Westerns des années 50/70 : quatre films d’intérêt variable en HD (en Blu-ray et DVD)
Note artistique globale : 
(3,5/5)
Synopsis
La Peine du talion : malgré le drapeau blanc que hisse un détachement sudiste en signe de capitulation, le colonel Devereaux ordonne à ses hommes de faire feu. Un massacre. Si son second, le capitaine Del Stewart, garde le silence sur ce crime de guerre, il le fait uniquement par amitié. Quand, la paix revenue, les deux hommes se retrouvent, Devereaux exerce d’une main de fer la fonction de juge. Nommé shérif, Stewart se rend à l’évidence que celui-ci sombre peu à peu dans la folie et qu’il couvre les méfaits de Carter, Lhomme le plus influent de la région…
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Californie en flammes : dans les années 1840. Si la Californie vit toujours sous domination mexicaine, Don Arturo Bordega et ses partisans se battent pour qu’elle intègre la jeune fédération des États-Unis. D’autres puissances étrangères manœuvrent aussi pour se l’accaparer, en particulier la Russie qui, pour déstabiliser la région, s’appuie sur la rapacité de bandes armées...
Je suis un aventurier : en 1896, inculpé de meurtre, Jeff Webster quitte Seattle mais en arrivant à Skagway, il est accusé par le juge Gannon d’avoir troublé l’ordre public en menant ses troupeaux à travers la ville. Ceux-ci ayant été confisqués, Jeff part pour Dawson avec Ronda Castle qui l’a engagé comme chef d’équipe. Il reprend bientôt possession de son troupeau, poursuivi par Gannon...
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Les Charognards : chef de bande et hors-la-loi, Frank Calder enlève, devant une école, Mélissa. L’ayant vue parmi des enfants, il croit, à tort, qu’elle est institutrice, et il attend d’elle qu’elle lui apprenne à lire, dans l’espoir d’échapper à sa condition. Tentative audacieuse et folie, car Mélissa est mariée à un richissime propriétaire, Brandt Ruger. Cet individu méprisable méprise sa femme - qu’il a eu plaisir à torturer sexuellement et moralement, - mais, cruauté, orgueil, vengeance, il va néanmoins prendre prétexte du rapt pour organiser, avec l’appui des notables de la région, une « partie de chasse ».
• Titre français : La Peine du talion - Californie en flammes - Je suis un aventurier - Les Charognards
• Titre original : The Man From Colorado - Californie Conquest - The Far Country - The Hunting Party
• Support testé : Blu-ray
• Genre : western
• Année : 1948, 1952, 1955, 1971
• Réalisation : Henry Levin, Lew Landers, Anthony Mann, Don Medford
• Casting : (1) Glenn Ford, William Holden, Ellen Drew, Ray Collins, Edgar Buchanan, Jerome Courtland, James Millican, Jim Bannon (2) Cornel Wilde, Teresa Wright, Alfonso Bedoya, Lisa Ferraday, Eugene Iglesias, John Dehner, Ivan Lebedeff, Tito Renaldo (3) James Stewart, Ruth Roman, Corinne Calvet, Walter Brennan, John McIntire, Jay C. Flippen, Harry Morgan, Steve Brodie (4) Oliver Reed, Gene Hackman, Candice Bergen, Simon Oakland, Mitchell Ryan, Ronald Howard, L.Q. Jones, William Watson
• Durée : 1 h 38 mn 11 - 1 h 19 mn 21 - 1 h 37 mn 00 - 1 h 50 mn 58
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : (1, 2) 1,37/1 (3) 2,00/1 (4) 1,85/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais, français
• Bonus : (1) William Holden, The Golden Boy (1989, 59 mn 37, réalisation Gene Feldman) - présentation par Bertrand tavernier (2021, 30 mn 04) et Patrick Brion (2021, 10 mn 05) - bande annonce (2 mn 18) (2) Skip E. Lohe Looks at Hollywwod, interview de Cornel Wilde (1987, 26 mn 33) - présentation de Patrick Brion (2021, 8 mn 49) (3) présentation du film par Bertrand Tavernier (2017, 29 mn 38) et par Patrick Brion (2017, 12 mn 27) - Frontières américaines : Anthony Mann chez Universal, documentaire (2019, 33 mn 10) - L'Ouest de Mann avec Kim Newman (2019, 23 mn 50) - livre « Les Icônes du Western » sur les 18 westerns de James Stewart par Marc Toullec (110 pages) (4) interview de Mitchell Ryan (2017, 12 mn 05) - présentation du film par Olivier Père (39 mn 52) et par Patrick Brion (2008, 7 mn 22) - bande annonce (3 mn 02)
• Éditeur : Sidonis Calysta
Commentaire artistique
Comme à son habitude l’éditeur nous propose un choix éclectique de westerns : trois datent des années 40/50, la période classique et glorieuse du genre, et un, filmé en Espagne, témoigne du renouvellement radical du western dans les années 70.
La Peine du talion Note artistique : (3/5)
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C’est au réalisateur éclectique Henry Levin que l’on doit La Peine du talion (1948) adapté d’une histoire de Borden Chase auteur de nombreux westerns majeurs pour Anthony Mann, Howard Hawks, Robert Aldrich et Raoul Walsh. Le point de départ, encore assez nouveau à l’époque, est celui des conséquences traumatiques de la guerre de Sécession : c’est tout autant un film d’action, avec de nombreuses scènes mouvementées, qu’une étude de caractères sur fond de psychanalyse. L’intrigue brode sur la psychologie d’un ex-colonel ambitieux Owen Devereaux (Glenn Ford), limite psychopathe pour qui la vie humaine n’a pas grand poids : le scénario force le trait et devient peu cohérent lorsque que la belle Caroline (Ellen Drew) le préfère au fringant, dévoué et honnête capitaine Dan (William Holden). L’intrigue, desservie par ses failles dramatiques, peine à convaincre d’autant que Glenn Ford, grand acteur, surjoue tellement son rôle de vilain qu’il frôle la caricature. Dommage car la tension de l’histoire un brin manichéenne, sur fond de lutte sociale, aurait pu être nettement plus pathétique. La mise en scène d’Henry Levin ne brille pas par son originalité : très classique, elle ne saisit jamais l’opportunité de sa dramaturgie pourtant palpitante et de la présence d’acteurs talentueux pour hisser ce film au-dessus de la série B, un niveau auquel ce western étonnant pouvait prétendre. Le somptueux Technicolor tri-bandes d’époque magnifie heureusement ce western qui n’hésite pas à passer du naturalisme habituel du genre à un final frustrant et schématique. Dommage…
Californie en flammes Note artistique : (3/5)
Si son titre français fait curieusement écho aux désastres naturels qui ont frappé la Californie ces dernières années, le western Californie en flammes (1952), à l’inverse du précédent, se passe de toute prétention psychologique. Le scénario de Robert E. Kent se borne à développer les péripéties d’une intrigue qui brode très librement sur une trame historique authentique concernant la destinée du futur état américain. L’histoire se passe vers 1840 lorsque la Californie encore province mexicaine, déchirée par l’opposition entre les partis pro-russe et pro-étatsunien, est proche de basculer dans la fédération des États-Unis. Cette lutte mouvementée, narrée dans ce western d’action pure, permet de disposer de héros comme Don Arturo Bodega (Cornel Wilde) et Julia (Teresa Wright) et de vilains comme José Martinez (Alfonso Bedoya) et les frères Brios (Eugene Iglesias et John Dehner). Le traitement manichéen de l’Histoire n’a d’autre ambition que de susciter le divertissement avec les ingrédients habituels : honneur, traitrise, affrontement et romance. Malgré ces éléments basiques, Californie en flammes ne provoque aucun ennui grâce à un rythme soutenu et une interprétation pleine d’entrain, à commencer par le fringant Cornel Wilde et la belle Teresa Wright. Difficile à débusquer en vidéo, ce western mineur offre l’opportunité d’une séance assurément distrayante à défaut d’être mémorable.
Je suis un aventurier Note artistique : (4/5)
Je suis un aventurier (1955) réunit trois noms prestigieux du western : Anthony Mann à la réalisation, Borden Chase au scénario et James Stewart en star confirmée. On serait donc en droit d’attendre de ce film, le quatrième d’un cycle de cinq, un western de haut niveau. En effet, pratiquement tous les westerns du trio sont des chefs-d’œuvre, à commencer par Winchester 73 (1950) et Les Affameurs (1952). Je suis un aventurier s’inscrit dans la trajectoire des deux autres films : sur fond de ruée vers l’or du Klondike, James Stewart prolonge son rôle de personnage réservé, individualiste et ambigu qui, dans ce film, ne tolère qu’un ami, Ben (Walter Brennan), doit trancher entre deux jolies femmes, Ronda (Ruth Roman) et Renée (Corinne Calvet), et parvenir à contrer le vilain shérif Gannon (John McIntire). Certes on retrouve le style d’Anthony Mann avec un héros solitaire et libre se mouvant dans les grands espaces de la Frontière (tournage dans le parc de Jasper au Canada avec un glacier et une avalanche spectaculaires) mais l’intrigue, lorgnant souvent sur le comique de situation, révèle quelques faiblesses structurelles qui limitent les émotions et peinent à susciter l’empathie. Le héros, cynique et relativement antipathique, évolue dans le contexte social plutôt rude des pionniers . Si les personnages secondaires ne manquent pas de pittoresque, la romance tourne court, malgré le charme dégagée par Ruth Roman… Sans égaler les autres films du tandem Mann/Stewart et en dépit d’une intrigue non dénuée de cynisme, Je suis un aventurier possède tout de même l’intensité chère aux films du cinéaste qui considérait le genre comme « primitif » c'est-à-dire excluant toute contrainte, sublimant le mythe de l’Ouest et entrainant le spectateur dans un monde plus grand que nature : ce que ce western singulier restitue à merveille.
Les Charognards Note artistique : (3/5)
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Les Charognards (1971) est un western américano-britannique réalisé en Espagne (avec de beaux extérieurs ensoleillés mais pas vraiment américains) par Don Medford, cinéaste surtout connu pour son travail sur les séries télévisés. Ce film, d’une extrême brutalité, s’inscrit dans le courant du nouveau western, à l’exemple du film Le Soldat bleu (1970) où jouait déjà Candice Bergen. La mise en scène ne lésine pas sur les scènes choc et distend vainement certaines séquences (cf. celle du bocal de pêches). Le scénario de Gilbert Ralston n’a rien de vraiment novateur en unissant deux arguments scénaristiques éculés, la course poursuite vengeresse et le syndrome de Stockholm, mais se révèle foncièrement défaitiste par refus de toute exaltation : un véritable anti-western qui sonnerait la fin d’une mythologie nostalgique du genre. Ce n’est pas tant l’histoire qui a choqué mais sa violence graphique, style « tir aux pigeons » que n’aurait pas renié le comte Zaroff, et qui sera considérée à sa sortie comme gratuite, inutilement sadique et, pour tout dire, prétentieuse. Si Don Medford use et abuse des tics de mise en scène chers au western spaghetti, la comparaison inévitable avec La Horde sauvage (1969) n’est pas à son avantage : n’est pas Sam Peckinpah qui veut ! Mais la volonté de saborder les fondements classiques du genre est bien la même. Cependant le film ne manque pas d’arguments artistiques comme la superbe musique énergique de Riz Ortolani et son casting plutôt haut de gamme alignant Oliver Reed, Gene Hackman et Candice Bergen qui ont accepté des rôles difficiles, guère empathiques et qui sous-exploitent leur talent. Présenté en version intégrale (le film a été censuré dans certains pays), Les Charognards est un western âpre d’une grande noirceur et sans retenue à déconseiller aux personnes sensibles.
Commentaire technique
La Peine du talion
Image : copie HD, excellente définition, piqué constant et restitution irréprochable des textures, grain argentique homogène, splendide contraste aux noirs profonds, étalonnage impeccable avec un parfait alignement du Technicolor tri-bandes, colorimétrie riche et chaude aux tons saturés et veloutés caractéristiques du Technicolor d’époque (conseiller : Natalie Kalmus), image sans défaut
Son : mixage anglais 2.0 monophonique, dialogues clairs, bonne dynamique qui profite à la musique de George Duning, pas de distorsion ou de saturation : VF 2.0 monophonique d’époque, doublage correct mais daté et peu naturel
Californie en flammes
Image : copie HD, définition et piqué variables selon les plans (sans doute un problème d’alignement du Technicolor tri-bandes), grain argentique discret, image propre excepté quelques défauts ponctuels, contraste hétérogène allant de plans très lumineux à d’autre plus ternes, étalonnage chaud, couleurs vives et tons saturés
Son : mixage anglais 2.0 monophonique, dialogues clairs, bonne dynamique dans les scènes d’action, pas de distorsion ; VF 2.0 monophonique datée, claire, dialogues sans naturel artificiellement surimposés aux ambiances, à éviter
Je suis un aventurier
Le négatif original 35 mm a été scanné en résolution 4K par le Studio Post de NBC Universal. Le film a été restauré à Silver Salt Restoration, Londres. Le mixage monophonique original a été remastérisé à partir des négatifs optiques chez Deluxe Audio Services, Hollywood.
Image : copie HD, définition très moyenne, certains plans sont de qualité VHS, aucun piqué, grain argentique homogène, image propre, contraste naturaliste, étalonnage chaud, teintes réalistes
Son : mixage anglais 2.0 monophonique, dialogues clairs, bonne dynamique, pas de distorsion ; VF 2.0 monophonique, ancienne, claire, peu naturelle
Les Charognards
Image : copie HD, bonne définition, piqué honorable, grain argentique discret (tournage en 35 mm), gestion équilibrée des contrastes, image lumineuse et propre, étalonnage et colorimétrie chauds, tons nuancés
Son : mixage anglais 2.0 monophonique, dialogues clairs et équilibrés, bonne dynamique qui profite aux scènes d’action (cavalcades, coups de feu) et la belle partition de Riz Ortolani ; VF 2.0 monophonique claire, doublage daté, voix françaises trop en avant manquant de naturel
Notre avis
Image : (1) (4,5/5) (3) (2,5/5) (2, 4) (4/5)
Mixages sonores : 
(3/5)
Bonus : (3,5/5)
Packaging : (3/5)
IMDb
La Peine du talion : https://www.imdb.com/title/tt0041625/
Californie en flammes : https://www.imdb.com/title/tt0044466/
Je suis un aventurier : https://www.imdb.com/title/tt0048055/
Les Charognards : https://www.imdb.com/title/tt0067224/