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La Vengeance aux deux visages : un western tourmenté en VistaVision (en Blu-ray et DVD)

Blu ray La Vengeance aux deux visages 00

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

Synopsis

À Sonora, un village mexicain, en 1880, Rio et Dad Longworth pillent la banque locale et fuient, poursuivis par les Rurales. Le cheval de Rio est atteint par une balle, et Dad poursuit sa route après avoir promis à Rio de revenir avec une autre monture. Mais il ne tient pas sa parole…

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Titre original : One-Eyed Jacks
• Support testé : blu-ray
• Genre : western
• Année : 1961
• Réalisation : Marlon Brando
• Casting : Marlon Brando, Karl Malden, Katy Jurado, Pina Pellicer, Larry Duran, Slim Pickens, Ben Johnson, Sam Gilman
• Durée : 2 h 21 mn 12 s
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 1.0 monophonique anglais, français
• Bonus HD sur le blu-ray : introduction par Martin Scorsese (3 mn 09) - bande annonce (4 mn 44) - DVD du film - fac-similé du dossier promotionnel d'époque - affiche du film (40 x 60) - 12 reproductions de lobby cards
• Éditeur : Carlotta Films

Commentaire artistique

Troisième édition de la collection prestige limitée à 2000 exemplaires, La Vengeance aux deux visages est le seul film réalisé par Marlon Brando et le dernier produit à la Paramount en VistaVision (procédé utilisant le défilement horizontal de la pellicule 35 mm) qui assurait une définition optimale. La restauration 4K de 2016 restitue au mieux la photographie originale. Ce western singulier a une histoire compliquée : prévu pour Stanley Kubrick qui travaille avec Marlon Brando mais refuse les choix artistiques de la star du film, la réalisation finit par être assurée par le comédien, dont le travail de cinéaste s’avèrera laborieux : attente désespérante de vagues photogéniques, multiplication insensée des prises de vue, improvisation réclamée aux acteurs, montage de cinq heures (qui sera réduit de moitié par le studio), budget multiplié par trois. Le scénario, auquel collaborèrent Sam Peckinpah et Rod Serling, est très librement inspiré du livre de Charles Neider ; il sera souvent remanié, voire réécrit en cours de tournage par Marlon Brando dont le personnage Rio fait écho à celui de Billy The Kid, la méchanceté en moins, et celui de Dad se réfère à celui de Pat Garrett. Le résultat est à la mesure de son auteur acteur : La Vengeance aux deux visages est un western d’une grande modernité plus psychologique qu’actif, insistant sur les rapports sadomasochistes du duo « père et fils » dont l’affrontement central ne se résout pas par le sempiternel duel final mais s’exprime par une progression dramatique intense et déroutante. Le réalisateur prend son temps pour introduire chaque protagoniste, tourne son western originalement en bord de mer, magnifiquement photographiée par Charles Lang, et réunit d’excellents comédiens, notamment le remarquable Karl Madden, incarnation subtile et froide du mal, Katy Jurado toujours impressionnante en mère compréhensive et une jeune et séduisante actrice mexicaine, Pina Pellicer, trop tôt disparue. Les seconds rôles échoient à des acteurs typés et spécialisés dans le western tels que Sam Pickens et Ben Johnson, deux excellents cavaliers, tandis que Marlon Brando se réserve un rôle torturé et des gros plans avantageux qui restent au service d’une interprétation irréprochable. Si les partis pris de mise en scène décontenancèrent le public des années 60, encore nourri de westerns traditionnels (ce fut un échec à sa sortie), le film de Marlon Brando n’a pas son pareil pour exploiter l’ambiguïté des protagonistes et donner à chacun d’eux toutes les opportunités de les exprimer subtilement sans jamais tomber dans la caricature. Le thème de la vengeance au cœur du récit se sera jamais manichéen, le cinéaste préférant creuser les contradictions de ses personnages plutôt que de dépeindre des caractères stéréotypés : tout son western est basé sur l’introspection, une analyse qui ne nous surprend pas actuellement mais qui était singulièrement novatrice en 1961 et fut bien mal comprise. C’est donc avec un plaisir « contemporain » que le western La Vengeance aux deux visages sera mieux apprécié. Un film unique et passionnant, qui à la mesure de l’égo de son réalisateur, recèle sous l’emphase et le romanesque de sa forme baroque une fascinante étude de caractère. 

Blu ray La Vengeance aux deux visages

Commentaire technique

Dernier film de la Paramount tourné avec le procédé VistaVision, La Vengeance aux deux visages a bénéficié d'une restauration intégrale 4K réalisée en 2016 par Universal et la Film Foundation, à partir du scan des négatifs originaux 35mm 8 perforations VistaVision en 6K complété par une deuxième source pour restaurer la colorimétrie non saturée des bleus. Le projet a été supervisé par Steven Spielberg et Martin Scorsese.

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Image : copie HD, très belle définition générale, notamment sur les gros plans de visage, quelques contours plus diffus, texture granuleuse cinéma conservée, contraste homogène, étalonnage à légère dominante magenta, colorimétrie chaude aux teintes saturées, pas de défaut résiduel, excellente compression

Son : mixage anglais monophonique dynamique aux dialogues très clairs sans distorsion ou bruit de fond marqué ; VF moins aérée, plus ancienne aux voies trop présentes

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile griseetoile grise(3/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0055257/

 

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