Le Testament d'Orphée ou ne me demandez pourquoi : un film unique pour un legs poétique (en Blu-ray)

Note artistique : (4,5/5)

Synopsis

Mort et résurrection du poète. Frappé par une balle, le poète Jean Cocteau/Orphée rebondit dans un autre temps. Son jugement par Heurtebise et la Princesse, les Gitans, le palais de Pallas Athéna, la lance de la déesse qui le transperce, sa résurrection, la tentation du Sphinx, la fuite d'Œdipe et l'assomption finale…

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• Titre original : Le Testament d'Orphée ou ne me demandez pourquoi
• Support testé : Blu-ray
• Genre : poétique, fantastique
• Année : 1959
• Réalisation : Jean Cocteau
• Casting : Jean Cocteau, Edouard Dermithe, María Casares, François Périer, Jean Marais, Jean-Pierre Léaud, Daniel Gélin, Alice Sapritch, Henri Crémieux, Yul Brynner, Francine Weisweiller, Picasso, Charles Aznavour, Nicole Courcel, Françoise Christophe, Françoise Arnoul
• Durée : 1 h 19 mn 59
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,37/1 Noir et Blanc
• Sous-titrage : français
• Piste sonore : LPCM 2.0 monophonique français
• Bonus : Jean Cocteau, le dernier pharaon avec Claude Arnaud, biographe de Jean Cocteau, Dominique Marny, petite nièce de Jean Cocteau et Jean-Pierre Bastide assistant de Jean Cocteau (30 mn 30, réalisation Dominique Maillet)
• Éditeur : Studio Canal

Commentaire artistique

Le Testament d’Orphée est conçu et réalisé par Jean Cocteau en 1960 : ce sera son dernier film qui, selon son titre complet, Le Testament d'Orphée ou ne me demandez pourquoi nous promet d’être et de ne pas être le testament de l’artiste. Irracontable, doté d’un générique fabuleux, étoilé d’apparitions furtives de grands artistes, Picasso, Yul Brynner, Dominguin, Lifar, etc., ce long-métrage unique semble constitué par toutes les expériences possibles et imaginables en matière d’essai cinématographique pour transposer à l’écran l’univers d’un poète qui, visiblement, s’interroge sur l’après et convoque la mythologie antique, le policier et la science-fiction pour tenter d’y répondre ! Le Testament d’Orphée joue clairement la carte de l’onirisme et de la non narration menée par le poète Jean Cocteau/Orphée qui revisite son passé avec de nombreuses allusions à plusieurs de ses œuvres dont son film Orphée (1950). Produit avec l’aide financière de François Truffaut (grâce aux avances sur les recettes étrangères de son film Les 400 coups) non crédité mais subtilement représenté par Jean-Pierre Léaud, le film est tourné dans un magnifique noir et blanc par Roland Pontoizeau dans les spectaculaires carrières des Baux-de-Provence. Le Testament d’Orphée est un film intemporel qui ne cesse de surprendre et qui fait fi de tout classicisme pour mieux réinventer le cinéma en multipliant les trucages. Ceux-ci sont spécialement prisés par Jean Cocteau comme une solution efficace pour abolir l’inexorable avancée du temps : retours arrière et inversions sont autant de procédés utilisés sans restriction dans cette œuvre inclassable si personnelle et si étonnamment moderne. Le mythe d’Orphée descendant aux Enfers pour ramener sa femme dans le monde des vivants n’est qu’un vague prétexte au poète, qui avait écrit sur le sujet une pièce de théâtre (1925) puis dirigé une version cinématographique avec Jean Marais en 1950, pour une fois encore interroger le sens de l’existence. Magnifiquement restauré, il est grand temps de revoir ce film fantastique incomparable et testament poétique sans équivalent.

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Commentaire technique

Image : copie HD, restauré en 4K, qualité optimale de l’image ultra définie avec un piqué remarquable sur les détails, grain argentique modéré, superbe contraste pour une image lumineuse aux noirs profonds et aux gris bien étagés, suppression de toutes les imperfections

Son : mixage français monophonique 2.0 en LPCM, très grande clarté des dialogues, superbe dynamique, excellent équilibre général sans distorsion ou souffle