Le Temps du châtiment : une évocation naturaliste de la délinquance juvénile (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
Dans un quartier populaire d'une grande ville américaine, la guerre des gangs vient de faire une nouvelle victime : un jeune aveugle portoricain a été assassiné par trois adolescents d'origine italienne. L'opinion publique exige un châtiment exemplaire. Hank Bell, adjoint du procureur, mène l'enquête.
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• Titre original : The Young Savages
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame
• Année : 1961
• Réalisation : John Frankenheimer
• Casting : Burt Lancaster, Dina Merrill, Edward Andrews, Vivian Nathan, Shelley Winters, Larry Gates, Telly Savalas, Pilar Seurat
• Durée : 1 h 42 mn 43
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,75/1 Noir et Blanc
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-MA 2.0 monophonique anglais, français
• Bonus : Le Nouvel Hollywood de John Frankenheimer, interview le 27 novembre 2019 de Christian Viviani, professeur de cinéma, Université Caen Basse-Normandie (16 mn 37, réalisation Stéphane Chevalier) - livret (28 pages) « Graine(s) de violence » par Christophe Chavdia
• Éditeur : Rimini Editions
Commentaire artistique
Second long-métrage pour John Frankenheimer, jusque-là réputé pour ses excellents téléfilms, Le Temps du Châtiment est une adaptation du roman d’Evan Hunter « A Matter of conviction » (1959). L’auteur, prof éphémère dans le Bronx, est reconnu pour son traitement de la violence adolescente qu’il a magistralement développée dans son ouvrage « The Blackboard Jungle », devenu en 1955 Graine de violence, le film oscarisé de Richard Brooks. En 1958 sollicité par un producteur d’écrire un scénario, transformé finalement en roman, dans la lignée de Graine de violence, Evan Hunter se fait l’observateur des tensions entre gangs juvéniles de Harlem pour mieux documenter son écriture. Son argument dramatique de départ est basé sur plusieurs fait divers dont celui, survenu à l’été 1957, du meurtre d’un handicapé blanc par une bande de noirs et de portoricains et le procès qui s’ensuivit avec acquittement de certains prévenus. Le film qui en résultera va être produit par la compagnie Hecht-Hill-Lancaster qui choisit John Frankenheimer comme réalisateur et Burt Lancaster comme tête d’affiche. C’est un des quatre films, avec notamment Le Prisonnier d’Alcatraz (1962), que la star devra tourner à moindre frais pour éponger les pertes de sa société de production. La personnalité de l’acteur va peser sur le tournage et le réalisateur, qui devra en partie rabaisser ses intentions artistiques, devra composer avec lui. Mais John Frankenheimer n’était pas aussi conciliant que cela et transférera ses frustrations sur l’actrice Dina Merrill qui ne sera tolérée que pour avoir Lee Grant dans le rôle de Mary Di Pace… finalement remplacée par Shelly Winters. Tous ces aléas n’entament pas la force du film pour lequel le cinéaste décide d’engager dans le rôle des délinquants des débutants issus de Harlem - certains sont d’ex-membre de gangs locaux - dont le stupéfiant John Davis Chandler au faciès terriblement photogénique et mémorable. Si Le Temps du Châtiment relève principalement du film de prétoire, la première partie est tournée sur les lieux de l’action au prix de grandes difficultés (acheter les gangs sur place, tourner en caméra discrète) : certaines scènes sont carrément filmées à la sauvette avec l’implication involontaire de passants non prévenus ! À l’écran cette méthode se révélera d’une efficacité redoutable encore accrue par les cadrages vertigineux du directeur de la photographie Lionel Lindon. Entre le roman et l’écran beaucoup de choses sont modifiées spécialement les personnalités du couple de Hank et Karin Bell. Le rôle d’adjoint du procureur tenu par Burt Lancaster n’est plus celui du peureux complexé imaginé par Evan Hunter mais un ancien gosse immigré de Harlem voulant échapper à sa condition tandis que son épouse n’est plus une prostituée mais une militante contre la peine capitale ! La fin ouverte du roman est remplacée par un retournement inattendu qui est à la « gloire » de Hank / Burt Lancaster. Malgré toutes ces concessions, Le Temps du Châtiment constitue un solide drame sociologique, exempt de manichéisme, dont la violence n’est jamais gratuite. Malgré quelques séquences sentimentales inutiles, les thèmes abordés, la délinquance juvénile et la peine de mort, sont suffisamment forts pour conserver au film un réel intérêt. John Frankenheimer y démontrait un talent inné pour la mise en scène au point que Burt Lancaster, malgré leurs différends, allait accepter de jouer son film suivant, Le Prisonnier d’Alcatraz sous sa direction.
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Commentaire technique
Image : copie HD, très belle définition globale et du piqué sur les nombreux gros plans, la grain argentique est présent mais modéré (tournage en 35 mm), les textures sont bien restituées, bonne gestion du contraste qui traduit bien les éclairages de Lionel Lindon, étalonnage homogène, noirs profonds, échelle des gris régulière, image propre sans défauts notoires
Son : mixage monophonique 2.0 anglais, clair et dynamique, bel équilibre dialogues ambiances, pas de distorsion, mise en valeur de la musique de David Amram ; VF 2.0 monophonique très artificielle avec voix détachées et peu convaincantes
Notre avis
Image : (4,5/5)
Mixages sonores : 
(3/5)
Bonus : (2,5/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0055633/
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