Les Ailes de l'espérance : un mélo bien-pensant et sans finesse (en Blu-ray et DVD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

Dean Hess, pilote de l'US Air Force, bombarde par inadvertance un orphelinat durant la Seconde Guerre mondiale. Rongé par le remord, il part servir comme pilote-instructeur au sein de l'armée durant la guerre de Corée où il vient en aide à la mission pour orphelins dont s’occupe En Soon Yang. Mais un de ses pilotes fait la même erreur que lui et cause la mort de nombreux innocents…

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• Titre original : Battle Hymn
• Support testé : blu-ray
• Genre : guerre, drame, historique
• Année : 1957
• Réalisation : Douglas Sirk
• Casting : Rock Hudson, Anna Kashfi , Dan Duryea, Don DeFore, Martha Hyer, Jock Mahoney, Alan Hale Jr., James Edwards
• Durée : 1 h 48 mn 20
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,35/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais, français
• Bonus : Douglas Sirk par Jean-Pierre Dionnet (8 mn 41) - le film par Jean-Pierre Dionnet (7 mn 07) - galerie de photographies (1 mn 12) - bande annonce (3 mn 10) - collection Douglas Sirk - jaquette réversible avec affiche originale - DVD du film - livret de 20 pages « Deux ou trois choses que je sais de Douglas Sirk » rédigé par Louis Skorecki
• Éditeur : Elephant films

Commentaire artistique

L’autobiographie du colonel Dean Elmer Hess « Battle Hymn » publiée en 1956 est la base du scénario de Charles Grayson et de Vincent B. Evans pour le film Les Ailes de l’espérance réalisé par Douglas Sirk en 1957. L’officier, ex-pasteur, a été l’instigateur pendant la guerre de Corée du transport de quelques 950 orphelins par avions militaires (Kiddy Cart Airlift) vers l’île de Jeju lorsque Seoul fut attaquée par les nord-coréens. Cet exploit, que le film narre dans une reconstitution haute en couleur et forte en émotion, a depuis été contesté (2004), ce qui n’enlève rien à la dimension pathétique de ce grand mélo hollywoodien pur jus. Dirigée Douglas Sirk, maître incontesté du genre, ce mélodrame réunit une partie des familiers du cinéaste : sa vedette masculine de prédilection, Rock Hudson, ses techniciens attitrés Russell Metty, directeur de la photographie, et Frank Skinner, compositeur de musique et enfin son fidèle producteur Ross Hunter. Si le conseiller technique du film est bien le colonel Hess en personne, l’authenticité du tournage est limitée par le scénario ampoulé et par un tournage en Cinémascope en Arizona. Néanmoins 25 des vrais orphelins furent transportés de Corée vers Hollywood pour participer au tournage, les avions Mustangs presque identiques à ceux utilisés en Corée ont été fournis par de l’armée de l’air et Rock Hudson eut le privilège de porter le casque véritable du colonel ! Avec l’habituelle licence artistique propre aux mélodrames, Les Ailes de l’espérance respecte les faits historiques dans les grandes lignes tout en privilégiant les émotions et l’empathie des diverses relations humaines, y compris la fiction d’une vague romance impossible. Hormis quelques scènes d’action aux effets spéciaux désuets (transparences manifestes), le film est plutôt bavard, capitalisant sur le personnage héroïque en voie de rédemption que joue Rock Hudson avec tout son charisme naturel et sur la sympathie éprouvée devant le drame de ces petits coréens, victimes de la guerre. Le scénario a étoffé la narration en ne se refusant aucun stéréotype : la jolie coréenne dévouée En Soon Yang (Anna Kashi), le sergent serviable et pittoresque Herman (Dan Duryea), le militaire borné Skidmore (Don DeFore), le major noir Moore (Jock Mahoney) et l'asiatique sage Lun-Wa (Philip Ahn). Conforme à l’éthique en vigueur dans les films hollywoodiens des années 50, Les Ailes de l’espérance résout radicalement l’amorce de la romance inimaginable avec un homme marié, présente les pilotes américains comme les défenseurs de la justice (contre les communistes nord-coréens) et concilie philosophie chrétienne et asiatique par ses personnages secondaires, asiatiques ou noir, afin de concrétiser les leçons de morale que cette histoire dispense avec force trémolos (dont la scène finale). Malgré tout son talent à traiter des grandes histoires pathétiques et la performance de Rock Hudson, qui manque néanmoins de l'ambiguïté que son rôle supposait, Douglas Sirk ne parvient pas toujours à retenir l’attention : dans ce film inégal, il peine à retrouver l’intensité poignante de ses meilleures réalisations, notamment de La Ronde de l’aube, un autre mélo aérien qu’il dirige l’année suivante. Convenu et simpliste.

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Commentaire technique

Image : copie HD, définition variable atténuée par le grain de la pellicule et par un fort contraste expliquant la densité élevée de l’image, étalonnage sombre, colorimétrie chaude aux tons exagérément saturés

Son : mixage monophonique anglais clair et sans distorsion, léger bruit de fond, bon équilibre dialogues ambiances ; VF claire, voix trop détachées des ambiances