Désirée : un biopic esthétique qui manque de souffle (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(3/5)
Synopsis
Lorsque, en 1794, il rencontre Désirée Cluny à Marseille, Napoléon Bonaparte n'est encore qu'un général sans le sou à la merci des dernières convulsions de la Révolution. S'ils se jurent un amour éternel et le mariage, les événements les séparent vite. Pour des raisons politiques, Napoléon épouse Joséphine de Beauharnais tandis que, désespérée, Désirée pense à un suicide dont la sauve le général Bernadotte. De batailles en conquêtes, de la victoire à la défaite, désormais empereur, jamais Napoléon n'oubliera Désirée que le destin conduit sur le trône de Suède…
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• Titre original : Desirée
• Support testé : blu-ray
• Genre : historique, biopic
• Année : 1954
• Réalisation : Henry Koster
• Casting : Marlon Brando, Jean Simmons, Merle Oberon, Michael Rennie, Cameron Mitchell, Elizabeth Sellars, Charlotte Austin, Cathleen Nesbitt, Evelyn Varden, John Hoyt, Alan Napier
• Durée : 1 h 50 mn 03
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,55/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : Dolby Digital 5.1 anglais - LPCM 2.0 anglais, français
• Bonus : bande annonce Hollywood Legends (2 mn 55) - Napoléon intime, entretien avec Patrick Brion (19 mn 02) - Dans la même collection…
• Éditeur : ESC Éditions
Commentaire artistique
Dans les années 50, le procédé CinemaScope de la Fox destiné à limiter la concurrence de la télévision, est utilisé pour la première fois pour le film d’Henry Koster La Tunique (1953) et donne lieu à la mise en production de nombreuses reconstitutions historiques à grand spectacle. C’est tout naturellement que l’évocation de la vie de Désirée Clary, déjà brillamment portée à l’écran par Sacha Guitry en 1942 (et accessoirement en 1955), est confiée au réalisateur. L’extraordinaire destinée de cette jeune marseillaise dont la vie et celle de sa famille sont mêlées à celle des Bonaparte, avait de quoi susciter un biopic romanesque et historique digne de l’écran large ! Épouse de Jean-Baptiste Bernadotte, opposant à Napoléon, Désirée Clary deviendra reine de Suède et de Norvège en 1818. À partir d’un roman d’Annemarie Selinko (1952), Désirée offre une vision haute en couleurs de ce destin exceptionnel à la mode hollywoodienne, c'est-à-dire avec un casting de stars et un arrangement puéril des faits, tout particulièrement côté romance. Sur le plan formel, Désirée est un somptueux livre d’image : excepté quelques extérieurs reconstitués en studio (premières scènes) qui sonnent faux, la beauté des décors et des costumes somptueusement photographiés par Milton R. Krasner est un plaisir pour les yeux. La scène du couronnement, d’inspiration agréablement picturale, ne manque pas de grandeur, puissamment soutenue par la magnifique partition d’Alex North. Mais hélas l’interprétation n’est pas à la hauteur : Marlon Brandon avec ses mimiques et son accent à l’anglaise compose un Napoléon Bonaparte très discutable, caricatural et jamais crédible. Forcé par contrat de faire ce film, après avoir esquivé de jouer dans L’Égyptien (Michael Curtiz, 1954), il cabotine sans retenu et reconnaîtra plus tard que cette interprétation était indigne de son talent ; c’est finalement la prestation plus mesurée et humaniste de Michael Rennie (Bernadotte) qui emporte l’adhésion. Jean Simmons (Désirée), dont la séduction incontestable est sublimée par la photo et les éclairages, est desservie par la platitude des dialogues : elle peine à nous convaincre de son personnage, spécialement en très jeune fille au début de film, alors que Merle Oberon, dans un rôle trop fugace, incarne avec grâce Joséphine de Beauharnais. La mise en scène classique, voire conventionnelle, le jeu trop appliqué des acteurs et le manque de passion nuisent à l’intensité de cette évocation qui apparaît fort désuète. Visuellement intéressant, Désirée est un biopic guindé qui ne dépasse jamais le niveau de l’image d’Épinal que les américains ont de l’époque napoléonienne.
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Commentaire technique
Image : copie HD, nouveau master HD, image au format respecté du procédé CinemaScope 55 (2,55/1), bonne définition générale, piqué variable selon les plans et moins marqué aux extrémités, léger grain argentique, étalonnage chatoyant, colorimétrie somptueuse aux couleurs vives et aux tons saturés, image propre
Son : mixage anglais 5.1 non « lossless » (contrairement au blu-ray américain sorti en 2012), remixage issu des 4 pistes stéréo originales, bonne dynamique sur les dialogues et la BO d’Alex North, spatialisation très frontale sans aucune sensation de profondeur ; VF LPCM 2.0 ancienne, soignée aux voix plus dominantes
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : 
(3/5)
Bonus : (2/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0046903/
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