Le Dernier des géants : un western crépusculaire à reconsidérer (en Blu-ray et DVD)

Note artistique : (4/5)

Synopsis

Précédé de sa réputation de justicier infaillible dans les duels au pistolet, John Bernard Books arrive à Carson City dans le Nevada. Tandis que plusieurs de ses vieux ennemis entendent bien lui faire payer une dette ancienne, Books oublie la menace pour consulter son ami, le Dr. Hostetler. Diagnostic : une longue maladie au stade terminal. Vénéré par le fils de sa logeuse, Books se refuse au désespoir, à la résignation. Quitte à mourir, autant mourir les bottes aux pieds et le colt arraché à son fourreau.

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• Titre original : The Shootist
• Support testé : blu-ray
• Genre : western
• Année : 1976
• Réalisation : Don Siegel
• Casting : John Wayne, Lauren Bacall, Ron Howard, James Stewart, Richard Boone, John Carradine
• Durée : 1 h 39 mn 03 s
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1 Noir et Blanc et Couleurs
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 anglais, français
• Bonus : présentation de Patrick Brion (7 mn 56) - présentation par John Landis (3 mn 41) - dans les coulisses (5 mn 11) - bande annonce (3 mn 20)
• Éditeur : Sidonis Calysta

Commentaire artistique

Ouvrant sur divers films célèbres et antérieurs de John Wayne (La Rivière rouge, Hondo, Rio Bravo, El Dorado…), le film de Don Siegel titré pompeusement en français Le Dernier des géants (The Shootist en VO c'est-à-dire « Le Tireur ») qui sera l’ultime western joué par le Duke est une agréable surprise. Le film relate la fin de vie d’un fameux tireur d’élite frappé par le cancer, John Bernard Books, protagoniste du roman de Glendon Swarthout adapté pour l’écran. Pour John Wayne, cette histoire dramatique et poignante était bien éloignée de ses rôles de héros plus grand que nature et incarnation virile de la conquête de l’Ouest ! Mais à l’époque il n’a plus tout à fait la même aura et doute de sa capacité à attirer les foules. Le sujet (prémonitoire selon certains mais, en réalité, son cancer de l’estomac dont il décédera ne sera détecté que plusieurs mois après la sortie du film ; en revanche il souffre d’une pneumonie durant le tournage) pourrait être bien trivial pour une star mythique de son envergure mais l’acteur (songe-t-il à ses adieux à l’écran ?) est partant d’autant qu’il apprécie assez Don Siegel pour ne pas risquer trop de discorde avec ce réalisateur et qu’on lui permet de choisir des acteurs de la trempe de Lauren Bacall et James Stewart (qui sort de sa retraite pour ce film). Ce très beau casting réunira aussi les excellents Pat Boone et John Carradine (inénarrable croque-mort) et le jeune Ron Howard. Dans ce western, qualifié de crépusculaire, sans grande action mais avec beaucoup d’émotion contenue, l’ambiance est à la mélancolie que le jeu subtil de l’acteur parvient à transmettre avec une grande justesse. Servie par une belle évocation d’une ville de l’Ouest en marche vers l’avenir avec l’eau courante, un tramway omnibus à cheval, de rares automobiles, le téléphone et le service de nettoyage à sec, la réalisation de Don Siegel excelle à décrire cette époque de mutation qui sonne le glas de la conquête et par conséquent du western. Dans cette atmosphère de changement, le héros d’autrefois est condamné d’avance et le film ne cesse de jouer mélodramatiquement avec la métaphore de la maladie. L’intrigue pourrait être pesante par son inaction, mais l’interprétation générale supplée au réel manque de dynamisme caractérisé par des échanges essentiellement verbaux (excepté la scène finale). Pour faire simple, John Wayne ne dégaine que dans la première et la dernière scène mais accapare tout l’attention dans ce récit qui lui donne constamment le beau rôle. Il faudra beaucoup d’habileté et de talent - qu’elle a à revendre - à Lauren Bacall pour exister à côté du mythe, mais sa grâce et sa présence constituent un réel atout pour ce western nostalgique qui ne remporta pas le succès escompté. Il est donc grand temps de réviser son opinion en le revoyant dans une copie restaurée à la hauteur.

Commentaire technique

Image : copie HD, version restaurée, superbe définition avec un excellent piqué sur les gros plans, contraste parfaitement maîtrisé, étalonnage chaud, colorimétrie nuancée aux tons saturés, pas de défaut particulier, image très propre

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Son : mixage monophonique anglais clair, dialogues dynamiques, pas de distorsion ou de bruit de fond, excellent équilibre voix et ambiances ; VF ancienne mais soignée