Sátántangó - Le Tango de Satan : un film unique à ressentir (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
Dans un village perdu au cœur de la plaine hongroise, les habitants luttent quotidiennement contre le vent et l'incessante pluie d'automne. Dans la ferme collective démantelée et livrée à l'abandon, les complots vont bon train lorsqu'une rumeur annonce le retour de deux hommes passés pour morts. Bouleversés par cette nouvelle, certains habitants y voient l'arrivée d'un messie, d'autres celle de Satan…
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• Titre original : Sátántangó
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame
• Année : 1994
• Réalisation : Béla Tarr
• Casting : Mihály Vig, Putyi Horváth, László Lugossy, Éva Almássy Albert, János Derzsi, Irén Szajki, Alfréd Járai, Miklós Székely B.
• Durée : 7 h 19 mn 33 (2 h 17 mn 33 + 2 h 04 mn 34 + 2 h 57 mn 26)
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,66/1 Noir et Blanc
• Sous-titrage : français
• Piste sonore : DTS-HD MA 1.0 monophonique hongrois
• Bonus : trois préfaces (4 mn 43, 3 mn 52, 5 mn 22) de Damien Marguet, maître de conférence au département cinéma de l'université Paris 8 - Entrez dans la danse !, genèse du film par Damien Marguet (29 mn 33) - bande annonce 2020 (2 mn 05)
• Éditeur : Carlotta Films
Commentaire artistique
Sátántangó est un film hongrois hors norme par sa durée, plus de 7 h, et par son style cinématographique singulier, marqué par son peu d’action et ses plans étirés à l’infini, qui exige une vraie concentration de la part du spectateur. Quintessence du travail du réalisateur Béla Tarr, Sátántangó entraine son public dans une expérience originale par sa manière de filmer, en noir et blanc, en dilatant le rythme de ses films et en jouant avec virtuosité des mouvements complexes de caméras et de plans séquences ultra sophistiqués. Aujourd’hui professeur de cinéma, il a clos sa carrière par son projet le plus abouti et le plus fascinant, Le Cheval de Turin (2011). C’est en 1987 que le cinéaste rencontre l’écrivain hongrois László Krasznahorkai et décide d’adapter son roman « Le tango de Satan » publié en 1985. Le film sort finalement en 1994 malgré des difficultés de production puis de distribution (cf. bonus) et obtient une reconnaissance internationale critique. Animé par une dizaine de personnages, Sátántangó résulte d’un tournage et d’un montage se déroulant sur deux années : sa structure est basée sur une division en douze parties ouvrant par un titre et composées de plan-séquences (150) dont les plus longs qui suivent les faits et gestes de certains personnages peuvent durer une dizaine de minutes. Sátántangó est un film exigeant qui nécessite une disponibilité totale pour apprécier à sa juste mesure ce film fleuve allant à contre-courant des montages syncopés très en vogue ces dernières années. La pesanteur de l’action extrêmement distendue de ces plan-séquences pourra rebuter, mais il serait bien difficile de ne pas admirer leur qualité esthétique exceptionnelle : la longueur des plans permet de profiter au maximum des lieux de tournage et des postures de chaque personnage. Si l’on peut déplorer certaines scènes choquantes (grenier), la qualité de l’image de Gabor Medvigny est époustouflante nous invitant littéralement à entrer dans l’image. Mais Sátántangó n’est pas un film gai : la pluie incessante, le ciel bas et gris, les chemins creux envahis de boue, les demeures délabrées et les personnages sans panache composent un univers absolument accablant et dont l’apparent naturalisme n’est que la façade d’un monde mélancolique qui se meurt. La richesse du tableau suggère de nombreuses options de décryptage (cf. bonus), comme par exemple une observation de l’état de la Hongrie après la fin de l’URSS ou comme une description de la noirceur du bal humain mené par Satan. Sátántangó est d’abord et surtout un film sensoriel qui pourra selon sa sensibilité, plus ou moins exacerbée, être aussi bien vu comme un chef-d’œuvre (selon le consensus critique) que comme un pensum suscitant un ennui mortel. Sátántangó est un film intransigeant qui n’est pas destiné à flatter son public. À vous de juger…
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Commentaire technique
Nouvelle restauration 4K inédite en France par Arbelos en collaboration avec le Hungarian Filmlab sous la supervision de Béla Tarr
Image : copie HD, excellente définition avec une précision remarquable sur les gros plans, grain argentique minime et texture très cinéma (tournage en 35 mm), bonne gestion du contraste bien nuancé notamment dans les basses lumières (plans extérieurs par temps de pluie et ciel gris), étalonnage tranché proche de la photographie fixe argentique, excellents niveaux de noirs et échelle des gris très homogène, image propre
Son : mixage 1.0 monophonique hongrois, dialogues et sons d’ambiances équilibrés et toujours très clairs, pas de distorsion ou de souffle appuyé, très bonne dynamique
Notre avis
Image : (4/5)
Mixage sonore : 
(4/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0111341/
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