Jessica Forever : une utopie singulière (en Blu-ray, DVD et VOD)
Note artistique : (2,5/5)
Synopsis
Jessica est une reine mais elle pourrait aussi bien être un chevalier, une mère, une magicienne, une déesse ou une star. Jessica, c'est surtout celle qui a sauvé tous ces enfants perdus, ces garçons solitaires, orphelins et persécutés qui n'ont jamais connu l'amour et qui sont devenus des monstres. Ensemble, ils forment une famille et cherchent à créer un monde dans lequel ils auront le droit de rester vivants.
LA SUITE APRÈS LA PUB
|
• Titre original : Jessica Forever
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame, fantastique
• Année : 2018
• Réalisation : Caroline Poggi et Jonathan Vinel
• Casting : Aomi Muyock, Sebastian Urzendowsky, Augustin Raguenet, Eddy Suiveng, Lukas Ionesco, Maya Coline, Paul Hamy, Angelina Woreth
• Durée : 1 h 36 mn 51
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 et 2.0 français
• Bonus : entretien avec Caroline Paggi et Jonathan Vinel (38 mn 05) - courts métrages : After School Knife Fight (2017, 21 mn 38), Tant qu’il nous reste des fusils à pompe (2014, 30 mn 14), Chiens (2012, 24 mn 05) - bande annonce (1 mn 36) - livret de 16 pages avec une conversation du 4 février 2019 entre Olivier Père et Caroline Poggi et Jonathan Vinel
• Éditeur : Le Pacte
Commentaire artistique
Premier long-métrage du couple Caroline Poggi et Jonathan Vinel qui s’était fait remarquer par divers courts-métrages (cf., bonus), Jessica Forever est un film singulier par son fond comme par sa forme. Le scénario particulièrement minimaliste écrit par le duo nous invite à partager une histoire sans grande logique à l’intrigue absconse et aux personnages énigmatiques dont on ne saura pas grand-chose, hormis une violence pathologique qui mènerait vers la rédemption… Difficile d’adhérer à ce drame modérément empathique même si la dimension fantastique assumée du film autorise les auteurs à abonder dans la distanciation dramatique. Le décalage souhaité, qui se manifeste aussi bien dans le jeu monolithique des acteurs que dans l’absurdité des situations, ne parvient qu’à susciter une impression de trouble sur la motivation des protagonistes, Jessica (Aomi Muyock) incluse, et sur le déroulement de la narration. On comprend bien que les choix esthétiques et dramaturgiques de Jessica Forever privilégient la métaphore mais la trivialité décalée du spectacle dessert assurément son propos. Plus proche du film d’auteur et de l’essai cinématographique que du drame fantastique, Jessica Forever témoigne d’une vision renouvelée liée à l’arrivée d’une jeune génération de cinéastes décidée à se jouer des codes du genre : l’hyperréalisme du tournage contraste avec le jeu complètement artificiel, pour ne pas dire atone, des interprètes, un mélange de musique classique et contemporaine souligne les humeurs des personnages, la narration alanguie est parfois brutalement scandée par l’action (drones, fiesta), etc. Jessica Forever est film vraiment singulier dont on ne sait s’il doit se regarder au second degré et qui manifestement surprendra le spectateur le moins réceptif. Certains y trouveront matière à la réflexion, analysant la dimension existentielle du récit nourri de jeu vidéo, d’autres rechigneront devant la vacuité de cette narration mystico-ludique et l’inconsistance des personnages. Quoiqu’il en soit Jessica Forever est une utopie radicale qui innove dans le cinéma hexagonal entremêlant sans vergogne Heroic Fantasy, romantisme et poésie inopinée : un cocktail surprenant construit autour de la charismatique Aomi Muyock, parfaite en mère fédératrice et rédemptrice. Un film étonnant qui ne peut laisser indifférent.
LA SUITE APRÈS LA PUB
|
Commentaire technique
Image : copie HD, image extrêmement bien définie (tournage numérique), piqué remarquable dans les détails et sur les gros plans, contraste naturel et bien maitrisé, étalonnage naturaliste, colorimétrie naturaliste aux tons nuancés et aux teintes sans dominante
Son : mixage français 5.1, dialogues clairs, excellente dynamique, spatialisation naturaliste parfois spectaculaire (essaim de drones, tirs), belle part accordée à la musique à la fois classique (Purcell) et contemporaine d’Ulysse Klotz, surrounds et LFE très efficaces
Notre avis
Image : (4,5/5)
Mixages sonores : (4/5)
Bonus : (4/5)
Packaging : (3,5/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt7209350/
LA SUITE APRÈS LA PUB
|