Apollo 11 : la mission spatiale comme jamais vue (en Blu-ray, DVD et VOD)

Note artistique : (4,5/5)

Synopsis

Réalisé à partir d'images 70mm inédites récemment découvertes et plus de 11 000 heures d'enregistrements audio, Apollo 11 plonge au cœur de la plus célèbre mission de la NASA et des premiers pas de l'Homme sur la Lune. Ce film est un voyage en immersion aux côtés des astronautes et du centre de contrôle de la mission et permet de vivre au plus près les inoubliables journées de 1969.

LA SUITE APRÈS LA PUB

• Titre original : Apollo 11
• Support testé : Blu-ray
• Genre : documentaire
• Année : 2019
• Réalisation : Todd Douglas Miller
• Casting : Buzz Aldrin, Joan Ann Archer, Janet Armstrong, Neil Armstrong, Jack Benny, Jim Lovell
• Durée : 1 h 32 mn 59
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,20/1 (70 mm)
• Sous-titrage : français ; allemand, japonais, anglais
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 anglais, français
• Bonus : La découverte des films en 65 mm (1 mn 32)
• Éditeur : Universal Pictures Video

Commentaire artistique

De la mission Apollo 11, tout le monde a déjà vu les images diffusés à la télévision et célébrant cet exploit hors norme initié le 12 septembre 1962 par John F. Kennedy. En 2018, Damien Chazelle réalise First man : le premier homme sur la lune, un biopic consacré à Neil Armstong, premier homme à poser le pied sur la lune. Mais qui savait que 177 bobines 65 mm (Todd-AO) conservées aux « National Archives at College Park » (Maryland), avaient été tournées sur la mission par la NASA dans le but de produire un film (à la gloire de l’institution) qui ne fut jamais réalisé ! Ces documents exceptionnels découverts par Dan Rooney, superviseur des archives, ont servi de base au documentaire Apollo 11 de Todd Douglas Miller pour raconter la mission avec de très nombreuses vues et séquences inédites : une redécouverte d’un événement historique dont on croyait tout savoir. Présenté en Imax, le film associe des sources 65 et 16 mm : le meilleur support après numérisation en 8K sur un scanner spécial 16 K et édition en HDR10 ne pouvait être que l’UHD 4K. Néanmoins même en blu-ray - seul matériel fourni par Universal pour cette chronique - le gain qualitatif est énorme : on découvre quantité d’instants choisis et captivants jusque-là passés sous silence (notamment l’énorme travail dans les salles de contrôle ou le choix in extremis à l’alunissage d’éviter un cratère) et une photographie (segments en 65 mm) époustouflantes de vérité, même si quelques images proviennent de missions différentes (Apollo 8). En un mot, la mission Apollo 11 comme jamais vue, avec entre autre, des films tournés par les astronautes eux-mêmes, des archives de la NASA jamais montrées et des enregistrements audio (10 000 heures) minute par minute retravaillés par le canadien Ben Feist. Le parti-pris du film de Todd Douglas Miller possède l’incroyable efficacité d’un documentaire sans commentaire (sauf ceux de 1969 du journaliste de CBS News, Walter Cronkite) exposé linéairement sans autre matériau que les documents d’époque assortis de quelques schémas animés très sobres et de « split-screen » façon années 60 : alors que tout a été dit sur cette mission mémorable de 1969, Apollo 11 réussit le pari de tenir en haleine jusqu’à l’amerrissage de la capsule aussi bien, sinon mieux, qu’une fiction romancée. Outre les superbes images du décollage et de la lune, le film dévoile, dans le détail, le travail colossal des techniciens de la NASA chargés de mener à bien l’opération et souvent occultés dans les documentaires sur le sujet. Vibrant témoignage au présent de cette incroyable conjonction de talents techniques, Apollo 11 est un documentaire à regarder impérativement… même sur un petit écran

LA SUITE APRÈS LA PUB

Commentaire technique

Final Frame a numérisé 40 heures d'images : mélange de 70 mm 10 perforations, 65 mm, 35 mm et 16 mm à partir de 279 bobines souvent inédites. Les rushes ont été créés à partir des séquences en Todd-AO pour une édition en 4K après un minutieux travail de restauration sur le grain argentique, les poussières et les égratignures. Les 10 000 heures d’enregistrement audio sur magnétophones 30 pistes ont été nettoyées et harmonisées.

Image : copie HD, magnifique définition (tournage en 16 et 65 mm, Master Format 4K) avec un incroyable piqué sur les détails (visage, appareillages techniques), seuls les images en 16 mm on grain très prononcé, une exceptionnelle profondeur de champ, un contraste parfaitement maîtrisé, étalonnage naturaliste sans excès avec une colorimétrie magnifique et nuancée, des noirs profonds et une image sans défaut

Son : mixage anglais 5.1, voix très claires, dynamique impressionnante, spatialisation ample et ambiances spectaculaires avec un usage grandiose des surrounds et surtout des LFE (traction de Saturn V, décollage…), immersion totale encore accrue par la splendide musique électronique sur synthétiseur Moog de Matt Morton exécutée sur « des instruments d’époque » ; la VF 5.1 non « lossless » est très dynamique mais le principe du « Voice Over » (superposition VF sur la VO) peut être dérangeant