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La Dame de Shanghai : une réalisation légendaire d’un virtuose du 7e Art (en Blu-ray et DVD)

Blu ray La Dame de Shangai 00

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5).

Synopsis :

À Central Park, un marin nommé Michael O’Hara vole au secours d’une mystérieuse jeune femme. Il s’agit d’Elsa Bannister, l’épouse d’un riche et célèbre avocat. Pour le remercier, celle-ci lui propose de les accompagner pour une croisière dans les Caraïbes. D’abord réticent, Michael finit par accepter. Son attirance pour Elsa ne va cesser de croître, sous les yeux du mari et de son sinistre associé George Grisby. Aveuglé par son amour, le marin va bientôt se retrouver entraîné dans une histoire de fraude et de meurtre…

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Titre original : The Lady from Shanghai
• Support testé : blu-ray
• Genre : drame, policier
• Année : 1947
• Réalisation : Orson Welles
• Casting : Rita Hayworth, Orson Welles, Everett Sloane, Glenn Anders, Ted de Corsia, Erskine Sanford
• Durée : 1 h 27 mn 50 s
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,37/1 Noir et Blanc
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 1.0 monophonique anglais, français
• Bonus : La Dame de Shanghai, entretien avec Peter Bogdanovich mené par Laurent Bouzereau (2000, 20 mn 52) - Simon Callow à propos de La Dame de Shanghai : analyse du film (2017, 21 mn 20) - Henry Jaglom en tête à tête avec Orson Welles (2018, 23 mn 24, réalisation Bertrand Tessier) - bande annonce (1 mn 50) - livre « Miroirs d'un film : La Dame de Shanghai d'Orson Welles » avec des textes inédits, des entretiens d'époque et 50 photos d'archives (160 pages) -DVD du film
• Éditeur : Carlotta Films

Commentaire artistique

Ce n°11 de la collection coffrets Ultra Collector consacré au film phare La Dame de Shanghai est, comme les précédents, une édition limitée et numérotée à 3000 exemplaires, comportant un visuel exclusif - créé par Jonathan Burton - et un livre copieux de 160 pages. Les suppléments instructifs du blu-ray nous informent sur la genèse du film : endetté dans la production démesurée de sa comédie musicale « Le tour du monde en 80 jours » d’après Jules Verne (qui sera un échec), Orson Welles parviendra à se renflouer en acceptant d’écrire, de jouer et de réaliser pour la Columbia l’adaptation du roman « If I Die Before I Wake » de Sherwood King. La vedette principale sera la star du studio Rita Hayworth, son ex-femme, dont il va changer radicalement le look avec des cheveux courts teints en blond, mais dont la présence à l’écran sera sublimée par de nombreux gros plans et une chanson imposée par la Columbia. Mettant lui-même la main à la pâte, Orson Welles va jusqu’à repeindre un décor au grand dam des techniciens syndiqués, le cinéaste livre un film excessivement long de 155 minutes (cf., entretien avec Peter Bogdanovich) qui sera hélas ramené à une durée normale par le studio après des projections-tests désastreuses : près d’une heure passe à la trappe (dont une grande partie du final), des chutes qui n’ont pas encore été localisées. Une grande partie des innovations artistiques (image, son, mise en scène) souhaitées par le cinéaste ont été purement ignorées par le studio qui souhaitait faire de La Dame de Shanghai un polar classique et dont le patron de la Columbia avouait ne rien comprendre à l’intrigue ! Le tournage du film, qui s’avère épuisant et dont la star tombe malade, est très dispersé : en Californie sur le yacht d’Errol Flynn, au Mexique (Acapulco) sous un soleil de plomb et en studio où Orson Welles créera ses décors expressionnistes. Durant ce tournage, il réécrit les scènes au jour le jour et change les répliques qui sont parfois improvisées. Reflet de son habituel processus créatif en perpétuel brouillement, le tournage de La Dame de Shanghai ne fut pas de tout repos mais, malgré les innombrables modifications de l’auteur ainsi que les coupes et les exigences du studio, le film demeure une œuvre profondément originale, à la mesure de son auteur. Celui-ci s’est investi dans toutes les étapes de la production, notamment en portant son attention à la photographie dont l’inventivité (éclairages, profondeur de champ) fut soigneusement discutée avec le directeur de la photographie Charles Lawton Jr. Le résultat est mémorable : si l’histoire est passablement compliquée avec force retournement de situation, c’est surtout son traitement cinématographique qui hisse le film vers les sommets, enchaînant les séquences cultes et baignant dans une atmosphère singulière à la limite du cauchemar (décors et éclairages, angles de prises de vue, aquarium, attraction foraine avec les miroirs…). Oscillant sans cesse entre « vérité et mensonge », essence même du 7e Art, le film se prête aux analyses les plus pointues mais, en dehors de toutes les études savantes qu’il a suscitées, ce thriller noir brille toujours par son inventivité et par l’intensité de son interprétation. Rita Hayworth y est magnifique, Everett Sloane et surtout Glenn Anders livrent une prestation époustouflante et Orson Welles (quoiqu’en disent les bonus) use avec habileté de son charme naturel. Et malgré les complications de sa production, La Dame de Shanghai demeure une œuvre très « wellesienne » qui mérite l’enthousiasme que le film parviendra à arracher, bien après sa sortie, à tous ses spectateurs : spectacle total, glissant du thriller énigmatique au drame expressionniste, il confirme que l’épithète de génial associé au travail du cinéaste n’est pas usurpé, même si ce film reste en deçà de ses chefs-d’œuvre (Citizen Kane, 1941, La Soif du mal, 1958...). À savourer dans sa belle restauration 4K.

Blu ray La Dame de Shangai

Commentaire technique

Image : copie HD, nouvelle restauration 4K, image très bien définie avec du détail dans le cadre et sur les visages, un grain très modéré, une belle gestion des contrastes, des noirs profonds, des blancs subtils et une très belle gamme de gris, défauts nettoyés pour une image propre et stable

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Son : mixage anglais 1.0 monophonique, clair avec une belle dynamique et un excellent équilibre général, pas de distorsion ou de bruit de fond, spectre un peu étroit mais normal vu les limites du procédé d’enregistrement de l’époque ; VF très datée aux dialogues sourds peu intelligibles avec quelques saturations

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rouge(4,5/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0040525/

 

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