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Marthe : un film romanesque classique et émouvant (en DVD)

DVD Marthe 00

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)

Synopsis

Blessé à Verdun, un jeune poilu est accueilli dans un hôpital militaire au Croisic. Il y fait la connaissance d'une jeune institutrice dont il tombe immédiatement amoureux. Son sentiment étant partagé, il est le plus heureux des hommes. Mais il est renvoyé sur le front, sans savoir s'il reverra celle qu'il aime plus que tout…

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• Titre original : Marthe
• Support testé : DVD
• Genre : drame, romance
• Année : 1997
• Réalisation : Jean-Loup Hubert
• Casting : Clotilde Courau, Guillaume Depardieu, Bernard Giraudeau, Thérèse Liotard, Gérard Jugnot, Serge Riaboukine, Loïc Corbery, Mathias Jung, Cerise Leclerc
• Durée : 1 h 55 mn 35
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1
• Sous-titrage : aucun
• Piste sonore : Dolby Digital 2.0 français
• Bonus sur un DVD séparé : scènes coupées, commentées par Jean-Loup Hubert (28 mn 09) - Yves Alion présente le film (9 mn 20) - entretiens avec Jean-Loup Hubert, le réalisateur du film en 2019 (49 mn 53) et en 1997 (sonore, 15 mn 29) - entretien avec Clotilde Courau en 1997 (audio, 7 mn 46) - entretien avec Gérard Jugnot en 2019 (23 mn 47) - entretien avec Jean-François Lepetit producteur en 2019 (19 mn 18) - entretien avec Jean-Marie Dreujou, directeur de la photographie en 2019 (14 mn 21) - numéro spécial du magazine « Ciné Actu » de France Supervision (1997, 13 mn 25, réalisé par Michel Torend) - Making of (17 mn 27) - photos de tournage (4 mn)
• Supplément : fac-similé de 112 pages du numéro 659 (janvier 2019) de l’ « Avant-Scène Cinéma » consacré au film : scénario complet avec dialogues, présentation du réalisateur, rétrospective des films consacrés à la Grande Guerre, revue de presse
• Éditeur : L’Avant-scène Cinéma et ESC Éditions

Commentaire artistique

Jean-Loup Hubert, surtout connu du public pour son film autobiographique Le Grand chemin (1987), écrit et réalise Marthe (Marthe ou la promesse du jour) en 1997, un de ses derniers films, où il raconte une ardente histoire d’amour sur fond tragique de Grande Guerre. Pour tout connaître de ce mélodrame, l'édition collector DVD (on regrette ce choix technique) aligne une profusion de suppléments (sur un DVD séparé), accompagnés du numéro 659 (janvier 2019) de l’ « Avant-Scène Cinéma » comprenant le scénario intégral et les dialogues complété par un dossier aussi fourni que passionnant. Dans un des bonus de l’année de sortie, Jean-Loup Hubert explicite son intention de réaliser, à la fin du deuxième millénaire, un film mettant en correspondance les conséquences humaines de 14-18, gâchis de la « chair à canon », et celles de l’évolution économique dont le désordre, inéluctable semble-t-il (vérifié hélas de nos jours), provoque les inégalités sociales et la précarité. Mais par-delà cette vision universaliste, Marthe est, tout d’abord, une histoire d’amour passionné dont la mise en danger émotionnelle transcende celle de la mort au combat. L’intrigue oppose la cruauté des scènes réalistes des tranchées à la quiétude de la région du Croisic où convalescence et amour font bon ménage, alternative classique des forces positives de l’amour à celles négative de la guerre et de la mort. La caractérisation des deux ambiances a été savamment transcrite par le directeur de la photographie Jean-Marie Dreujou, alors tout jeune, c’est son quatrième film (cf., entretien). La violence des combats est admirablement reconstituée par de longs plans filmés à la steadycam en privilégiant, directement au tournage, les tons froids monochromatiques dans les brun-verts afin de plonger le spectateur dans la boue des tranchées. Au contraire, l’atmosphère paisible du Croisic, entre vent et mer, privilégie la douceur par l’emploi d’une autre émulsion (Fujichrome) : en intérieur, la lumière des scènes éclairée à la bougie et à lampe à pétrole est diffuse alors qu’en extérieur l’éclairage hivernal plus froid passe par l’usage de lampes artificielles et de tournages avec absence du soleil. L’intrigue, qui se déroule pour l’essentiel durant le bref temps de la réadaptation, mise sur la caractérisation de ses protagonistes. Simon, héros juif alsacien sans passé, veut pleinement vivre cette seconde chance. Marthe, institutrice réservée, libre, sensuelle, honnête et croyante, est le produit d’une double éducation : paternelle et ouverte, loin du tutorat exercé alors sur les filles, plus réglementé et rigoriste au pensionnat. Auteur du couple vont graviter divers personnages, attachants et représentatifs, comme les soldats, notamment l’unijambiste Henri ou l’africain Mouloud, qui exaltent le sens de l’amitié et la noblesse de la camaraderie, ainsi que le colonel qui symbolise, malgré sa finesse et son intelligence, la classe des nantis, responsable du conflit pour mieux endiguer les mouvements sociaux qui agitaient me monde au début du vingtième siècle. Le casting « intuitif », selon le cinéaste, réunit d’excellents comédiens : les deux amants sont incarnés avec sensibilité par les tous jeunes Clotilde Courau (devenue depuis princesse de Savoie) et Guillaume Depardieu, le rôle du soldat amputé échoit à Gérard Jugnot, remarquable dans un contre-emploi, et Bernard Giraudeau, interprète avec sa sensibilité naturelle le médecin colonel. Marthe n’est que très partiellement autobiographique s’inspirant de Marthe, la grand-mère du scénariste-réalisateur, qui avait rencontré son futur mari alors en convalescence. Mais le film reste une fiction sur l’amour et le refus des diktats de tout ordre avec une conception mélodramatique affirmée, narrant le destin de cette jeune femme aimée par deux hommes, entre amour « fraternel » et amour passion. Si certaines séquences ne manquent pas d’intensité, en particulier le traitement immersif des scènes de combats et l’évocation des troubles psychologiques des poilus en zone civile, Marthe manque parfois de cette fougue amoureuse censée animer les deux amants ! Son penchant appuyé pour les bons sentiments et son final optimiste maladroit desservent inutilement la dénonciation antimilitariste que Marthe semblait vouloir développer. Poignant mais trop mélodramatique.

 

DVD Marthe

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Commentaire technique

Image : copie SD, nouveau Master réétalonné en haute-définition, définition correcte compte tenu du support DVD qui limite, hélas, le piqué dans les détails, bonne gestion du contraste qui est parfois un peu trop marqué, grain argentique discret, nouvel étalonnage naturaliste à la colorimétrie plutôt froide dans les bruns et bleu ou vert, excluant complètement l’exubérance des couleurs, tons réalistes, image propre sans défaut

Son : mixage 2.0 (Dolby Stéréo au cinéma), clair et dynamique, dialogues centrés très intelligibles et équilibrés, léger bruit de fond, pas de distorsion, la spatialisation ouverte, limitée par le mixage stéréo, se veut réaliste en élargissant les ambiances naturelles (vent, mer) et les sonorités des scènes de guerre, réverbération légèrement métalliques et artificielles

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)
Mixage sonore : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rouge(5/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0119625/

 

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