Les Siffleurs : une brillante comédie de rôles (en Blu-ray, DVD et VOD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
Cristi est un inspecteur de police de Bucarest désabusé et corrompu. Embarqué malgré lui par la sulfureuse Gilda sur l'île de la Gomera, il doit apprendre le Silbo, une langue sifflée ancestrale dans le but d'aider un groupe mafieux à faire évader Zsolt. En effet, seul ce dernier sait où sont cachés 30 millions d'euros issus du trafic de drogue. Mais c'était sans compter sur la police, à la recherche de ce même butin. Et de l'amour qui va s'en mêler.
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• Titre original : La Gomera
• Support testé : Blu-ray
• Genre : comédie policière
• Année : 2019
• Réalisation : Corneliu Porumboiu
• Casting : Vlad Ivanov, Catrinel Marlon, Rodica Lazar, Agustí Villaronga, Sabin Tambrea, István Teglas, Cristóbal Pinto, Antonio Buíl, Julieta Szonyi
• Durée : 1 h 37 mn 14
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,35/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 et 2.0 roumain/silbo
• Bonus : scènes coupées : interrogatoire (2 mn 12), empreintes (2 mn 54), entrainement (2 mn 40), plus vite ! (0 mn 42) - bande annonce (1 mn 21)
• Éditeur : Diaphana Video
Commentaire artistique
Plusieurs singularités distinguent Les Siffleurs : son origine, son actrice et son langage. Le film relève de cette Nouvelle Vague roumaine qui a émergée dans les années 70 avec des cinéastes comme Cristian Mungiu, Cristi Puiu, Radu Muntean et, plus récemment, Corneliu Porumboiu qui a su se faire remarquer par le ton ironique et le surréalisme de ses réalisations généralement critiques sur la politique de son pays. Dans Les Siffleurs il dirige Catrinel Marlon, ex coureuse de haies devenue mannequin renommée (Fiat) et actrice distinguée. La troisième particularité du film est explicitée par le titre français : l’usage d’un langage sifflé « silbo » spécifique des habitants de l’île de La Gomera (titre original du film) dans les Canaries. Compris des seuls initiés, ici les mafieux, ce moyen de communication a d’ailleurs inspiré en 2018 un film turc étonnant, Sibel, dont l’intrigue reposait sur la langue sifflée pratiquée dans une montagne en bordure de la Mer Noire. Moins enclin à l’étude sociale que Sibel, Les Siffleurs s’apparente au film noir dont il emprunte les codes, comme la femme fatale Gilda (!) jouée par Catrinel Marlon, mais dont la noirceur est agrémentée d’une propension à la farce absurde, largement entretenue par ce choix « linguistique » insolite. L’apprentissage de Cristi, incarné par Vlad Ivanov, au visage las et impassible à la manière de Buster Keaton, pour apprendre ce langage codé donne lieu à des séquences inénarrables qui renforcent la complexité apparente de cette histoire ténébreuse dans laquelle aucun personnage n’est moralement exemplaire. Usant et abusant d’airs variés, classiques et modernes, en contre-point de ce langage sifflé, Les Siffleurs a parfois un faux air d’opéra et de comédie musicale. Avec une esbroufe magistrale, Corneliu Porumboiu enchaîne les séquences spectaculaires, pétries d’un humour savamment décalé : sa mise en scène élégante et esthétisante réussit constamment à surprendre et à captiver, s’amusant à égrener les allusions jubilatoires (scènes de la douche et de la Cinémathèque). Dans ce film, où le silbo est érigé comme un rempart contre toute forme d’oppression, le cinéaste ne s’est pas contenté d’exploiter les stéréotypes du genre et l’ambiguïté de la corruption généralisée mais il a voulu aussi nuancer ses personnages féminins, de Magda (Rodica Lazar) la procureure machiavélique sans état d’âme à la mère de Cristi (Julieta Szonyi) humaniste si croyante. Dans un genre bien codifié, Corneliu Porumboiu parvient à introduire une note d’anticonformisme et à manœuvrer, avec une vraie habileté intellectuelle, les rapports factices qu’entretiennent tous ses personnages. Malgré cette maestria, sans doute un peu ostentatoire, Les Siffleurs, comédie policière pleine d’entrain, assure sans peine le divertissement, savoureusement rythmé par son humour absurde.
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Commentaire technique
Image : copie HD, extrême précision et piqué chirurgical de l’image (tournage numérique), splendide gestion des contrastes, image lumineuse, noirs profonds, étalonnage naturaliste, colorimétrie réaliste aux teintes nuancées avec des recherches chromatiques au gré des chapitres qui subdivisent la narration
Son : mixage roumain (et sifflé) 5.1, dialogues clairs, excellente dynamique sur les scènes d’action et sur les extraits de musique de rock et de musique classique utilisés, spatialisation ample et spectaculaire avec un usage immersif et très efficace des surrounds et LFE
Notre avis
Image : (4,5/5)
Mixages sonores : 
(4/5)
Bonus : (1,5/5)
Packaging : 
(2,5/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt7921248/
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