Rose et le soldat : portrait chatoyant d’une jeune femme rebelle (en DVD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

La Martinique, en 1942, affamée par le blocus britannique, est sous la coupe de l’amiral Robert et de ses marins. Rose, jeune institutrice privée de son emploi par le régime de Vichy, est partagée entre ses convictions politiques et son amour naissant pour un soldat français, Jacques Meyer. Pour gagner sa vie, elle accepte de faire le ménage chez un jeune officier allemand gravement blessé et assigné à résidence. Elle espère pouvoir l’espionner et le livrer aux « dissidents », ces jeunes rebelles qui tentent, au péril de leur vie, de fuir en bateau vers les îles anglaises pour organiser la résistance…

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• Titre original : Rose et le soldat
• Support testé : DVD
• Genre : téléfilm, drame, historique
• Année : 2015
• Réalisation : Jean-Claude Barny
• Casting : Fred Testot, Zita Hanrot, Jean-Michel Martial, Jocelyne Béroard, Yann Gael, Augustin Legrand, Josef Mattes, Stanley Nourel, Pascal Legitimus, Christophe Malavoy
• Durée : 1 h 34 mn 47 s
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,78/1
• Sous-titrage : français
• Piste sonore : Dolby Digital 2.0 stéréo français
• Bonus : entretien avec Jean-Claude Barny, réalisateur (30 mn 41) - entretien avec Elizabeth Arnac, productrice (9 mn 39)
• Éditeur : BQHL Editions

Commentaire artistique

Bien que privilégiant le drame romanesque apte à captiver ses spectateurs, le scénario de Rose et le soldat, écrit par Philippe Bernard, a pour ambition de leur apprendre, surtout pour les métropolitains, ce qui s’est passé à la Martinique dans les années 40. L’île, ainsi que tous les territoires français d’outre-mer, a en effet été sous l’administration d’un Haut-commissaire de Vichy, Georges Robert, dont la fidélité à Pétain (il sera néanmoins relaxé par la Haute Cour de justice en 1947), l’autoritarisme excessif et les excès des militaires sous ses ordres ont poussé certains martiniquais à la « dissidence » en ralliant De Gaulle. C’est ce mandat très rude, « an tan Robé » en créole (« du temps de Robert »), que l’intrigue cherche à évoquer de manière tangible avec une caractérisation poussée de ses divers personnages. L’énergique et charmante Rose, excellemment interprétée par Zita Hanrot, et son entourage incarnent la jeunesse locale en butte aux humiliations et prête à la rébellion sous toutes ses formes. La complexité de la structure sociale de l’ile et des attitudes politiques variées de chacun a été habilement représentée à travers les membres de la famille éclatée de Rose, dont un père sans état d’âme (Pascal Legitimus). Si Georges Robert, joué avec prestance par Christophe Malavoy, et son vilain sbire Blandin (Augustin Legrand) sont montrés, à la limite de la caricature, comme les affreux de l’époque, le récit possède une belle tension dramatique liée aux deux personnages masculins principaux. L’un d’eux est un jeune officier allemand de sous-marin débarqué sur l’île que Rose tente d’espionner et qui se révélera d’une plus grande humanité que son appartenance au régime nazi laisserait supposer : un rôle tout en subtilité tenu par Josef Mattes. L’autre personnage est un officier français, Jacques Meyer, finement composé par Fred Testot qui parvient à nous convaincre de la sincérité de cet homme, partagé entre sa passion pour Rose, la rebelle, et son devoir de militaire. Filmé sur place, Rose et le soldat apparaît comme une illustration pimpante de l’Histoire avec ses personnages (Rose surtout) manifestement très modernisés. La réalisation classique, plutôt efficace malgré un rythme parfois inégal, favorise à juste titre, le portrait de Rose, une jeune femme déterminée dont l’interprétation exemplaire de Zita Hanrot justifie la vision de ce téléfilm instructif.

Commentaire technique

Image : copie SD, belle définition pour un support DVD, excellent contraste, étalonnage lumineux naturaliste, colorimétrie chatoyante aux tons vifs et saturés

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Son : mixage français 2.0 en stéréo pour un téléfilm conçu pour une diffusion télévisée, dialogues très intelligibles et bel équilibre voix/ambiances, immersion très limitée, spatialisation mesurée avec quelques effets latéraux, belle part accordée à la musique