Alexandre le Grand : une superproduction rabotée qui ne rend pas justice à son réalisateur (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
Né en 356 avant Jésus Christ, sur fond d'intense agitation politique, Alexandre suivit l'enseignement d'Aristote avant d'être désigné pour prendre la suite de son père à la tête de son peuple, et de partir à la conquête du monde.
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• Titre original : Alexander the Great
• Support testé : blu-ray
• Genre : biopic, péplum, historique
• Année : 1956
• Réalisation : Robert Rossen
• Casting : Richard Burton, Fredric March, Claire Bloom, Barry Jones, Harry Andrews, Danielle Darrieux, Stanley Baker, Peter Cushing, Helmut Dantine, Michael Hordem
• Durée : 2 h 15 mn 50
• Format vidéo : 16/9 (2,31/1)
• Format ciné : 2,55/1 (CinemaScope 55)
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 anglais, français
• Bonus : bande annonce (2 mn 44) - présentation par Patrick Brion (17 mn 04)
• Éditeur : Sidonis Calysta
Commentaire artistique
Alexandre le grand, péplum et biopic sur la vie du grand conquérant macédonien, a été entièrement filmé en Espagne, bien loin des sites historiques authentiques, par l’excellent directeur photo Robert Krasker, avec Richard Burton dans la trentaine, peu convaincant en adolescent dans la première partie du film. Le cinéaste aux commandes de cette superproduction hollywoodienne - la première délocalisée en Espagne - est Robert Rossen dont le témoignage contraint en 1953 devant la Commission des activités anti-américaines (HUAC) déstabilisa la carrière. Situé entre l’échec de Mango (1954) et l’immense succès de L’Arnaqueur (1961), Alexandre le Grand n’aura pas le succès escompté et décevra les critiques et sa star masculine qui y regardera ensuite à deux fois avant de s’engager dans l’aventure de Cléopâtre (1963). D’une durée initiale de trois heures avec entracte, le film sera remonté à plusieurs reprises : dans la version présentée sur ce blu-ray, la plus courte et la plus répandue, le détail de la campagne en Inde et la mort d’Attale passent à la trappe tandis que la mort d’Alexandre est vite expédiée. Le scénario de Robert Rossen, premier cinéaste à s’attaquer au personnage jusque-là boudé par le 7e Art (hormis une version indienne en 1941 et deux téléfilms en 1950 et 1955), est plus introspectif que spectaculaire : le portrait qu’il dresse de ce dirigeant assoiffé de pouvoir dénonce, en résonance avec le contexte de la guerre froide des années 50, le cynisme politique, la corruption et la montée des impérialismes qui ont brisé tous les rêves idéalistes. Ce n’est guère étonnant de la part de ce réalisateur dont les convictions politiques de gauche ont été mises à mal par le maccarthysme et la sinistre « liste noire ». Pour incarner toute la complexité psychologique du personnage qui n’intéressa pas Charlton Heston, c’est Richard Burton, familier du genre (La Tunique d’Henry Koster en 1953) qui sera chargé d’interpréter le conquérant mais sa prestation se révèlera excessivement théâtrale. Il est entouré d’une pléiade internationale de grands acteurs : Danielle Darrieux (Olympias) et Claire Bloom (Barsine) pour les rôles féminins et pour les hommes, Fredric March (Philippe), Barry Jones (Aristote), Harry Andrews (Darius) et Stanley Baker (Attale), secondés par Peter Cushing (Memnon), Helmut Dantine (Nectanébo) et Michael Hordem (Démosthène). Pour décrire cette multitude de personnages, Robert Rossen ne se contente pas de quelques traits sommaires et essaye, chaque fois que possible, de nuancer et d’enrichir chaque caractère. Et si il insiste sur l’ambition du jeune Alexandre, il en analyse les causes familiales (Philippe un roi et un père violent, Olympias une mère possessive et arriviste) et philosophiques (influence d’un Aristote revanchard). Très documentée et ponctuée de scènes de batailles grandioses, moins cependant que la version d’Oliver Stone (si celle de Gaugamèles est reconstituée, on n’aura pas droit à la charge des éléphants de la bataille d’Hydaspe en Inde), la mise en scène surprend par son refus d’hypertrophie chère au genre : au contraire le réalisateur a tout fait pour gommer la dimension grandiose du spectacle au profit d’une approche plus intimiste de l’homme. Il est dommage que le montage actuel par le studio ait déséquilibré le film : si la première partie est passionnante (relations père et fils, arcanes du pouvoir), la seconde (montée sur le trône, campagnes militaires, culte de la personnalité) souffre cruellement de la réduction drastique du minutage qui a saboté les intentions du cinéaste. Dommage que cette vision très personnelle, devenue bancale par ses raccourcis inexpliqués, se résume à une réalisation trop académique bien peu conforme au modèle habituel du péplum ce qui explique son échec commercial.
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Commentaire technique
Image : copie HD 2,35/1 ne respectant le format de tournage (CinemaScope 2,55/1), qui manque très cruellement de définition, piqué variable chutant sur les bords, granulation omniprésente, contraste variable et image pas toujours lumineuse, étalonnage chaud et colorimétrie un peu terne dans les tons orangés, image propre non exempt de petits défauts
Son : mixage anglais 2.0 bien que le film au cinéma disposait de 4 pistes stéréo, dialogues très clairs, spatialisation excessivement frontale et sons métalliques, ambiances de bataille et musique relativement amples, pas de distorsion ni de défaut majeur ; la VF ancienne donne, comme souvent, la prépondérance aux voix sur les ambiances
Notre avis
Image : (3,5/5)
Mixages sonores : 
(3,5/5)
Bonus : (1,5/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0048937/
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