Pentagon Papers : cynisme étatique et journalisme (en Blu-ray, DVD et VOD)

Note artistique : (3,5/5)

Synopsis

Katharine Graham, première femme directrice de la publication d'un grand journal américain, le Washington Post, s'associe à son rédacteur en chef Ben Bradlee pour dévoiler un scandale d'État monumental et combler son retard par rapport au New York Times, qui mène ses propres investigations. Ces révélations concernent les manœuvres de quatre présidents américains, sur une trentaine d'années, destinées à étouffer des affaires très sensibles. Au péril de leur carrière et de leur liberté, Katharine et Ben vont devoir surmonter tout ce qui les sépare pour révéler la vérité au grand jour.

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• Titre original : The Post
• Support testé : blu-ray
• Genre : biopic, historique
• Année : 2017
• Réalisation : Steven Spielberg
• Casting : Meryl Streep, Tom Hanks, Sarah Paulson, Bob Odenkirk, Tracy Letts, Bradley Whitford, Bruce Greenwood, Matthew Rhys, Alison Brie, Carrie Coon, David Cross, Jesse Plemons
• Durée : 1 h 56 mn 13 s
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1
• Sous-titrage : français, allemand, anglais
• Pistes sonores : DTS-HD MA 7.1 anglais - DTS-HD HR 7.1 français
• Bonus : Présentation Katharine Graham, Ben Bradlee et le Washington Post (21 mn 50) - Éditorial les acteurs et les personnages du film (15 mn 55) - Section décor recréer une époque (17 mn 01) - Arrêtez les presses le tournage du film (25 mn 33) - Arts & divertissements la musique du film (6 mn 44) - copie numérique du film
• Éditeur : Universal Pictures Vidéo

Commentaire artistique

Steven Spelberg n’a pas perdu son talent de conteur d’histoire… quel que soit le sujet abordé. Avec Pentagon Papers, le réalisateur boucle en moins d’un an - durant la post-production de Ready Player One - cette grosse machinerie dans l’air du temps censée dénoncer les rumeurs et fausses nouvelles qui pervertissent l’information. Le film relate, avec la dramatisation inhérente au spectacle cinématographique, l’affaire des «Pentagon Papers», 7000 pages d’un rapport officiel top-secret démontrant l’inutilité de la guerre du Vietnam. En 1967 leur publication par deux journaux américains allait aboutir, sous le gouvernement Nixon (et peu de temps avant le scandale du Watergate), à une décision de la Cour suprême supprimant la censure fédérale contre la presse et désavouant l’autorité présidentielle. Le scénario co-écrit par Liz Hannah et Josh Songer s’attache au combat mené par le rédacteur en chef du quotidien The Washington Post, Benjamin Bradlee, pour décider sa patronne, Katharine Graham, à publier des extraits des documents que Daniel Ellsberg, le papa des lanceurs d’alerte (et toujours actif), avait réussi à soutirer à son travail à la RAND Corp. Avec son habileté coutumière, Steven Spielberg nous plonge dans la fébrilité d’une rédaction et nous fait partager avec une grande clarté les enjeux des protagonistes de tous bords : financiers, politiques, espions, défenseurs de l’ordre établi, juristes. Entre l’intimité familiale, l’inimitié liée au pouvoir et la condamnation du cynisme étatique, Pentagon Papers ne ménage pas l’émotion et le suspense, même si son style terriblement spectaculaire, dans la lignée de nombreux films américains sur la presse, paraît parfois trop épique pour être vrai. Le film est néanmoins très bien documenté et interprété par des comédiens chevronnés, Meryl Streep et Tom Hanks, dont le charisme et le professionnalisme n’ont plus rien à prouver ! Le savoir-faire du réalisateur, la musique de son compositeur de toujours, John Williams, et le choix de tourner en argentique (images nostalgiques de Janusz Kamiński) constituent les autres ingrédients de ce divertissement hollywoodien efficace et pédagogique sur la liberté de la presse. Le film est d’ailleurs dédié à Nora Ephron, mariée un temps au journaliste Carl Bernstein durant l’affaire du Watergate… Un bon «Spielberg» instructif et distrayant.

Commentaire technique

Image : copie HD, excellente image (tournage en 35 mm au format Super-35, Master Format en 4K), superbe contraste, étalonnage et colorimétrie «vintage» avec des teintes nuancées sans saturation et des dominantes variées à l’ancienne selon les séquences

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Son : mixage anglais 7.1 remarquable, dialogues centrés clairs, immersion totale par spatialisation ample sur tous les surrounds, nombreux effets d’ambiances très spectaculaires, musique épique de John Williams mise en valeur : VF moins convaincante mais soignée