Outfall : un huis clos tortueux (en Blu-ray, DVD et VOD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

Lewis est un homme apparemment ordinaire, mais en réalité, il cache une obsession - la vengeance - contre Cathy. Lewis kidnappe Cathy en plein jour et l'emmène chez lui, où il l'enferme dans une cellule insonorisée et tente d'extraire un sombre secret de son passé.

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• Titre original : 10x10
• Support testé : blu-ray
• Genre : thriller
• Année : 2018
• Réalisation : Suzi Ewing
• Casting : Luke Evans, Kelly Reilly, Noel Clarke, Olivia Chenery, Benjamin Hoetjes, Jill Winternitz, Jason Maza
• Durée : 1 h 26 mn 42 s
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,35/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 anglais, français
• Bonus : Making of (13 mn 29)
• Éditeur : Wild Side Video

Commentaire artistique

Le titre « français » Outfall selon la fâcheuse tendance à privilégier les titres anglais, ne rend pas justice à l’original 10x10, entendez les dimensions de la pièce « sourde » d’une large villa d’architecte où va se dérouler l’essentiel de l’action, hormis les scènes d’exposition. Tout le scénario consiste à dépeindre les affrontements qui opposent un homme séquestreur et une jeune femme enlevée : ce thriller tient beaucoup du match de boxe entre deux tempéraments entiers dont un passé mystérieux aurait avivé la rancune et le chagrin. Pour tenir le temps du film, le scénario ne cesse de manipuler le spectateur en jouant sur les faux semblants et les retournements tarabiscotés du récit qui finissent par laisser une impression d’intrigue artificielle perdant toute crédibilité dans sa perspective de mystifier à tout prix. Les changements incessants de personnalité des deux protagonistes brouillent la tension du suspense et peinent à maintenir un semblant de cohérence. Ce n’est pas que l’interprétation soit en cause, Kelly Reilly et Luke Evans endossent leur rôle avec conviction, et la mise en scène de Suzy Ewing est un modèle de gestion de l’espace assortie d’une belle subtilité dans l’élaboration du mixage sonore. Mais, manifestement, le film souffre d’un dilemme d’écriture : comment garder opaques un maximum de temps les raisons qui poussent un homme à enfermer une femme dans un pièce invisible en se contentant de parler avec sa victime, puis, une fois le mobile connu, comment s’arranger pour retourner moult fois la situation. Si le script « tortueux » fait par moments illusion, son excès de roublardise finit pas déconnecter l’attention, d’autant que plusieurs scènes sont à la limite de l’absurde (on se demande pourquoi Kelly manque aussi fréquemment l’occasion de se servir du revolver…). Ce film de genre, qui se voudrait machiavélique mais qui n’est pas toujours inspiré et qui ne peut éviter les clichés, ne dépasse guère le niveau divertissant du thriller psychologique.

Commentaire technique

Image : copie HD, belle image détaillée avec du piqué sur les gros plans et les textures, assez bon contraste, étalonnage lumineux et colorimétrie naturaliste aux teintes tirant sur le monochrome (pièce) ou froides (maison)

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Son : mixage anglais 5.1 dynamique, dialogues clairs centrés, spatialisation très contenue, hormis les premières séquences, surrounds peu sollicités mais beau travail sur l’acoustique de la pièce « aveugle et sourde » ; VF correcte mais peu recommandable pour ce film où les dialogues dominent