Miss : une performance d’acteur (en Blu-ray, DVD et VOD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

Alex, petit garçon gracieux de 9 ans qui navigue joyeusement entre les genres, a un rêve : être un jour élu Miss France. 15 ans plus tard, Alex a perdu ses parents et sa confiance en lui et stagne dans une vie monotone. Une rencontre imprévue va réveiller ce rêve oublié. Alex décide alors de concourir à Miss France en cachant son identité de garçon. Beauté, excellence, camaraderie… Au gré des étapes d'un concours sans merci, aidé par une famille de cœur haute en couleurs, Alex va partir à la conquête du titre, de sa féminité et surtout, de lui-même…

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• Titre original : Miss
• Support testé : Blu-ray
• Genre : comédie
• Année : 2020
• Réalisation : Ruben Alves
• Casting : Alexandre Wetter, Pascale Arbillot, Isabelle Nanty, Thibault de Montalembert, Stéfi Celma, Quentin Faure, Moussa Mansaly, Hedi Bouchenafa
• Durée : 1 h 47 mn 34
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,39/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 et 2.0 français
• Bonus : cinq scènes coupées (7 mn 19) - Miss craque, bêtisier (1 mn 11) - galerie de photographies
• Éditeur : Warner Home Video

Commentaire artistique

Réalisé par Ruben Alves, Miss, qu’il a coécrit avec Elodie Namer, est un film sur le changement d’identité traité comme une comédie grand-public. Le film existe grâce à la performance d’Alexandre Wetter, l’acteur principal qui n’est pas transgenre mais parvient à être absolument convaincant dans sa transformation de jeune homme en candidate séduisante au concours de Miss France. Avec la participation de la société « Miss France SAS » et de deux anciennes Miss, Silvie Tellier (2002) et Vaimalama Chaves (2019), la comédie s’inscrit manifestement dans le genre réussite personnelle extraordinaire, type « Sucess Story » cher au cinéma anglo-saxon. Plaisant sur la forme, avec l’abattage de ses interprètes, spécialement Thibault de Montalembert, en prostituée travesti style Michel Serrault, Isabelle Nanty, en chef de clan radicale et Pascale Arbillot en organisatrice intraitable, Miss est plus contestable sur le fond. Le réalisateur affirme avoir désiré revisiter les codes du concours réactionnaire de Miss France pour mieux parler de la condition féminine actuelle et traiter de la différence tout en cherchant à éviter les stéréotypes inhérents au thèmes abordés. Manifestement, le film ne renvoie pas aussi clairement ces intentions : si la prestation androgyne d’Alexandre Wetter, une fois coiffé, maquillé et habillé en conséquence, est carrément bluffante, probablement aidé par son activité antérieure de mannequin (il a défilé en femme chez Jean-Paul Gaultier en 2016), son interprétation relève surtout de l’exercice de style. En effet le personnage d’Alex/Alexandra (rôle inverse de Julie Andrews dans Victor, Victoria, 1982) suscite assurément l’empathie à cause de ses déboires et de ses joies dictés par une intrigue fertile en émotions et formatée intentionnellement pour une comédie grand-public. Si l’humour autorise le ton léger d’un récit qui privilégie la fable sur le militantisme, Miss ne cherche pas vraiment à faire bouger les lignes et se limite à des situations convenues, assez prévisibles et non exemptes de superficialité. Heureusement le film peut compter sur son excellente interprétation et son message de tolérance qui atténuent l’approche caricaturale et discutable de son traitement.

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Commentaire technique

Image : copie HD, excellente définition et piqué sans défaut sur les détails (tournage en numérique avec caméras Panavision), excellente gestion naturaliste du contraste pour une image lumineuse aux éclairages nuancés, étalonnage réaliste chaud, colorimétrie nuancée avec une palette chatoyante aux teintes vives et tons nuancés

Son : mixage français 5.1, dialogues très clairs au centre, très belle dynamique qui profite à la musique énergique de Lambert, spatialisation naturaliste immersive aux ambiances réalistes avec usage efficace des surrounds et LFE