The Boys : le procès de quatre Teddy Boys (en DVD)

Note artistique : (3,5/5)

Synopsis

En 1962, accusés du meurtre sordide d'un gardien de nuit, quatre Teddy Boys se défendent à la barre dans un austère tribunal d'Angleterre. Malgré les flashbacks dans les vies des quatre teenagers un peu perdus, le suspense est à son comble. Au gré des témoignages troublants de l'entourage et des déclarations des accusés, la vérité finit par faire surface.

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• Titre original : The Boys
• Support testé : DVD
• Genre : drame
• Année : 1962
• Réalisation : Sidney J. Furie
• Casting : Richard Todd, Robert Morley, Dudley Sutton, Ronald Lacey, Tony Garnett, Jess Conrad, Felix Aylmer, Roy Kinnear, Patrick Magee, David Lodge
• Durée : 1 h 58 mn 08 s
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,35/1 Noir et Blanc
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : Dolby Digital 2.0 monophonique anglais
• Bonus : aucun
• Éditeur : Doriane Films

Commentaire artistique

Poursuivant la collection « Typiquement British », The Boys est réalisé par Sidney J. Furie, un cinéaste canadien réputé pour son implication dans le cinéma anglo-saxon à partir des années 60 et qui sera remarqué pour son excellent Ipcress, danger immédiat (1965) et pour Lady Sings the Blues en 1972 sur Billie Holiday. Plus méconnue, l’adaptation qu’il tourne en 1932 d’un roman de Stuart Douglass, The Boys, scénarisé par l’auteur, s’inscrit dans le courant des films de tribunaux puisqu’hormis les flash-backs extérieurs, toute l’action (un procès) se déroule dans une salle d’audience britannique reconstituée au studio d’Elstree. Sur une musique composée par The Shadows, The Boys raconte minutieusement les étapes du procès avec les joutes verbales entre les avocats excellemment incarnés par Richard Todd, le procureur, et Robert Morley, le défenseur. Pour chaque témoignage à charge, la version des quatre accusés cités comme témoins semble retourner la situation et il faudra attendre les ultimes minutes pour savoir la vérité. Manifestement, ce qui passionne le cinéaste c’est une étude sensible sur la recherche de la vérité et de la manipulation des faits (leçon de la multiplicité de point de vue déjà magistralement exploitée par Akira Kurosawa dans Rashômon en 1950). L’autre thème exploité est purement social, montrant par de nombreuses reconstitutions en flash-back la réalité sordide de la vie de ces jeunes dans une société anglaise bien indigente. Représentatifs de la classe ouvrière des années 60, ces jeunes qui soignent leur look et peuvent verser dans la violence étaient nommés Teddy Boys, un mouvement spécifiquement londonien générant une incompréhension générationnelle dans un contexte de pauvreté et de dérive judiciaire (les coupables majeurs risquent la peine de mort). Bénéficiant d’une très belle photo (hélas gâchée par un recadrage déplaisant) avec gros plans de visage et plongées sur le tribunal, la réalisation profite de l’intensité dramatique de son casting, toujours très crédible, et, malgré un découpage compliqué multipliant les flash-backs, parvient sans peine à captiver par l’authenticité de la reconstitution et la conviction des divers protagonistes. Un film saisissant et emblématique du cinéma british qui mérite d’être découvert.

Commentaire technique

Image : copie SD, remastérisée en 2009, définition DVD affaiblie par un recadrage malheureux après générique (à 2 mn 26 exactement !) passant du 2,35/1 au 1,78/1, contraste bien maîtrisé, noirs denses et échelle de gris régulière, pas de défaut hormis quelques fâcheux problèmes de compression

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Son : mixage monophonique anglais clair, sans distorsion ni bruit de fond, dynamique correcte et bon équilibre avec les sons d’ambiance