec les fulgurances du chef-d’œuvre de Terence Fisher. Néanmoins ne nous pouvons que recommander la vision de cette série B, représentative du cinéma alternatif d’épouvante des années 50 qui ne soit pas issue de la Hammer, dans cette splendide réédition.

 

Blu ray Le Sang du vampire

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Commentaire technique

Image : copie HD, Master HD restauré à partir d’une copie, belle définition malgré la présence significative d’un grain argentique très cinéma (tournage 35 mm sur pellicule Eastman, Master Format 2K), image très propre et stable, gestion homogène du contraste aux variations infimes et aux noirs denses, excellente restitution des éclairages, étalonnage chaud et régulier, colorimétrie homogène (le procédé Eastman des années 50 était chromatiquement instable) avec des teintes chatoyantes et des tons saturés, solide compression

Son : mixage LPCM 2.0 monophonique anglais, dialogues très clairs, bonne dynamique qui met en valeur la musique de Stanley Black, pas de saturation ou de distorsion excepté sur un bref passage ; VF 2.0 monophonique, doublage soigné mais daté, voix peu naturelles trop détachées des ambiances, timbres épisodiquement métalliques ou étouffés

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0051422/

 

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