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Le Cirque et Les Lumières de la ville : deux chefs-d’œuvre indétrônables en HD (en Blu-ray)

Blu ray Le Cirque Les Lumieres de la ville 00

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rouge(5/5).

Synopsis :

Le Cirque : Charlot, pris pour un pickpocket, se réfugie dans un cirque et déboule sur la piste en plein spectacle. Son arrivée déclenche les rires du public et le directeur l'engage aussitôt comme clown. Charlot tombe alors amoureux de l'écuyère.

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Les Lumières de la ville : en errant dans la ville, Charlot fait la connaissance d'une vendeuse de fleurs aveugle. Un quiproquo le fait passer pour un homme riche. Le soir même, Charlot sauve justement la vie d'un millionnaire suicidaire. Prêt à tout pour permettre à la jeune aveugle de recouvrer la vue, Charlot s'engage comme balayeur puis comme boxeur.

• Titre original : The Circus - City Lights
• Support testé : Blu-ray
• Genre : comédie dramatique
• Année : 1928, 1931
• Réalisation : Charles Chaplin
• Casting : Charles Chaplin (1) Merna Kennedy, Allan Garcia, Harry Crocker, George Davis (2) Virginia Cherrill, Florence Lee, Harry Myers, Hank Mann
• Durée : 1 h 12 mn 10 - 1 h 26 mn 45
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,20/1 Noir et Blanc - 1,33/1 Noir et Blanc
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais
• Bonus du Blu-ray Le Cirque : introduction par David Robinson (2003, 5 mn 11) - L’espace dans Le Cirque par Emmanuel Dreux (2019, 25 mn 09) - Chaplin aujourd’hui : Le Cirque (2003, 26 mn 46) - séquence coupée (9 mn 48) - bandes annonces du film (5 mn 21)
• Bonus du blu-ray Les Lumière de la ville : introduction par David Robinson (2003, 5 mn 26) - Le son dans Les Lumières de la ville par Emmanuel Dreux (2019, 25 mn 34) - Chaplin aujourd’hui : Les Lumières de la ville (2003, 27 mn 02) - séquence coupée (7 mn 07) - répétition d’une scène (1 mn 22) - Winston Churchill en visite sur le tournage (1 mn 55) - bandes annonces du film (8 mn 14)
• Éditeur : Potemkine et MK2

Commentaire artistique

Après d’innombrables courts-métrages pour les studios Keystone, Essanay et Mutual tournés entre 1914 et 1917 où il hisse son personnage de vagabond au sommet de l’engouement populaire, Charlie Chaplin devient un véritable phénomène culturel au point d’être qualifié de génie par ses pairs. Le cinéaste devient autonome avec son propre studio sur Sunset Boulevard (1918) où il va désormais réaliser tous ses films. C'est en producteur indépendant avec United Artists, une société qu’il fonde en 1919 avec les stars D. Fairbanks, M. Pickford et D. W. Griffith, qu’il va réaliser La Ruée vers l’or en 1925, un de ses innombrables chefs-d’œuvre.

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L’année suivante, en plein divorce qui se passe très mal avec son épouse Lila Grey, il démarre la production de son film Le Cirque qui va être interrompue longuement (de janvier à septembre 1927) par ses démêlées judicaires. C’est d’ailleurs sa liaison avec la jeune danseuse Merna Kennedy recrutée pour le rôle principal qui serait à l’origine du divorce. Et ce n’est pas seul obstacle à surmonter pour le tournage qui accumule les ennuis : un incendie détruit le chapiteau du tournage et les roulottes du plan final sont dérobées ! Néanmoins le film est achevé en 1927 : un triomphe public et un Oscar d’honneur à la première cérémonie de 1928. Si Charlie Chaplin omettra ce film dans ses mémoires suite aux contrariétés avec son épouse, Le Cirque résulte pourtant d’un harmonieux cocktail d’humour et de poésie à l’efficacité redoutable : la perfection légendaire du cinéaste est évidemment de mise malgré un contexte passablement perturbé (liaisons diverses, divorce, vie dissolue…). Son extraordinaire numéro de voltige, inspiré de Buster Keaton, sur une corde raide avec des singes malicieux aurait nécessité des centaines d’heures de rushes, mais quel résultat ! Difficile de ne pas être hilare devant l’avalanche de gags millimétrés (automates, palais des glaces, cage avec le lion, etc.) qui surpasse l’idylle somme toute banale du vagabond et de l’écuyère dont la simplicité de l’intrigue sera un atout pour l’efficience de la mise en scène. La sobriété du film passe aussi par un montage sans concession : Charlie Chaplin va renforcer la concision de son récit en supprimant une séquence jugée trop longue (cf., bonus). Le Cirque est le film d’un lieu unique (ou presque) dans lequel Charlot est au sommet de son art de la mimique qui atteint ici la perfection. Ce qui n’empêche pas le cinéaste d’exprimer ses convictions de gauche en montrant, en pleine Dépression, la quête sordide de la nourriture. Comme dans tous ses films, Charlie Chaplin conjugue à merveille l’humour des situations et l’humanisme des protagonistes. Exceptionnel.
Le Cirque était un film muet que son auteur, enfin réconcilié avec son œuvre, accepta de rééditer en 1970 en lui adjoignant une bande son avec quelques bruitages plus sa propre musique et sa chanson de générique. En revanche son film suivant, Les Lumières de la ville, est produit au moment où Hollywood ne jure plus que par les « talkies ». Si l’auteur refuse de se prêter à cette nouvelle « mode » et opte pour une version muette avec inter-titrage, il se résout en 1931 à sortir le film sonorisé : il compose une musique originale et utilise des bruitages farfelus pour suppléer aux dialogues de certains protagonistes. Remarquable comédie tournée juste avant l’application du code Hays, Les Lumières de la ville, une fois encore, fustige les travers de la société américaine avec une critique manifeste du fossé économique entre les classes clairement incarné avec le sans-abri et son « ami » milliardaire. Le récit, reprend le thème du vagabond épris de la jeune fille fragile, ici l’aveugle remplace l’écuyère martyrisée par son père, tout en abordant bien des questions de fond comme le handicap, la fracture sociale ou le suicide. C’est à une débutante issue de la campagne, Viriginia Cherrill, que le cinéaste confia le rôle de la fleuriste : avec ses beaux yeux clairs et sa grâce naturelle, elle sera la « parfaite » aveugle de l’intrigue. Quant à Charlot, roi de la pantomime, il fascine toujours dans chaque scène où il apparaît et ponctue sa tragi-comédie de séquences inoubliables (quai de la rivière, ring, etc.) filmées, comme à l’accoutumée, avec un perfectionnisme de longue haleine : 21 mois de tournage, des centaines de prises et des scènes supprimées (cf., bonus) pour ce chef-d’œuvre qui connaîtra un éclatant succès à sa sortie bien que totalement hors norme dans un cinéma obnubilé par le parlant. Mais, comme il a été remarqué (cf. bonus), le génie de Charlie Chaplin se révèle aussi dans l’utilisation de la bande sonore en contre-point de ses extraordinaires pantomimes. Infiniment drolatique et puissamment pathétique sans pour autant verser dans le mélo surjoué, Les Lumières de la ville est une magistrale leçon de mise en scène, efficace et dépouillée. Assurément, un des films majeurs du cinéma mondial.

 

Blu ray Le Cirque Les Lumieres de la ville

Commentaire technique

Le Cirque

Restauration 4K à partir d’un internégatif de seconde génération plein-cadre conservé par Roy Export S.A.S. pour une reconstruction selon le montage par Charlie Chaplin en 1968. La chanson du générique est extraite d’une internégatif 1,37/1 de 1969. La bande sonore a été restaurée à partir de la numérisation 2K du négatif son original. Restauration 2019 à Bologne par L’immagine Ritrovata

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Image : copie HD, très belle définition mais au format 1,33/1 et non 1,20/1 (original), grain argentique modéré, image propre et stabilisée, excellent contraste, noirs profonds, échelle des gris homogène
Son : mixage monophonique 2.0, clair et très dynamique, sans souffle ou distorsion

Les Lumières de la ville

Travaux par L'immagine Ritrovata à Bologne pour Criterion avec un scanner Arriscan en résolution 4K à partir d'un internégatif 35 mm. La dernière bobine provient d’un internégatif 35 mm conservé par l'Academy Film Archive de Los Angeles. Restauration pour effacer les débris, égratignures et déformations et gérer la poussière, la granulation et le scintillement.

Image : copie HD, version remastérisée (Criterion), image propre au grain argentique modéré, bonne définition, excellent contraste, noirs denses, blancs non brûlés, gris nuancés
Son : mixage monophonique anglais 2.0 de ce film « pantomime » sans dialogues mais de nombreux bruitages très dynamiques, pas de distorsion ou de défaut

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Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile griseetoile grise(3/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

IMDb
Le Cirque : https://www.imdb.com/title/tt0018773/
Les Lumières de la ville : https://www.imdb.com/title/tt0021749/

 

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