Les Affameurs : un western archétypal fougueux filmé en Oregon (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(4,5/5).
Synopsis :
Deux hommes au passé trouble, Glyn McLyntock et son ami Emerson Cole, escortent la longue marche d’un convoi de pionniers. Arrivés à Portland, les fermiers achètent des vivres et du bétail que Hendricks, un négociant de la ville, promet d’envoyer avant l’automne. Les mois passent et la livraison se fait attendre...
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• Titre original : Bend of the River
• Support testé : blu-ray
• Genre : western
• Année : 1952
• Réalisation : Anthony Mann
• Casting : James Stewart, Arthur Kennedy, Julie Adams, Rock Hudson, Lori Nelson, Jay C. Flippen, Chubby Johnson, Stepin Fetchit, Harry Morgan, Howard Petrie
• Durée : 1 h 31 mn 06
• Format vidéo : 16/9 (1,33/1)
• Format ciné : 1,37/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais, français
• Bonus : conversation entre Mathieu Macheret et Bernard Benoliel (41 mn 48) - interview audio de James Stewart par Joan Bakewell au National Film Theater Londres 1973 (74 mn 39) - DVD du film (1 h 27 mn 22) - fac-similé du numéro 660 de mars 2019 de la revue « L'Avant-Scène Cinéma », consacré au film Les Affameurs (100 pages) comprenant : un dossier sur le film, le découpage plan par plan, le relevé des dialogues et leur traduction par René Marx, vidéogrammes
• Éditeur : Rimini Éditions
Commentaire artistique
Livré dans un très beau boîtier combo Blu-ray/DVD avec fourreau cartonné, le western classique Les Affameurs n’aura aucun secret pour les cinéphiles et les curieux qui se plongeront dans le numéro (intégral mais de format réduit) de « L'Avant-Scène Cinéma » inclus dans cette édition française de référence. Unissant les talents du réalisateur Anthony Mann et de l’acteur James Stewart, ce film, qui vient d’être réédité au cinéma par Mary-X Distribution, a été gratifié de tous les superlatifs imaginables vantant, à juste titre, sa qualité de chef-d’œuvre. Déjà auteur du remarquable Winchester‘73 (1950), avec la même star masculine, Antony Mann, maître du genre, dirigera nombre de westerns mémorables dans les années 50 : son style nerveux et sa prédilection pour les histoires limpides, dans lesquelles s’affrontent souvent deux caractères contradictoires, ont su capter l’attention du public et la reconnaissance des critiques. Les Affameurs est scénarisé très librement, à partir du roman de Bill Gulick « Bend of The Snake» (1950), par Borden Chase, écrivain réputé pour ses scripts sur l’Ouest au service de cinéastes hollywoodiens de la trempe d’Howard Hawks, King Vidor ou John Sturges. Anthony Mann s’empare de l’intrigue, mêlant le récit d’une amitié contrariée au contexte de la marche d’un convoi de pionniers vers l’Ouest et applique à sa manière, les leçons retenues de John Ford dont il admirait l’excellence formelle insurpassable. Malgré la simplicité apparente de son récit, Les Affameurs possède une profondeur dramatique et une richesse narrative incroyablement efficaces. C’est avec James Stewart, son acteur favori (huit films ensemble), dont le charisme, la voix haut perchée et le sens de l’humour (cf., l’interview de la star donnée en audio en bonus) font merveille pour incarner ce héros taiseux mais opiniâtre, que le réalisateur raconte la violence de la vie sur la Frontière. Aux côté de l’acteur, Arthur Kennedy et le tout jeune Rock Hudson, assurent, par leurs compositions nuancées et fascinantes, l’intensité du drame tandis que la touche romantique est assurée par la présence de Julie Adams (célèbre comme naïade dans L’Étrange créature du lac noir, 1954), et, dans une moindre mesure, de Lori Nelson. Régulièrement qualifié de magistral, le western Les Affameurs témoigne du goût prononcé de son réalisateur pour le genre qui était, selon lui, le seul capable de fusionner la dimension légendaire et les tourments des passions humaines sur fond de sites naturels suggestifs (ici le mont Hood qui domine dans le cadre et qui a été interprété comme la métaphore de l’aventure vécue par Glyn McLyntock). Les Affameurs est, à ce titre, exemplaire : premier film en Technicolor du cinéaste, il bénéficie de l’ampleur et du souffle épique de la photographie d’Irving Glassberg dans les superbes paysages verdoyants ou enneigés de l’Oregon. Un des atouts qui, avec la musique colorée de Hans J. Salter, contribuent à la simplicité efficiente de la mise en scène : inutile de chercher à décrypter la multiplicité des jalons disséminés par le cinéaste dans son œuvre, il suffira de se laisser porter par les péripéties d’une intrigue âpre et par la caractérisation habile et trompeuse de ses protagonistes bien qu’elle ne soit pas aussi imprévisible que souhaitée. Sous ses allures de série B dont l’argument sur le thème de la rédemption n’a rien d’original et qui ne peut éviter les préjugés raciste et antiféministe, aujourd’hui difficilement recevables, Les Affameurs qui a laissé une trace indélébile chez tous les amateurs du genre, peut être salué comme un archétype du western fébrile filmé en extérieurs loin des contraintes des studios. Magnifique.
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Commentaire technique
Image : copie HD, nouveau master haute définition, définition variable selon les plans, la granulation de la pellicule 35 mm combinée à la difficulté de faire coïncider à la perfection les trois négatifs du Technicolor Trichrome expliquent l’impression de diffusion des couleurs et le manque certain de piqué, le contraste est bien maîtrisé même en basse lumière, l’étalonnage chaud et la colorimétrie « naturaliste » dans la gamme typique du Technicolor, image propre sans défaut, tons saturés
Son : mixage anglais 2.0 monophonique dynamique, bien équilibré, très clair et sans distorsion, belle mise en valeur de la partition d’Hans J. Salter ; la VF ancienne ne peut s’affranchir d’une postsynchronisation artificielle qui préfère avantager les voix plutôt que les ambiances
Notre avis
Image : 
(3,5/5)
Mixages sonores : 
(3/5)
Bonus : (5/5)
Packaging : (4/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0044413/
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