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Le Vent nous emportera : une fable minimaliste dans un village pittoresque du Kurdistan iranien (en Blu-ray et DVD)

Blu ray Le Vent nous emportera 00

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)

Synopsis

Bezhad et son équipe arrivent de Téhéran pour un court séjour dans un village du Kurdistan iranien. Les habitants ignorent la raison de leur venue. S'ils font croire aux villageois qu'ils sont à la recherche d'un trésor, ils semblent surtout s'intéresser à une femme quasi-centenaire. Au fil des jours, Bezhad multiplie des rencontres qui vont petit à petit bouleverser sa vision de l'existence.

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• Titre original : Bad ma ra khahad bord
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame
• Année : 1999
• Réalisation : Abbas Kiarostami
• Casting : Behzad Durani, Noghre Asadi, Roushan Karam Elmi, Bahman Ghobadi, Shahpour Ghobadi, Reihan Heidari, Masud Mansouri, Ali Reza Naderi, Frangis Rahsepar, Masoameh Salimi, Farzad Sohrabi, Lida Soltani
• Durée : 1 h 58 mn 22
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1
• Sous-titrage : français
• Piste sonore : DTS-HD MA 2.0 monophonique kurde/farsi
• Bonus : le film vu par Agnès Devictor (24 mn 17) - la leçon de cinéma d'Abbas Kiarostami (exclusivité Blu-ray, 2002, 51 mn 11) - A week with Kiarostami de Yuji Mohara : journal filmé du tournage (exclusivité Blu-ray, 1999, 89 mn 58) - DVD du film
• Éditeur : Potemkine

Commentaire artistique

Dernier film en 35 mm d’Abbas Kiarostami, Le Vent nous emportera a été tourné essentiellement dans le village de Siah Dareh dans le Kurdistan iranien avec des acteurs non professionnels du cru (les habitants du village) à l’exception de Behzad Durani qui joue l’ingénieur. Récompensé par un Lion d’argent à la Mostra de Venise, ce drame est en effet remarquable par l’esthétisme de ses décors naturels et par la tonalité singulière de sa mise en scène. Abbas Kiarostami, qui réalise ce film juste après Le Goût de la cerise Palme d’or à Cannes en 1997, va pousser à l’extrême le minimalisme de sa réalisation en faisant intervenir de nombreux personnages invisibles en hors champ comme, par exemple, cette scène édifiante où une femme serveuse de café s’adresse à un automobiliste cherchant à garer son automobile juste devant son estaminet ou cette équipe de télévision accompagnant Behzad mais qui n’existe que par la voix… Le cinéaste explique le choix de cette orientation surprenante comme un héritage de Robert Bresson, adepte de la mise en scène dépouillée et de la création par « omission » dans laquelle il ne faut conserver que l’essentiel et supprimer le superflu. Le film joue aussi sur les apparences : outre un personnage central, dont on a du mal à appréhender la démarche mais qui visiblement agit comme une version fictionnelle critique du cinéaste, une belle part de « l’authenticité » des scènes résulte d’un processus de fabrication assumée. Abbas Kiarostami n’a pas hésité à remodeler à sa guise certains espaces : village repeint, faux café, faux pont sur le ruisseau, etc. Quant aux acteurs, en fait les villageois de la région, c’est après de longs mois de rencontres et une vraie familiarité ainsi acquise que le cinéaste peut alors les diriger dans une fiction. Le Vent nous emportera développe une thématique complexe explorant des pistes assez inhabituelles, celle du rasage peu politiquement correct, voire sulfureuses dans le cinéma iranien, tout particulièrement la sexualité abordée dans plusieurs scènes relativement explicites mettant en scène diverses figures féminines. On retiendra surtout celle de la traite - montrée dans son intégralité temporelle - sous-tendue par la déclamation d’un poème de Forough Farrokhzad qui donne son titre et son esprit au film. Cependant en procédant sans cesse par une réalisation épurée multipliant des scènes répétitives et infinies (exploration et déambulation dans le village, scènes du téléphone, etc.) Abbas Kiarostami prend le risque de décontenancer. Son film, souvent à la limite du surréalisme et du décalage avec le réel, invite le spectateur à dépasser la passivité de sa position. On ne saura pas grand-chose du projet de Behzad (filmer un rituel mortuaire local), ni de ses contacts (madame Godarzi) mais qu’importe : arrivé comme un citadin arriviste et arrogant, « l’ingénieur » finira par se découvrir lui-même au travers de ses rapports avec les villageois, dont un creuseur de puits invisible et Farzad, un élève studieux. Fascinant et esthétique.

 

Blu ray Le Vent nous emportera

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Commentaire technique

Image : copie HD, nouvelle restauration du film en 4K effectuée par L’Immagine Rirovata, excellente définition très perceptible sur les gros plans et les plans larges (champs), grain argentique conservé et homogène (tournage en 35 mm), excellente gestion du contraste pour une image lumineuse, étalonnage chaud, colorimétrie chaleureuse aux teintes nuancées et tons saturés

Son : mixage kurde/farsi 2.0 monophonique, grande clarté des dialogues, belle dynamique sur les ambiances, pas de distorsion ou de souffle, équilibre général sans faille

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rouge(4,5/5)
Mixage sonore : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rouge(5/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0209463/

 

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