Shampoo : une satire sociale sur la vanité du plaisir (en Blu-ray et DVD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

A Los Angeles, à la veille des élections présidentielles de 1968. Coiffeur pour femmes aux talents multiples, George Roundy a toujours usé de ses charmes pour séduire sa clientèle. C’est par ce biais-là qu’il a rencontré sa petite amie Jill, sa maîtresse Felicia et son ex-petite amie Jackie. Sexuellement comblé, George est pourtant professionnellement frustré : simple employé, il ambitionne d’ouvrir son propre salon de coiffure…

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• Titre original : Shampoo
• Support testé : blu-ray
• Genre : comédie
• Année : 1975
• Réalisation : Hal Ashby
• Casting : Warren Beatty, Julie Christie, Goldie Hawn, Lee Grant, Carrie Fisher, Jack Warden, Tony Bill, George Furth
• Durée : 1 h 50 mn 08
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 anglais - DTS-HD MA 1.0 monophonique anglais, français
• Bonus : aucun bonus vidéo - 10 reproductions du shooting photo avec Warren Beatty, Julie Christie et Goldie Hawn - 5 cartes postales - 1 magnet - l'affiche du film (40 x 60) - DVD du film
• Éditeur : Carlotta Films

Commentaire artistique

Ce n° 9 de la collection édition prestige limitée à 2000 exemplaires est consacré au film d’Hal Ashby Shampoo dont le Blu-ray et le DVD sont accompagnés de memorabilia mais sans aucun bonus vidéo, pas même la bande annonce. Le scénario de Robert Towne revu par Warren Beatty, acteur et producteur du film, s’inspire vaguement de « La provinciale » (« The Country Wife »), une pièce de théâtre très controversée écrite par le dramaturge anglais William Wycherley en 1675 dont il reprend l’idée que seul un personnage inoffensif (impuissant dans le roman et homosexuel dans le film) puisse séduire impunément toutes les femmes autour de lui. C’est un projet de Warren Beatty qui remontait à 1967 et c’est d’ailleurs en novembre 1968, pendant les élections qui portera Nixon à la présidence, que se dérouleront les deux journées de l’histoire. Récompensé par un Oscar pour le second rôle féminin attribué à l’actrice Lee Grant (Felicia), Shampoo réunit une brochette de stars féminines de l’époque dont la séduisante Julie Christie et la pétulante Goldie Hawn, toutes deux en affaires sentimentales avec Warren Beatty pendant le tournage. La fille de Debbie Reynolds, Carrie Fisher, dans son premier rôle au cinéma, y fait une courte mais mémorable apparition en fille délurée. La musique a été composée par Paul Simon et la réalisation confiée à Hal Ashby, auteur de long-métrages remarqués comme Harold et Maud (1971) et En Route vers la gloire (1972) et considéré aux USA comme un cinéaste majeur du Nouvel Hollywood. Le substrat politique de son film Shampoo est, avec le recul, saisissant (Nixon promettait une administration transparente !), quoique que jamais exploité pleinement à l’écran : le film se contente de quelques allusions (soirée électorale, discours télévisée). Le film conserve délibérément le ton de la comédie en nous invitant à suivre les errances amoureuses d’un coiffeur sans avenir. La seule motivation existentielle de cet adonis consiste à avoir des relations sexuelles avec un maximum de femmes rencontrées tout en affichant une affabilité qui le rend absolument indifférent aux conséquences de ses actes. Hal Ashby a soigné sa mise en scène, qui évite le piège du graveleux et de l’érotisation, en dirigeant fermement ses excellents comédiens. Pourtant malgré la conjonction de talent, Shampoo ne suscite pas vraiment le sourire présumé pour une comédie de mœurs. L’abattage des actrices, splendidement photographiées par László Kovács, ne rattrape jamais la vacuité du personnage de George dont les exploits finissent par provoquer l’ennui, reflet de cet éloge du plaisir des années 70. Antiféministe, ponctué de clichés et pénalisé par un rythme inégal, Shampoo manque assurément d’intensité émotionnelle. Cependant sa description cinglante de l’Amérique « nixonienne », faisant un lointain écho aux actuelles dérives politico-sociales outre-Atlantique, lui assure une dimension prophétique inespérée. Une satire grinçante et affectée.

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Commentaire technique

Nouveau transfert numérique créé en résolution 4K à partir du négatif original 35 mm effectué à Cineric de New York sur un scanner « humide » ; une restauration plus ancienne supervisée par le directeur de la photographie László Kovács a été utilisé comme référence pour les couleurs. La bande son originale monophonique a été restaurée à partir des éléments originaux 35 mm magnétique par Chace Audio by Deluxe à Burbank en Californie. Le remix 5.1 a ensuite été créé à partir de la même source.

Image : copie HD, nouvelle restauration 4K, excellente définition, texture organique de la pellicule argentique conservé, superbe contraste aux noirs denses, étalonnage chaud et chatoyant, colorimétrie vive aux tons saturés, aucun défaut, l’image est éclatante et propre

Son : mixage anglais 1.0 monophonique original clair et dynamique, sans distorsion, bien équilibré, pas de souffle ; le remixage 5.1 se révèle très discret dans sa spatialisation, doté d’un niveau plus bas, il procure une certaine aération qui ne modifie pas radicalement la sensation d’écoute quoique l’ouverture frontale soit relativement ample ; la VF monophonique 1.0 possède une bonne dynamique mais les dialogues dominants sont moins bien équilibrés avec les ambiances