Trois jours et une vie : portrait d’un meurtrier d’une grande noirceur (en Blu-ray, DVD et VOD)
Note artistique : 



(4/5)
Synopsis
En 1999, à Olloy dans les Ardennes belges, un enfant vient de disparaître. La suspicion qui touche tour à tour plusieurs villageois porte rapidement la communauté à incandescence. Mais un événement inattendu et dévastateur va soudain venir redistribuer les cartes du destin…
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• Titre original : Trois jours et une vie
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame, thriller
• Année : 2018
• Réalisation : Nicolas Boukhrief
• Casting : Sandrine Bonnaire, Pablo Pauly, Charles Berling, Philippe Torreton, Margot Bancilhon, Jeremy Senez, Dimitri Storoge, Arben Bajraktaraj
• Durée : 1 h 59 mn 29
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,39/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 et 2.0 français
• Bonus : entretien avec Nicolas Boukhrief (17 mn 50) - scènes coupées : dans la nuit du 23 décembre 1999 (5 mn 56), dans la nuit du 24 décembre 1999 (4 mn 13) - bande annonce (1 mn 38)
• Éditeur : Gaumont
Commentaire artistique
Comme le raconte Nicolas Boukhrief (cf. bonus), une lettre de Pierre Lemaitre en 2017 lui propose de lire l’adaptation pour le cinéma de son roman « Trois jours et une vie » qu’il a coécrit avec Perrine Margaine. L’auteur précise qu’il ne s’agit pas d’un « whodunit » puisque le coupable est connu dès le début mais d’un projet de film noir qui exposera comment un jeune meurtrier bien trop chanceux pour être inculpé va vivre avec ses remords. Apparemment Pierre Lemaitre a visé juste puisque son prix Goncourt « Au revoir, là-haut » (adapté par Albert Dupontel en 2017) avait plu au réalisateur ! Comme Nicolas Boukhrief le proclame clairement (cf. bonus) Trois jours et une vie est une aubaine pour renouer avec le classicisme d’un certain cinéma français de Simenon, Duvivier ou Chabrol : leurs films utilisaient le fait divers, la trame policière ou la piste meurtrière pour faire vivre une galerie de personnages attachants qui existent plus par leurs émotions que par leurs actes, aussi noirs soient-ils. Bénéficiant d’un casting absolument idéal, Trois jours et une vie se décompose en deux parties de la vie d’Antoine : l’acte sordide et refoulé de l’adolescent et l’absence de coupable, les réactions de l’adulte confronté à sa culpabilité lorsque les faits oubliés resurgissent accidentellement. La grande habileté de film « noir » est d’avoir su harmoniser les rouages de la mécanique du suspense chargé en rebondissements avec l’analyse psychologique du meurtrier et de son entourage, un village sis au cœur d’une forêt avec son lot de protagonistes fascinants : la mère aimante (Sandrine Bonnaire), le docteur placide (Philippe Torreton), le charcutier soupçonné (Arben Bajraktaraj). Comme dans un « Chabrol », les tensions, les jalousies et les prises de pouvoir mobilisent le microscope social que le drame survenu en pleine fête de Noël ou le déchaînement climatique (de 1999) ne font qu’exacerber. Splendidement photographié par Manu Dacosse, soutenu par la partition subtile de ROB et interprété avec une justesse indéniable Trois jours et une vie captive autant par la tension de son thème, façon thriller (le coupable va-t-il se faire pincer ?), que par la finesse de son étude psychologique et du poids de la culpabilité. L’ambiguïté constante du coupable, que le film ne garde bien de juger moralement, qui veut fuir sa responsabilité et qui échappe, miraculeusement, au pire pour mieux se retrouver face à sa conscience est admirablement montrée à l’écran : une transposition réussie solidement structurée par la qualité d’écriture du scénario et par la maîtrise de la mise en scène. Difficile de rester indifférent à cette vague d’émotions suscitées par l’intrigue et les innombrables questions existentielles qu’elle implique. Saisissant.
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Commentaire technique
Image : copie HD, superbe définition, image très détaillée avec un piqué remarquable et des textures fouillées, très bon contraste y compris dans les nombreuses scènes en basse lumière, étalonnage naturaliste, colorimétrie réaliste aux tons nuancés
Son : mixage français 5.1, dialogues centrés très clairs, excellente spatialisation des ambiances réalistes et de la musique de ROB, scène sonore sonore naturaliste et immersive, surrounds et LFE très efficaces
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : (4/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt10204366/
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