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Sans soleil : un essai documentaire incomparable (en Blu-ray et DVD)

Blu ray Sans Soleil 00

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rouge(4,5/5)

Synopsis

Discours d'un cameraman fictif, Sandor Krasna, dont les lettres écrites de ses voyages sur les différents continents, traite du temps, de la mémoire, de la fragilité humaine. Le cinéaste voyage alors aux « deux pôles extrêmes de la survie » et montrera non pas les difficultés pour ces sociétés à s'en sortir, mais plutôt leur façon de vivre et d'exister au-delà de ce qui peut leur coûter la vie. Car comme il l'annonce : « Moi, ce que je veux vous montrer, ce sont les fêtes de quartier ».

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• Titre original : Sans Soleil
• Support testé : Blu-ray
• Genre : documentaire
• Année : 1982
• Réalisation : Chris Marker
• Casting : Florence Delay, Arielle Dombasle
• Durée : 1 h 44 mn 18
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,66/1 Noir et Blanc et Couleur
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique français, anglais (non sous-titrée)
• Bonus exclusif du blu-ray : Sans soleil de Chris Marker, version anglaise de la voix off, écrite par Chris Marker pour éviter le sous-titrage de son film (exclusivité Blu-ray, 104')
• Bonus : interview de Florence Delay (16 mn 17) - Le Labyrinthe d'herbes de Shuji Terayama, dans sa version française écrite par Chris Marker et dite par Florence Delay (1979, 38 mn 25) - Tokyo Days de Chris Marker (1988, 20 mn 06) - DVD du film
• Livre de 224 pages comprenant : « Le Dépays » de Chris Marker (1982) : réimpression du livre épuisé depuis des années, l’analyse du film par Christophe Chazalon (genèse, thématiques, références culturelles choisies, réception critique), le dossier de presse du film, Lettre à Theresa de Chris Marker, Sans soleil de Modeste Moussorgski (1874), texte intégral de la voix off de Sans Soeil, présentation des courts métrages Le Labyrinthe d’herbes (1979) et Tokyo Days (1986)
• Éditeur : Potemkine

Commentaire artistique

Avec ses nombreux documentaires et son essai de science-fiction La Jetée (1962), Sans Soleil est certainement un des films les plus célèbres et les plus importants de la filmographie de l’artiste cinéaste Chris Marker. Après avoir exercé une action militante et politique concrétisée par la création du collectif SLON et culminant avec le documentaire fleuve Le Fond de l’air est rouge (1978), Chris Marker change de registre au début des années 80 : Sans Soleil sera un film expérimental pour lequel il est qualifié au générique de compositeur et de monteur plutôt que de réalisateur. Chris Marker indique avoir tourné Sans Soleil « intégralement avec une caméra Beaulieu 16 mm, muette (il n’y a pas un plan synchrone dans tout le film) avec bobines de 30 m - 2’44 d’autonomie ! - et un petit magnétophone à cassettes - même pas un walkman, qui n’existait pas encore... ». C’est dire si son film, singulier à plus d’un titre, n’est pas une prouesse de technologie mais une indéniable œuvre d’auteur. Il va même jusqu’à utiliser des images tournées par d’autres réalisateurs, en particulier Haroun Tazieff, et procède par un assemblage de séquences dont la continuité narrative est loin d’être évidente, d’autant plus que le montage est assorti d’une voix-off (Florence Delay) sans correspondance absolue avec les images. La vision de Sans Soleil déconcerte : on pressent bien la multiplicité des thèmes abordés mais la forme peu orthodoxe déroute. Difficile à la première vision de déceler une logique interne bien que le film possède une structure moins lâche qu’il n’y paraît et s’articule en quatre parties relativement définies (cf. l’excellente analyse dans le livre bonus) : regard, limite entre réalité et imaginaire, mémoire, horreur de la mort. Le film s’apparente à un collage de plans « hétéroclites » réunis sous un titre qui emprunte celui du cycle de poèmes mis en musique en 1874 par Modeste Moussorgski. Sans Soleil sollicite la poésie japonaise tout en jouant avec la thématique de la spirale cinématographiquement héritée de Vertigo d’Alfred Hitchcock. Tout comme dans La Jetée, Chris Marker travaille sur la dimension temporelle et sur la notion mémorielle auxquelles il adjoint une perspective politique passant par ce qu’il nomme « les deux pôles de survie » : le Japon, confronté aux séismes, et le Cap-Vert et la Guinée-Bissau, touchés par la famine. Sans Soleil est sans doute la quintessence de l’œuvre de Chris Marker dans lequel on retrouve tout ce qui alimente son art : voyage, documentaire, essai, récurrence. Kaléidoscope irracontable, Sans Soleil a suscité bien des commentaires (cf. ceux du livre bonus sont particulièrement bienvenus) même s’il échappe à l’analyse et nécessiterait plutôt de se laisser emporter par le flot de ses images et de sa bande sonore. Il est bien entendu possible d’isoler certains éléments (voyage, survie, poésie, souvenir, chat, société, etc.) mais c’est bien la cohésion poétique de l’ensemble qui confère au film son lyrisme et son intemporalité saisissante. Sous sa forme éparpillée et éclectique, nourrie de références culturelles et filmiques, Sans Soleil place au cœur de son observation la question existentielle et nous invite, en définitive, à apprécier les petits bienfaits de l’existence, comme précisé par la voix-off « …mais ce que j’ai envie de vous montrer, ce sont les fêtes de quartier ». Un film unique présenté dans une édition à la hauteur autant pour ses suppléments que pour son livre offrant, entre autres, la réédition de l'ouvrage épuisé « Le Dépays » de Chris Marker.

 

Blu ray Sans Soleil

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Commentaire technique

Image : copie HD, nouveau master restauré 2K avec l'aide du CNC, belle définition compte tenu d’un tournage en 16 mm (caméra Beaulieu R16), grain argentique présent mais sans excès, image propre et stable, contraste moyen respectant l’original un peu terne, étalonnage naturaliste, colorimétrie réaliste aux teintes équilibrées et manquant parfois de vivacité

Son : mixage français 2.0 monophonique, voix-off de Françoise Delay très claire, dynamique, équilibrée, pas de distorsion ou de défaut sonore ; version anglaise 2.0 monophonique, moins dynamique mais claire sur la voix-off d’Alexandra Stewart

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixage sonore : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rouge(5/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0084628/

 

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