La Juste route : paranoïa villageoise (en DVD et VOD)
Note artistique : 
(4/5)
Synopsis
En août 1945, en Hongrie, un village s'apprête à célébrer le mariage du fils du notaire. Deux juifs orthodoxes arrivent, chargés de lourdes caisses. Un bruit circule qu'ils sont les héritiers de déportés et que d'autres vont revenir réclamer leurs biens. Leur arrivée questionne la responsabilité de certains et bouleverse le destin des jeunes mariés.
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• Titre original : 1945
• Support testé : DVD
• Genre : drame, historique
• Année : 2017
• Réalisation : Ferenc Török
• Casting : Péter Rudolf, Bence Tasnádi, Tamás Szabó Kimmel, Dóra Sztarenki, Ági Szirtes, József Szarvas, Eszter Nagy-Kálózy, Iván Angelusz, Marcell Nagy, István Znamenák,Sándor Terhes
• Durée : 1 h 27 mn 22 s
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1 Noir et Blanc
• Sous-titrage : français
• Piste sonore : Dolby Digital 5.1 hongrois
• Bonus : À l’ombre de la spoliation par Michel Jeannoutot, président de la CIVS (33 mn 58)
• Éditeur : ESC Éditions
Commentaire artistique
La Juste route, film de Ferenc Török, inspiré d’une nouvelle de Gábor T. Szántó, aborde l’après-guerre dans le contexte très particulier de son pays, la Hongrie, alors sous occupation soviétique en 1945 mais qui n’avait pas encore complétement basculée dans le communisme. Développée avec le concours de l’écrivain Gábor T. Szántó, le scénario de Ferenc Török développe l’argument initial de la nouvelle, fondée sur les conséquences sociales et psychologiques du retour de deux juifs dans un petit village rural dont les habitants se sont partagés les biens des déportés, tout en resserrant sa narration avec le respect de la règle des trois unités. La totalité de l’action du film se déroulera donc entre l’arrivée et le départ de deux voyageurs juifs orthodoxes dont la présence bouleverse la vie des habitants, notamment le secrétaire de mairie et son épouse et les préparatifs d’un mariage, une histoire qui n’est pas sans rappeler la structure de certains westerns. La mise en scène sobre, servie par la magnifique photographie en noir et blanc d’Elemer Ragalyi, joue sur la tension suscitée par le contraste permanent qui oppose la fébrilité des villageois, en plein délire paranoïaque, et l’allure extrêmement mesurée des deux visiteurs venus faire acte de piété. Difficile de ne pas penser à la construction dramatique de certains westerns italiens ! Imaginant les pires situations, les villageois vont très vite révéler la part la moins glorieuse de l’humanité, partagés entre cupidité, culpabilité et fourberie. La question majeure posée par le récit est celle de la spoliation des biens juifs pendant la Seconde guerre mondiale (cf., bonus), un sujet qui dépasse d’ailleurs la Hongrie et qui est envisagé dans La Juste route sous l’angle de la situation des déportés survivants soumis à leur retour à l’antisémitisme d’après-guerre. Efficacement joué et très habilement réalisé, le film de Ferenc Török n’a pourtant rien du devoir de mémoire édifiant et indigeste. Bien au contraire, avec son esthétique remarquable, sa tension brillamment maintenue comme un vrai suspense, sa réalisation épurée et ses résonances politiques contemporaines, La Juste route est un film passionnant et sombre sur la turpitude humaine. Hautement recommandable.
Commentaire technique
Image : copie SD, excellente image bien définie (pour un DVD), contraste homogène et bien équilibré, étalonnage lumineux, échelle de gris régulière, noirs denses, excellente restitution de la très belle photographie d’Elemer Ragalyi
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Son : mixage hongrois 5.1, dialogues centrés clairs et dynamiques, spatialisation naturaliste donc assez contenue mais procurant une immersion efficace et réaliste (arrivée du train), excellente répartition sur les surrounds, LFE énergique
Notre avis
Image : (4/5)
Mixage sonore : 
(4/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt5815492/
DVD disponible sur Amazon
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