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The House that Jack Built : de l’art du psychopathe (en Blu-ray, DVD et VOD)

Blu ray The House that Jack built 00

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)

Synopsis

Dans les années 70 aux États-Unis, nous suivons le très brillant Jack à travers cinq incidents et découvrons les meurtres qui vont marquer son parcours de tueur en série. L'histoire est vécue du point de vue de Jack. Il considère chaque meurtre comme une œuvre d'art en soi. Alors que l'ultime et inévitable intervention de la police ne cesse de se rapprocher (ce qui exaspère Jack et lui met la pression) il décide, contrairement à toute logique, de prendre de plus en plus de risques. Tout au long du film, nous découvrons les descriptions de Jack sur sa situation personnelle, ses problèmes et ses pensées à travers sa conversation avec un inconnu, Verge. Un mélange grotesque de sophismes, d'apitoiement presque enfantin sur soi et d'explications détaillées sur les manœuvres dangereuses et difficiles de Jack.

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• Titre original : The House that Jack Built
• Support testé : blu-ray
• Genre : horreur, thriller
• Année : 2018
• Réalisation : Lars von Trier
• Casting : Matt Dillon, Bruno Ganz, Uma Thurman, Siobhan Fallon Hogan, Sofie Gråbøl, Riley Keough, Jeremy Davies, Ed Speleers
• Durée : 2 h 32 mn 09
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,37/1 et 2,39/1 Couleur et Noir et Blanc
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 et 2.0 anglais
• Bonus : interview de Lars von Trier (33 mn 44) - entretien avec Pacôme Thiellement (31 mn 33) - entretien avec Stéphane du Mesnildot (21 mn 32)
• Éditeur : Potemkine

Commentaire artistique

Le nouvel opus, écrit et réalisé par Lars von Trier, semble renouer avec son premier long-métrage Element of Crime (1984), dystopie à propos d’un tueur en série où la comptine « The House that Jack Built » était déjà citée. The House that Jack Built, thriller subjectif, nous convie à partager les pensées et les actes ultra-violents de « Mr. Sophistication », un psychopathe fasciné par ses meurtres qu’il met en scène et considère comme des œuvres d’art. Conçu initialement comme une série télévisée, le film tourné en Suède et au Danemark réunit deux acteurs remarquables, Bruno Ganz (disparu en février 2019, c’est son avant-dernier film) composant une sorte de Virgile fantasmé et Matt Dillon qui incarne Jack. Le casting éclectique des victimes féminines compte Uma Thurman et Siobhan Fallon Hogan, deux actrices ayant déjà jouées dans des films de Lars von Trier. Le film est finalement présenté hors compétition au festival de Cannes où le cinéaste n’est plus interdit. Découpée en « incidents » (les meurtres), la narration est conduite par le dialogue établi entre le tueur en série, personnage inspiré partiellement d’un vrai psychopathe, Richard Kuklinski « Iceman », et son guide aux Enfer, Verge, le meurtrier Jack relatant avec force détails ses « œuvres d’art » ou « incidents ». L’amoralité pathologique de Jack est la preuve de la vacuité de l’existence selon la vision nihiliste du réalisateur et scénariste qui convoque à cet effet de grands écrivains, Dante Alighieri pour la « Divine Comédie » et Goethe pour « Faust », formulant deux visions radicales de l’Humanité. Le cinéaste ne s’arrête pas à ces références, faisant intervenir Glenn Gould et ne se privant pas d’allusions au passé nazi en citant Hitler, Albert Speer et les camps de concentrations qui ont tous influencé les motivations du tueur. Lars von Trier livre également un kaléidoscope visuel de ses principaux films dans une étonnante séquence censée résumer les rapports de Jack avec l’Art. S’achevant sur une extraordinaire vision infernale inspirée de Delacroix, The House that Jack Built n’est pas un film de tout repos : outre les innombrables éléments crypto-intellectuels qui parsèment le récit, le film enchaîne bon nombre de séquences gores véritablement choquantes (effets spéciaux au réalisme effrayant) et qui ont révulsé les spectateurs sensibles ou peu habitués au cinéma controversé de Lars von Trier. Comme la plupart des films du cinéaste, The House that Jack Built oblige le spectateur à se livrer à une analyse du contenu qui ici, forcément complexe sous ses dehors de film de série B d’horreur, combine provocation, sadisme, misogynie et réflexion philosophique sur le mal ! Si l’efficacité de sa réalisation n’est plus à démontrer, le cinéaste manie parfois si lourdement la métaphore que ses séquences frôlent la boursouflure baroque… mais quelle imagination pour ses visions esthétisantes souvent mémorables ! Moins scandaleux que Nymphomaniac (2013) mais tout aussi dérangeant, spécialement pour son manque de considération des femmes montrées au fil des « incidents », The House that Jack Built, interdit au moins de 16 ans, s’affirme comme le prolongement naturel de l’œuvre incessamment métaphorique de Lars von Trier (cf., bonus avec son interview), ce qui ne surprendra pas ses admirateurs mais a toutes les chances de déclencher, une fois encore, l’ire de ses contempteurs. Sanglant et démesuré.

 

Blu ray The House that Jack built

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Commentaire technique

Image : copie HD, excellente définition avec un bon niveau de détail (tournage avec caméra Arri Alexa Mini), contraste remarquable quel que soit le niveau d’éclairement des scènes, étalonnage naturaliste plutôt neutre, colorimétrie réaliste sans dominante

Son : mixage anglais 5.1, clair et dynamique, dialogues (et voix off) centrés équilibrés, spatialisation naturaliste aux ambiances efficaces, sans surenchère et bien réparties sur les surrounds

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt4003440/

 

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