Shock Corridor - The Naked Kiss : deux chefs-d’œuvre de Samuel Fuller en HD (en Blu-ray)

Note artistique : (4,5/5)

Synopsis

Deux titres majeurs de Samuel Fuller, en exclusivité Fnac, qui valurent au cinéaste une exclusion hollywoodienne dans les années 60.

Shock Corridor : en vue d'obtenir le prix Pulitzer, un journaliste cynique et ambitieux se fait passer pour un fou et interner dans un asile afin d'enquêter sur un meurtre. Mais plus il se rapproche de l'assassin, plus sa propre folie le guette…

The Naked Kiss : comme prise d'une folie meurtrière, Kelly, prostituée, se bat avec rage contre son proxénète, lui reprend l'argent qu'il lui avait « prélevé », se remaquille, réajuste sa perruque et décide de quitter le milieu honteux et glauque de la prostitution pour toujours. Deux ans plus tard, elle vit dans une petite ville américaine bien tranquille. Mais ce tableau paisible s'assombrit à l'arrivée d'un flic véreux qui connaît son passé…

• Titre original : Shock Corridor - The Naked Kiss
• Support testé : blu-ray
• Genre : thriller, drame,
• Année : 1963, 1964
• Réalisation : Samuel Fuller
• Casting : (1) Peter Breck, Constance Towers, Gene Evans, James Best, Hari Rhodes, Larry Tucker (2) Constance Towers, Anthony Eisley, Michael Dante, Virginia Grey, Patsy Kelly, Betty Bronson, Marie Devereux
• Durée : 1 h 41 mn 23 s - 1 h 30mn 43 s
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1 Noir et Blanc (couleurs dans de courtes séquences de Shock Corridor)
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais, français
• Bonus : (1) Play it around Sam, documentaire d'Olivier Serrano avec la participation de Jean Narboni, Noel Simsolo, François Guérif et Jacques Bral (2003, 25 mn 20) (2) aucun
• Éditeur : Wild Side Video

Commentaire artistique

Shock Corridor Note artistique : (5/5)

Cinéaste américain hors du commun, réputé pour ses films de guerre, Samuel Fuller va produire une œuvre très personnelle qui dérouta le public et la critique par son intransigeance, ses audaces et sa violence. En 1961 il réalise Shock Corridor, terrifiante plongée sur un asile psychiatrique dont l’intrigue fonctionne comme un thriller, mais dont le cadre et les personnages surpassent le seul intérêt du genre. Le cinéaste aborde métaphoriquement de nombreux thèmes de fond qui lui sont chers, le racisme et l’enfermement, critique sans concession des dérives de la société américaine. Filmé par Stanley Cortez, dans un magnifique noir et blanc (excepté deux séquences de 30 et 55 secondes en couleurs à 41 mn 23 et 69 mn 03 en 2,35/1 anamorphosé), en dix jours dans un décor de studio qui sera détruit pour la scène finale, Shock Corridor, magistralement interprétée par Peter Breck et l’excellente Constance Towers, multiplie les séquences chocs que les détracteurs n’ont pas manqué d’argumenter comme une dérive sensationnaliste. Effectivement Shock Corridor est un film âpre, oscillant sans cesse entre le malaise des situations et les traumatismes visuels et psychologiques, bref difficile à oublier, un chef-d’œuvre puissant et incontestable.

The Naked Kiss (Police spéciale) Note artistique : (4,5/5)

Après Shock Corridor, Samuel Fuller réalise The Naked Kiss sur un scénario peu commun qui évoque la rédemption d’une prostituée et aborde le thème de la pédophilie, des tabous pour Hollywood qui ne pardonna pas au cinéaste d’avoir dirigé ce film au traitement très particulier, mélange plutôt incompris de parodie involontaire et de critique du genre. La séquence d’ouverture, d’emblée, affiche le style choc qui caractérise le cinéaste : Constance Towers y interprète magistralement une prostituée rasée qui rosse son souteneur, une scène mémorable qui se prolonge par un maquillage face caméra pendant le générique ! La suite de l’intrigue n’est pas en reste, The Naked Kiss pourfendant sans concession la société américaine bien-pensante qui ne cesse de dissimuler ses pires travers. Aucun des protagonistes ne sort indemne de ce jeu de dupes où l’hypocrisie est la règle, une vision très pessimiste sans réelle échappatoire (voir le plan final). Toujours efficacement photographié par Stanley Cortez, la bonhomie apparente de la petite bourgade qui sert de cadre au récit transforme ce mélodrame en une impitoyable démonstration de la noirceur des faux semblants. Ce tableau cruel de la nature humaine, tout aussi dérangeant que celui de Shock Corridor, confirme la maestria de ce réalisateur d’exception. 

Commentaire technique

Image : copies HD, masters restaurés, excellente définition notamment sur les gros plans, granulation cinéma, contraste maîtrisé aux noirs profonds et aux blancs nuancés, gamme de gris régulière, défaut efficacement nettoyés ; courtes séquences en 2,35/1 anamorphosé en couleurs dans Shock Corridor à la colorimétrie chaude et chatoyante

Son : mixages monophoniques anglais, clairs et dynamiques, sans distorsion, spectre limité dans les aigus ; VF nettement moins convaincantes, datées et aux voix mixées trop en avant

Notre avis

Image : (4/5)
Mixages sonores : (3,5/5)
Bonus : Shock Corridor (3/5)  The Naked Kiss (0/5)
Packaging : (3/5)

IMDb
Shock Corridor : https://www.imdb.com/title/tt0057495/
The Naked Kiss : https://www.imdb.com/title/tt0058390/

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