Mora : un film noir au ton très théâtral (en DVD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

Mora, reporter-photographe à la recherche d'un scoop dans un pays latino-américain politiquement agité, est le témoin involontaire d'un meurtre. À travers le puzzle de la réalité qu'il essaie de reconstituer, il découvrira la trahison, la violence et la peur.

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• Titre original : Mora
• Support testé : DVD
• Genre : policier, drame
• Année : 1982
• Réalisation : Léon Desclozeaux
• Casting : Philippe Léotard, Ariel Besse, Patrick Bouchitey, Stefania Casini, Pamela Prati, Bob Rafelson, Daniel Berlioux, Dante Ferretti
• Durée : 1 h 21 mn 05
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,66/1
• Sous-titrage : français, anglais
• Pistes sonores : Dolby Digital 2.0 monophonique franco-anglais
• Bonus : court métrage Acte manqué de Léon Desclozeaux avec Michael Lonsdale (1979, 12 mn 46) - bande annonce originale (2 mn 04) - En souvenir de Michaël Lonsdale : Michael Lonsdale lit la lettre de l’écrivain Léo Malet de 1982 sur le film (2020, 4 mn 47, réalisation Léon Desclozeaux)
• Éditeur : Doriane Films

Commentaire artistique

Réputé pour ses nombreux documentaires et son activité de producteur, Léon Desclozeaux n’a réalisé qu’une poignée de longs métrages. Mora a été son premier film de fiction qu’il a coécrit avec Michael Lonsdale, disparu le 21 septembre et auquel deux suppléments du DVD sont consacrés. Film très curieux et pas toujours d’une grande clarté dans son intrigue, Mora est plus proche de l’exercice de style que du thriller fascinant. On comprend vite que le cinéaste n’a pas voulu faire un film naturaliste mais une sorte de catalogue de clichés accentués par une mise en scène distante qui donne aux diverses scènes une impression surprenante d’artificialité. Situé dans une Amérique du Sud de studio, Mora abonde en thèmes multiples qui se perdent dans une indécision qui semble la règle. La direction d’acteur semble rechercher l’aptitude des divers interprètes à incarner des personnages stéréotypés empruntés aux codes du film noir avec une propension à l’exagération. Souvent filmées en ambiance nocturne, les rencontres hasardeuses du photographe Mora (Philippe Léotard) ont plus l’allure d’une virée cauchemardesque que d’une enquête sur les méfaits d’une hypothétique junte militaire. Quelques références viennent à l’esprit en raison de la thématique abordée : Blow up (1966) et Profession Reporter (1975) de Michelangelo Antonioni. Si la profusion allusive du film laisse perplexe, on pourra apprécier la présence d’actrices plutôt rares au cinéma, Ariel Besse et Pamela Prati, ainsi que celle de Patrick Bouchitey au début de sa carrière, et la quasi figuration en gangster du réalisateur Bob Rafelson. Étonnamment violent et non dénué d’érotisme, Mora se déroule à la manière d’une tragédie antique : théâtral et marqué par le poids inexorable du destin. Singulier.

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Commentaire technique

Image : copie SD, film restauré et numérisé par le laboratoire du CNC, bonne définition dans la limite du support DVD, grain argentique discret, nombreux défauts (taches, marques), bon contraste avec des surexpositions passagères, étalonnage naturaliste mais à la colorimétrie plus ou moins réaliste, scènes parfois quasi monochrome verdâtre, excès de rouge

Son : mixage monophonique 2.0 franco-anglais, voix claires, bonne dynamique, bruit de fond et défauts